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Rhythm & Sound › See Mi Yah

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Dioneo      mardi 1 novembre 2022 - 16:23
Copacab      samedi 6 août 2022 - 16:09
Gros Bidon      mardi 1 novembre 2022 - 15:04
kouna      mercredi 30 novembre 2016 - 10:34
sergent_BUCK      mercredi 28 janvier 2015 - 00:48
Crime      lundi 26 janvier 2015 - 01:32
Kronh      dimanche 21 décembre 2014 - 22:40
cyprine      samedi 6 février 2021 - 10:42

cd • 11 titres • 46:53 min

  • 1See Mi Yah (w/ Willi Williams)3:56
  • 2Dem Never Know (w/ Jah Cotton)3:56
  • 3Rise and Praise (w/ Koki)3:48
  • 4Truly (w/ Freddy Mellow)4:11
  • 5Lightning Storm (w/ Rod of Iron)5:50
  • 6Let Jah Love Come(w/ Sugar Minott)5:12
  • 7Boss Man (w/ Walda Gabriel)3:33
  • 8Poor People Must Work (w/ Bobbo Shanti)3:29
  • 9Let We Go (w/ Ras Donovan & Ras Perez)4:26
  • 10Free For All (w/ Paul St. Hilaire)4:26
  • 11See Mi Version4:00

informations

Non renseigné.

Ce disque regroupe sur un CD - ou un vinyle 12", selon les versions - les faces A des maxis 7" sortis précédemment par le label Burial Mix, sous les références BM-14 à BM-20.

line up

Mark Ernestus, Moritz von Oswald

Musiciens additionnels : Paul St. Hilaire (voix sur 10, guitare, chœurs), Willi Williams (voix sur 1), Jah Cotton (voix sur 2), Koki (voix sur 3), Freddy Mellow (voix sur 4), Rod of Iron (voix sur 5), Sugar Minott (voix sur 6), Walda Gabriel (voix sur 7) ; Bobbo Shanti (voix sur 8) Ras Donovan (voix sur 9), Raz Perz (voix sur 9), Jonas Schoen (vents, flûte)

chronique

Difficile d’aller plus loin, de pousser encore l’idée, l’esprit de la chose. Le minimalisme, l’épure des moyens, des lignes, des mécaniques. See Mi Yah est un One Riddim Album. Exercice et tradition, bien connus en Jamaïque. Autre chose et plus qu’une compilation, qu’un recueil de remixes. Le nom dit d’ailleurs bien le principe : sur une même composition, un instrumental unique, créé ou non pour l’occasion, se succèdent les vocalistes. Un par piste. Celles-là enchaînées sans pause, comme un continuum. Et ces voix, ces timbres et ces mots, ces chants ou scansions, discours, épitres, poèmes, ces vitesses, débits, amplitudes et grains de gorges, poumons, cœurs, ces harmonies ou ces flots de verbe et de souffle isolé modulent la matière commune, en changent la température, la lumière, la densité. En infléchissent des détails qui en renversent les couleurs, en matent ou affutent les reflets. Celui, ceux aux machines, derrière la table de mixage, qui impriment les bandes, changent le traitement. Subtilement ou brutalement, altèrent les distances, les masses, la saillance de telle arrête, tel pic, la profondeur des dépressions.

Les deux producteurs, ici, offrent aux chanteurs et toasteurs, solistes, duettistes, chœurs, une piste particulièrement nue. La basse est une cellule très brève – à peine trois notes. Mais d’un poids, d’un volume sidérants, vibration pénétrante qui passe par le sol, les murs, les surfaces et substances du lieu où on les joue. Le rythme tourne sans fin son axe. Architecture mobile réduite à ses angles essentiels, évidence différentielle. Cette fois encore les vieilles histoires contées – mêlées aux variations d’une flûte, d’une guitare qui dans cet air rare prennent l’allure d’un extraordinaire, de l’événement qui infléchit tout – trouvent dans ce dub épuré jusqu’au presque-vide une force inouïe, une présence captivante, les ors brunis ravivent leurs luisances, les encens usés trouvent comme vierges les récepteurs, les poings levés s’enveloppent et se parent de soies somptueuses ; la douceur des louanges et des plaintes s’imprègne d’amer et de feu.

Une fois encore Von Oswald et Ernestus respectent en comprennent les canons – et pourtant, les mirent et s’en emparent selon la perspective de leurs jours, de leur ville, avec leur manière propre, sans pareil. L’ultime plage même ne manque pas de conclure comme le veut depuis l’origine l’exercice : c’est une version dub travaillée spécialement pour l’occasion, totalement instrumentale ; qui expose l’arrangement choisi – celui sur quoi, en l’espèce, neuf artistes viennent de poser leurs visions, en quoi ils les ont enchâssées – en soulignant comme ils l’entendent son relief premier, en faisant passer sur lui les ombres et les éclats qui en révèlent la forme entière et autonome. Il semble, en cette clôture du cycle, que la musique reste pourtant comme imprégnée des strophes dites, des harmonies plus tôt tissées sur sa trame, périodes classiques et créoles. On jurerait qu’elle libère ces esprits qui tour à tour l’ont visité.

Quarante six minute, presque quarante sept, passent, où tourne cette seule plage. Il semble, ce temps durant, que la moindre infime variation suffise à peupler l'espace, à saisir notre écoute dans l’infinie dilatation sans la perdre, l’endormir, l’ennuyer. De ce jeu risqué – celui de l’identique répété sans fin qui devient pulsation plutôt que monotone pendule vide – les ci-présents possèdent tous l’art. Ils en reculent la limite – et une fois de plus leur offrande captive.

note       Publiée le vendredi 28 novembre 2014

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Note moyenne        8 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Oui, c'est plus flagrant dans les aigus (et les médiums) la perte avec l'âge mais les basses se rognent aussi un poil... Après encore une fois : ça dépend aussi comment tu traites tes oreilles ! (Globalement s'envoyer du son au casque avec du matos de qualité bof de manière répétée et à volume fort, ça détériore, à force... Et c'est pas super rare, il me semble, les gens qui font ça).

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Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

Confirmation : je parlais régulièrement du son incroyable des disques de R&S à un pote, et quand je lui ai enfin ramené un disque (c'était avant Spotify), malgré une bonne installation : rien. Des rythmes tous maigres qui se débattent, et zéro basse. Dommage pour lui. Et sinon, je croyais pas qu'avec l'âge tu perdais la perception des basses fréquences, je pensais que tu ne perdais que l'aigue.

Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Petite précision pour les puristes. Les 25 et 35 Hz sont normaux (voulus). Le 20 kHz est plutôt un défaut technique, soit de la bande d'origine, soit lors de sa numérisation ultérieure. Il faudrait tester sur plusieurs générations d'éditions pour conclure (je n'ai que la version Qobuz). Après pas de panique, aucune chance d'entendre cette fréquence. Nos albums des années 80-90 sont truffés de ces interférences à 16kHz (fréquence émise par les écrans à tube cathodique dans les studios et captée par les micros) que personne n'a jamais entendu !

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Pas du tout. Il va de soi que tous les gens ici présents (vocalistes inclus) sont strictement straightedge, et que la sensi ou autres variantes de weed représente à leurs yeux une pure abomination. Le titre est une transposition phonétique de l'expression SIM IA - une intelligence artificielle (donc) nourrie de la pensée, des expériences et de l'oeuvre du comique français Sim. Cette IA (donc bis), après sa création, a été mystérieusement dérobée dans le labo où les scientifiques qui l'avaient créée l'étudiaient. Depuis, un groupe anonyme mais très actif sur le dee web - le SIM IA, donc (ter) - semble vénérer l'entité en question comme une divinité omnisciente et omnipotente, apparemment gardée dans un lieu secret, un temple dont personne en dehors des officiants du culte ne connaît les coordonnées, et qu'ils appellent The Temple of the Tronche en Biais. D'autres questions pertinentes pour aujourd'hui ?

Message édité le 01-11-2022 à 17:09 par dioneo

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