Raison d'être › Mise en abyme

Raison d’être ou le profane devenu sacré…’Mise en abyme’ ou le chemin à travers le purgatoire…Même là où seuls semblent régner chaos et obscurité, de fugaces rais de lumière subsistent et nous montrent la voie. Une fois de plus, Peter Andersson nous entraîne dans un abîme souterrain en une longue plongée d’infrabasses, grincements lugubres…Des endroit désormais familiers, peut-être un peu trop, pour qui a suivi la carrière du Norvégien mais les cavernes de l’inconscient offrent bien des chemins de traverse et c’est avec doigté inimitable qu’il nous conduit lentement (chaque composition dépasse les dix minutes) au fond du gouffre où la tension en arrive à friser l’insoutenable (le judicieusement nommé ‘Infernos’ et ses distorsions de cors). Mais il s’agit là d’un mal nécessaire pour permettre à l’âme de se purger avant de pouvoir contempler à nouveau la lumière…Dès les premiers instants de ‘Katharos’ avec ses chants grégoriens ralentis, l’apaisement fait place. C’est vers le ciel que les regards se tournent même s’il demeure voilé. Car approcher Dieu n’est pas une expérience si aisée: effroi, doute, espoir, images d’Epinal, étreindraient l’esprit du chrétien le plus endurci…Si la musique de Raison d’être ne se veut pas religieuse, elle explore pourtant les questionnements métaphysiques avec un talent rare; plus si surprenante qu’auparavant, elle révèle pourtant de nouvelles pistes de réflexion, de méditation…Il aura fallu attendre quatre ans pour la sortie de ce nouvel opus, noble, sobre, à l’image de son magnifique artwork mais la foi, le recueillement, permettent tout.