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BySenses › Frigments - Fragments

cd • 9 titres • 77:50 min

  • 1Frigments - Fragments 2:23
  • 2Destination Unknown 14:02
  • 3Quoi et Moi 12:27
  • 4Where-ever However 13:50
  • 5Beautiful Moments 10:38
  • 6If you Are 8:53
  • 7Slaap Stil Mijn Kind 4:25
  • 8Strawberries 4-ever 5:33
  • 9OGF 5:43

informations

Composé, joué et enregistré par BySenses excepté Destination Unknown, joué et composé avec Owann

On peut avoir des informations supplémentaires sur BySenses, et entendre des extraits musicaux, en visitant le lien suivant: https://bysenses.bandcamp.com/

line up

Didier Dewachtere (Quasimidi Polymorph, Rave O lution 309, Quasar (2x) et Cyber 6. MicroKorg, Korg MS 20 et le KAOS de Korg. Roland: Gaia et JP 8000-SP 555. M-Audio Axiom et Micro Q from Waldorf)

Musiciens additionnels : Frakke (Batteries sur OGF)

chronique

C'est connu; chaque année, et peu importe les domaines, voit surgir un nom qui laissera une délicieuse empreinte sonique. BySenses est un projet musical du musicien Belge Didier Dewachtere. Aficionado d'une MÉ qui converge entre plusieurs styles, de Jarre à Tangerine Dream en passant par Kraftwerk et Vangelis, Didier Dewachtere donne le coup d'envoi à une carrière qui semble très intéressante en nous invitant à une expérience unique, audacieuse où la musique, et ses sons, traverse une autre dimension. Du psybient qui peine à dénouer ses liens avec une MÉ plus traditionnelle, “Frigments - Fragments” est un premier album qui rappellera les expériences entre les rythmes et les ambiances tel que mises en musique par la plus grande source d'inspiration de BySenses; Klaus Schulze. Sur des rythmes constamment fragmentés et des ambiances qui refusent les portes de la sérénité, BySenses dresse une muraille sonique où les sons vibrent et crachent des ombres difformes qui rayonnent dans des tons de grésillements.
C'est donc avec un bourdonnement ambiant mais assourdissant, on dirait une navette spatiale en train d'accoucher, que la pièce titre se loge entre nos deux lobes. Des nappes de synthé flottent derrière un paysage sonore qui peu à peu disperse ses nuages radioactifs afin de nous présenter "Destination Unknown". Les lourds bourdonnements perdent un peu de leur courroux dans des filets de voix astrales. Les ambiances sont toujours au zénith d'une étrange émotivité où le noir absolu, et son empreinte cabalistique, valse et flotte avec cette étrange chorale venu du bruit. Et de fines séquences s'animent. De leurs tonalités vrombissantes, on dirait des bourdons à bout de souffle, elles palpitent pour figer un rythme qui vacille dans des nuages de dissonances. Le lien avec Totem n'est pas vraiment loin. Après un bref passage où le rythme danse dans un total isolement pour prendre la direction d'un entraînant up-tempo, les spectres grésillants reviennent à la charge pour emmitoufler ses battements, en fait on dirait qu'ils battent sur la même cadence, et ses pulsations glauques qui pataugent toujours dans des nuages de radioactivité mais aussi dans des belles nappes de synthé flottantes. Vrai que les oreilles doivent s'habituer, sauf que j'avais bel et bien stipuler que “Frigments - Fragments” était une expérience sonore audacieuse. Et c'est encore plus vrai avec l'intro très en-bruits-sphériques de "Quoi et Moi". La machinerie des synthés ronflent à faire perdre le sommeil alors que des fragments de rythme veillent sur un mouvement de résistance qui gagne en amplitude. Les lignes de synthé se lamentent et percent le mur de bourdonnements, parachutant l'éveil de ces rythmes à un niveau inférieur. Mais persistance il y a! Le rythme se profile par des pulsations systémiques qui émergent enfin des couloirs du néant. Ambiant, il danse avec les spectres des bourdonnements. L'exercice peut ennuyer les voisins. Des percussions claquent. Les séquences palpitent et excitent des nappes chloroformées alors que le rythme, plutôt ambiant, persiste avec des ombres pleines de bruits blancs, de résonnances et de distorsions qui peuvent autant séduire que faire baisser le volume. Et cela sera le combat perpétuel de l'auditeur face à l'apprivoisement de “Frigments - Fragments”. BySenses propose de très belles idées qui sont englouties dans des nuages de distorsions.
"Where-ever However" propose une belle structure ambiocosmique où les bruits iconoclastes en bouffent toute la sérénité. Mais nos oreilles débordent de curiosité. "Beautiful Moments" se pousse un peu de cette tempête de bruits statiques avec une très belle mélodie ambiante qui donne le goût d'en entendre plus. Et "If you Are" donne raison à notre entêtement car c'est un beau moment d'ambiances caverneuses, moins agressant, avec de belles orchestrations et de belles nappes de voix qui donnent un peu d'énergie à un rythme tout gêné de palpiter dans un décor aussi enveloppant. Composé pour son enfant à naître "Slaap Stil Mijn Kind" est une fascinante berceuse qui permute en un beau down-tempo où les notes cristallines tintent et chevrotent dans des battements gorgés de bruits blancs. Le jeu de percussions et les cerceaux échoïques qui ouvrent le très accrocheur "Strawberries 4-Ever", on sent vraiment les influences de Vangelis ici, ne laisse présager en aucun moment que nous nous dirigeons vers un bon up-tempo huilé dans une étrange tonalité diaphane. C'est totalement à l'antipode de ce que BySenses offre depuis ses 66 premières minutes. C'est un bon IDM, assez mélodieux en passant, qui s'inspire de la dance music de Jean Michel Jarre. Les sirènes d'avertissement qui hurlent au-dessus de "OGF", pour Operation Gardian Falcon, dépeignent les ambiances des moments que Didier Dewachtere a passé en Afghanistan. Encore là il s'agit d'un solide up-tempo grignoté par des lignes stroboscopiques qui vont et viennent dans un tapage de percussions. Et, pour une fois, les bruits de la dissonance sont totalement noyées par un rythme soutenu qui éparpille ses membranes afin d'en diversifier ses charmes.
Il faut admettre que “Frigments - Fragments” n'est pas vraiment pour toutes les oreilles. Il faut travailler fort afin d'y trouver ses objets de séductions, et il y en a. Il y en a tout plein à vrai dire. Derrière ce tintamarre qui orchestre un album assez bien fignolé se cache de petits bijoux qui valent les caprices de nos oreilles. À petite dose, petit peu par petit peu, ce premier album de BySenses vous convaincra que le genre psybient a vraiment pris racine dans le Berlin School ambiant.

note       Publiée le samedi 6 décembre 2014

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