Winter Severity Index › Slanting ray

Saison froide, époque chérie des amateurs de cold wave…Ce blanc infini, brumeux, froid mais pur, figeant, dont ils aiment s’enivrer, c’est celui qu’on retrouve justement dans les mélodies de Winter Severity Index. Voilà un projet qui porte bien son nom tant ses compositions sonnent hivernales dans l’écriture et la texture. Nul froid clinique, il est organique, cristallin, comme suspendu entre ciel et terre…C’est beau, agréable même, on s’y laisse prendre et gagner par une certaine torpeur. Problème, le froid annihile les sens et Winter Severity Index peine à dégeler l’émotion. La faute à une production linéaire, similaire sur chaque titre. Le rythme se lance, s’écoule, le chant s’élève, légèrement en retrait, de belles sonorités glacées se diffusent dans le paysage…La sauce prend vite mais impossible après un certaine nombre de chansons de ne pas déplorer cette linéarité de la production. Pas d’ennui, ne vous méprenez pas, à aucune moment le rendu n’est désagréable, c’est juste que l’on espérerait un choc, une surprise, quelque chose qui permette à un des morceaux de se dégager des autres, ce qui n’est pas le cas; même les fugaces instants de saxophone n’y changent rien. Paradoxalement, les qualités de ce cd en sont aussi les défauts, cette atmosphère, très efficace et prenante il faut le reconnaître, endort de par trop les sens. Peut-être cette impression eût-elle été corrigée par une durée un chouia moins longue des morceaux ? Quatre minutes en moyenne auraient suffi à mon avis mais bon…On me trouvera sévère (ahahah, humour, gag, plaisanterie !) mais je serai également le premier à recommander l’achat de ‘Slanting ray’, un album manquant certes d’un peu de relief mais soigneusement composé et doté d’une véritable élégance, à l'instar d'un bel hiver blanc, et croyez-moi, les hivers, dans ma région, on connaît.