Slash feat. Myles Kennedy & The Conspirators › World on fire

Discret, Slash continue son p'tit bonhomme de chemin. Suite à sa séparation d'avec Guns N' Roses il y a pas loin de 20 ans, le guitariste au chapeau a créé plusieurs projets avec divers succès. Depuis 5 ans, il mène une carrière solo secondé par un nouveau groupe ainsi que par le chanteur d'Alter Bridge (notamment), Myles Kennedy. Après un premier album réellement solo, "Apocalyptic love" représentait leur première véritable collaboration studio et montrait de très belles choses. "World on fire" sort deux ans plus tard. Déjà, comment ne pas parler de cette pochette d'une laideur absolue, multicolore et d'assez mauvais goût ? Là, franchement, c'est immonde ! Ensuite, l'album comprend pas moins de 17 morceaux durant près de 80 minutes ! Et c'est vraiment là que ça ne passe pas ! L'album est tout simplement long et lassant. Le pire, c'est que les titres ne sont pas mauvais (la balade "Battleground" et ses 7 minutes sont quand même bien chiantes !), sans non plus aller dans le sensationnel. On sent le groupe en pilotage automatique. Les riffs sont bons, ça groove bien, le premier titre balance bien la purée comme il faut, cependant, niveau rythme de l'album, on repassera. Slash l'a toujours dit, ce qu'il préférait dans Guns N' Roses, c'était de jouer du rock brut de décoffrage, il aimait moins les digressions plus recherchées et aventureuses. Là, avec cet album, on le comprend bien. Il s'agit de rock qui va droit au but avec une bonne production adaptée et un son nickel pour le style. Les morceaux sont d'un format plutôt courts (3 à 6 minutes pour 15 des 17 titres) et faut avouer que ce n'est pas mauvais, mais qu'est-ce que c'est prévisible ! On retrouve les mêmes plans, les mêmes évolutions, ce format couplet-refrain avec un pont qui amène au solo de Slash. Ça, on l'a au moins 10 fois si c'est pas plus. Alors, je ne dis pas qu'il faut forcément tout révolutionner, mais sur la longueur (je le répète, près d'1h20 !), c'est redondant et ça manque de rythme. Donc, c'est clair, il y a du remplissage. Slash ne voulant pas faire 50 éditions différentes et avec des bonus, il a décidé de TOUT sortir, 17 morceaux, dans l'album de base. C'est vraiment dommage parce qu'il y a de très bons morceaux ("Beneath the savage sun", "World of fire", l'instrumental "Safari inn" ou "Iris of the storm" par exemple), mais ils sont noyés entre des morceaux sympas, mais sans plus, et surtout, sans véritable évolution par rapport à ce que le guitariste nous a déjà proposé par le passé. Parce que c'est clair que depuis l'excellent "Apocalyptic love", c'est absolument zéro évolution et parfois je me demande si tel morceau vient du précédent ou du nouvel album. Au final, je suis un peu embêté, l'album n'est pas mauvais du tout, Slash taquine toujours aussi bien le manche, il est même carrément impressionnant par moment, mais bien qu'il s'agisse d'un album rock burné et formaté, se le farcir entièrement peut être lassant. L'album aurait gagné à être plus compact, avec par exemple 12 morceaux pour 50-60 minutes max ! Vraiment dommage parce qu'il y a toujours de l'inspiration.