Vous êtes ici › Les groupes / artistes › B › Bölzer › Soma
Bölzer › Soma
informations
Capturé par Mentor à l'Osa Crypt, Turicum, été 2013. Oingt par Cam Sinclair au Temple of Sol.
Sorti également sous forme CD et vinyle par Invictus.
line up
HzR (batterie), KzR (guitare, voix).
chronique
Comment se construit la “hype” ? Comment se rase le “hipster” ? Qu’hip hip hip hourra ? Je parle de “hype” car il me semble avoir entendu et lu ce mot à propos de Bölzer, leur titre sur le CÄC 666 ayant gonflé d’un coup après un passage apparemment retentissant au festival metal de Baltimore. J’entendais la même chose quand Sunn o))) a commencé à vendre des disques, quand Victor Hugo est devenu député, quand Lancelot fit la Une des tabloïds normands du XIIe siècle. A chaque fois je me disais : “qu’est-ce que ça veut dire au fond?”. Mille voix me répondent : trop de projecteurs pour pas assez de raisons ! Baissez la lumière. Ce sur quoi, je réponds : “ben, ça ne m’empêchera pas d’allumer la mienne, de lampe”. Ben oui, je ne peux pas me prononcer sur la hype autour de ce groupe, parce que je crois les avoir découvert par sérendipité, un jour que j’étais à rêvasser, hop, je clique sur “cliquez”, et j’écoute ce qu’à a dire ce groupe suisse. Et après j’ai acheté parce que j’avais trouvé ça pas mal. Voilà pour les mondanités ! Pour l’objet musical en question, nous avons ici un EP composé de deux morceaux, l’un comme une introduction, l’autre comme une longue conclusion. Je ne sais pas si cet EP est l’empilement de deux morceaux indépendants, je dirais plutôt que ce Soma est une sorte de jumeau déformé, plus clair, moins gras, moins caverneux et plus éthéré de leur précédent EP à trois titres dit "Aura". Vu que j’ai acheté les deux EP en même temps, je me dis tout de suite que tous ces titres auraient de la gueule sur un seul objet, et qu’ils peuvent vraiment s’écouter les uns derrière les autres. Enfin... Le groupe lui est composé de deux personnes, un guitariste, un batteur, deux chevelus. Ils jouent ici un death metal mâtiné de black, ou l’inverse, qui s’exprime via des morceaux rentre dedans, mais qui se dévoilent au compte-goutte. Voyez le premier morceau “Steppes” : ça commence par un cri, puis une plainte lente vient se la ramener, qui va s’accélérer version je headbangue dans mon tank en écrasant des bichons maltais, et je ralentis, toujours sur les mêmes notes, et je m’arrête (couic). La guitare parle toute seule, on change de mélodie, et là, je me demande si je suis pas déjà sur un autre morceau, un peu comme si chaque titre avait un nom trouvé de manière arbitraire, juste pour faire plaisir au cerveau de l’auditeur, pour qu’il puisse bien séparer le début de la fin. Le morceau repart dans un sens, en hoquetant, en hésitant, et puis on reprend la thématique précédente, pour mieux me faire cogiter. Le deuxième morceau est bien plus long, une dizaine de minutes à vue de nez, mais utilise le même procédé de construction un peu Jenga, comme un jeu d’équilibriste malin si vous voulez, par empilement de thèmes, ceux-ci se mordent un bout de queue, le régurgitent partiellement quelques minutes après, nécrose qui sera elle-même rebouffée, et re-digérée, et re-rendue tout au long du morceau, jusqu’à une conclusion nébuleuse pleine de synthés ventilés par le souffle du Mordor. Gorgé de mélodies accrocheuses, soucieux de bien cultiver le côté épique, guerrier et incantatoire du metal, Bölzer ravira les amoureux de la guitare avec une hache au bout, et ceux qui aiment les chansons à la fois sans temps mort et cultivant la variété des couleurs pour ne pas gaver l’auditeur, tout en restant bien sûr dans des variétés marrons / gris / noir. Hypnotique, efficace, gonflé de paroles abstraites dont j’entrevois seulement la fascination pour la guerre et la décomposition, ce Soma me plaît, il aura donc droit à ses quatre joyaux. J’attends maintenant le “disque long play” de pied ferme !
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Soma" en ce moment.
notes
Note moyenne 3 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "Soma".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Soma".