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Slugathor › Reviled, Defamed and Spat Upon

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Rastignac      jeudi 18 décembre 2014 - 00:55

cd • 19 titres • 65:56 min

  • 1Delicacies of the Cadaver03:43
  • 2Burning Within03:48
  • 3Abhorrent Copulation Machine03:11
  • 4Fabric of the Multiverse02:37
  • 5Lord of All (Unborn)03:09
  • 6Slugathor04:35
  • 7Reflection Continuum02:03
  • 8Seeds of Torment03:14
  • 9Remembrance (Bolt Thrower Cover)03:18
  • 10Delicacies of the Cadaver03:23
  • 11All Must Die02:24
  • 12Lord of All (Unborn)03:12
  • 13Extinction02:53
  • 14Slow and Painful Death03:35
  • 15Temple of Shadows (Apocalyptic Visions)05:08
  • 16Legions of the Undead05:51
  • 17Reign of the Supreme04:20
  • 18Tormentor (Tormentor Cover)03:16
  • 19Power of Darkness (Nunslaughter Cover)02:16

informations

Compilation effectuée par Ilmari "Immu" Jalas et Jarno "Graveheart" Nurmi. Extraits de plusieurs enregistrements effectués entre 2000 et 2007.

line up

Tommi Grönqvist (guitare, basse [8-9, 17-19]), Nebiros (voix [1-7]), Immu (batterie), Anti (guitare [10-13, 18], basse [14-16]), Axu (voix [8-19]), Tuoppi (guitare [14-16], basse [10-13]), Tatte (basse [1-7]).

chronique

Vous êtes-vous déjà baladé dans un supermarché ? Ouh, l’entame… oui, bien sûr, vous vous êtes déjà baladé dans un supermarché, une fois par semaine au moins, avec le chariot là, au milieu de ces millions de tonnes de bouffe calibrée, de ces ménagères agressives et de ces mecs fatigués s’achetant une boite de nouilles à micro-onder pour leur pause de midi à la ZAC. Vous m’aurez peut-être croisé là, un jour, l’œil vidé au milieu des danettes et des pruneaux bio. Vous m’aurez vu marcher comme un zombi, transformé en limace grâce au pouvoir de Slugathor, que j’aurai sûrement écouté pendant une demi-heure, là, à traîner avec ma bagnole entre campagne et ville pour chercher une occupation que jamais je ne trouvai. Courte étymologie: slug = limace ; slugathor = limaçathor. OK ? Ok. Pouvoir des mots : comment représenter un machin vulgaire et baveux de la meilleure manière ? Ben par cet animal étrange et mou, bouffant et corrompant tout ce qu’il croise PLUS un "thor" à la fin. Ce groupe finlandais actif dans les années 2000, mort depuis, fut le résultat de la collaboration de quelques aèdes croisant dans les eaux boueuses du black et du death metal bien cracra de leur verte contrée, avec transfuges de Torsofuck (yeaahh), Evoked Curse ou de Desecresy, parmi bien d’autres. Géré principalement par le batteur et le guitariste, Slugathor perpétua le long de sa carrière l’hommage aux morceaux de death avec moins de trois accords différents dedans, à l’instar de Bolt Thrower ou de machins étiquetés “on aime la vieille école” mâtiné de patine gore, rejetons de cette désormais mythifiée scène finlandaise de mort métal. La petite touche en plus restera ce besoin de nous convaincre que les mecs aux manettes ne sont plus vraiment vivants, ou en tout cas, ne sont plus en forme du tout. L’objet ici chroniqué est une compilation brossant très large : au programme plusieurs singles et extraits de démos, des extraits d’un split avec Deepred et Age of Agony, et d’un tribute à Nunslaughter. Amis de la poésie ! Bonsoir ! La seule différence entre ces morceaux d'une similarité et d'une répétitivité flasque sera le chant, selon la puissance vocale du moment (et le chanteur du moment), ainsi que la prise de son, bien caverneuse sur les premiers titres démos, avec des aller-retours vers une production un peu plus ronde comme on nous en sort des tombereaux en ce moment, ce qui enlèvera une boule à la note, parce que la magie se perd je trouve, vers la fin, sur les derniers morceaux de la compile, à cause de cette standardisation trop évidente. Sinon, vous aurez droit pendant une bonne heure à des morceaux dégueulasses, simplistes, et qui s'incrustent vraiment bien dans la beauté des lieux publics contemporains. Cette musique m’a vraiment plongé dans la réalité de ce que sont nos chers centres commerciaux, nos parkings de banlieusards, nos faux centre-villes avec les même chaînes de magasins pourraves comme partout ailleurs… cette réalité est celle du vide le plus abject, car il est celui où trainent encore des bouts d’humanité agonisante. C’est l’endroit où le limaçathor bouffe les âmes des plus faisandés, tel un charognard de l’intermonde que Lovecraft aurait oublié de mentionner sur sa liste. Bien sûr, c’est frustre, c’est ballot, c’est tout bête comme musique, mais ils ont réussi à me lessiver la gueule comme ça, par leurs plans super répétitifs, leurs prises de son parfois limites (des fois, on se demande si y a pas un petit malin qui piquait le micro, le chanteur lui court après en growlant ses lyrics, des fois il se rapproche, des fois non). Ils m’ont surtout convaincu par le nihilisme réel de leur propos, par ce sentiment amer laissé après cette débauche de crasse, et la clef de tout cela, je l’ai chopé au coin d’un trottoir inutile, cafardeux, dans la grise outrance de mon petit monde de consommateur citoyen. Ce disque pourrait vous faire croire qu'il sera cathartique, que nenni ! S'imbiber de Slugathor, c'est un peu comme lorsqu’on vomit pour se faire du bien alors que non, ça ne fait pas du bien, vous êtes toujours vivant, c’est ça le problème, et faut bien faire les courses, y a plus d’huile d’olive. Voilà, en plus de refaire l’histoire du groupe, ce disque est idéal pour ne plus rien foutre de sa vie. ll peut être aussi disque de chevet pour tout suicidaire ayant des problèmes à gérer sa gueule de bois, et il sera le compagnon démoniaque de tout militant en quoi que ce soit voyant les doutes effriter sa bonne conscience. Ce sera aussi un disque en bois pour tout fan de death metal pas exigeant sur la branlette de manche et la créativité. La Finlande quoi, l’autre pays de… non, en fait, le même pays qu’ici. 4,5 boules tristes.

note       Publiée le mercredi 17 décembre 2014

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    Rocky Turquoise Envoyez un message privé àRocky Turquoise

    Connais pas cette compile mais rateyourmusic a eu la bonté de rappeler à mon souvenir que j'avais trouvé les deux derniers plutôt cools. En même temps c'est du death old school, le nom est cool, les pochettes aussi, et en plus c'est finlandais. Normalement te faut pas un dessin pour comprendre que ça se case entre deux rangées d'une discothèque aussi naturellement qu'un poster de Scarlett dans une chambre d'ado.

    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
    avatar

    J'ai jeté une oreille sur "Unleashing the Slugathron" dont certains titres semblent se trouver sur cette compilation. C'est gras et baveux mais c'est à écouter un jour de lose, en effet, lorsque l'on n'a même pas envie d'écouter quelque chose de correct. En somme quand je me sens plus dimegoathor que dimegoat.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    putain ce nom, je suis padakhor