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Dead Neanderthals › Prime

lp • 2 titres • 40:35 min

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informations

Enregistré live au White Noise Studio, Winterswijk (Pays Bas), le 11 janvier 2014. Materisé par Marion Wolterink.

L’intégralité du disque est en écoute sur la page bandcamp du groupe, ainsi que sur son site officiel (voir liens ci-contre). Le disque a été pressé à deux cents exemplaires : cent en vinyle noir et cent en vinyle blanc. Les deux faces sont l’enregistrement intégral, dans la continuité, d’un seul morceau joué sans la moindre pause ; la répartition/coupure en deux plages n’est pas présente, par exemple, sur la version bandcamp. Artwork par Rutger Zuydevelt.

line up

Otto Kokke (saxophone baryton), Colin Webster (saxophone baryton), René Aquarius (batterie)

chronique

Sortir ses tripes. Sortir tout ce qu’on a. Sortir de soi… Parfois c’est la chose à faire : sortir, à l’improviste. Le soir où ces trois types ont rendu ce disque public je n’avais rien prévu. Je m’étais décidé en dernière minute, sur le mail d'un pote et le nom d’un groupe – un autre que celui-là – parce que parfois l'heure est bonne. Parce que ça ne touche pas à tous les coups mais que quand ça touche, c’est bien d’être devant… J’ai bien fait de ne pas m’éclipser à ce moment là du jeu, pour attendre la tête d’affiche. Dead Neanderthals jouent free – totalement lâché, furibard, enflammé. A fond tout le long. L’un des deux barytons fait tourner un cycle ; en souffle continu, ou usant en tout cas d’une technique proche. L’autre vocalise, exaspéré, fait brailler le machin en délire perçant, éclats staccato qui dégringolent et flambent à pic. Le batteur soutient, alourdit, accélère la charge ; pousse les autres au vice, exhorte encore. C’est harassant, à vrai dire. Sur place, ça m’a réellement saisi. Chopé par leur giration. Et même, immanquablement, cette version studio, à chaque écoute, m’amorce ce balancement, sans lassitude jusqu’au bout. J’ai beau ne pas être toujours preneur avec ce genre, ce geste, ce choix – du pied au plancher sans fin jusqu’à épuisement, j’entends – j’ai beau trouver que ça peut tourner, assez vite, à l’athlétique sans rien d’autre, là il se passe autre chose. « Ça » arrive, encore une fois. Nettement ça cherche – ça va taper en plein dedans, direct et sans manière ; sans nom à psalmodier, aussi, sans divinité – l’illumination. La spirituelle, bien sûr ; au delà de l'expurgation des toxines dans la sarabande : l’accession hors des limites, l’attention portée, projetée au delà de la normale. La transe, le mot est lâché – trouvez le banal peut-être, et l’idée ressassée, il n’empêche : c’est le terme technique pour dire l’état visé, emporté, balancé là brut et fracassant, émis depuis les instruments. Pas évident de vous dire pourquoi avec ceux-là ça prend, pourquoi l’engagement de ces trois musiciens – visible, évident, physique, mental – n’est pas vain en cette occurrence ; pourquoi le t-shirt Sun Ra d’un des deux barbus chauves n’est pas là une blague ou un emblème de snobisme ; pourquoi aussi cette musique – déchirement du silence, violence faite à la stagnation, au sommeil des sens – n’agresse pas mais ravit, libère, porte au cri de joie (celui qu’on veut lui joindre, par quoi on veut l’approuver, la rejoindre) et non à l’effondrement ou à la reculade. Sans doute une question de conviction. Sûrement – malgré cette impression, à l’écoute, d’une spontanéité totale du jeu, malgré la crudité vive du son – une histoire de travail, de pratique assidue, acharnée, de but jamais quitté de l’œil au milieu du flot de rythme, de timbres explosés pour être donnés béants, grands-ouverts, les muscles mêmes au bord de la tétanie et le souffle arraché du fond des alvéoles. Encore un disque de free qui se décrit comme tant de disques de free. Encore un moment unique – quarante minutes et trente cinq secondes, celui-ci – qui à chaque écoute remise semble revenir neuf, pas entamé. Ce disque, au moment d’écrire mon texte, existe officiellement depuis onze jours. Je vous en parle comme si c’était hier – et ce coup-ci, donc, c’est presque vrai. Aucune écoute – dans ces seulement un peu, dans ces déjà plus que ce nombre d'aubes – qui m’ait paru de trop. Aucune qui m’ait paru trop peu. Cette musique est jeune. Je veux dire, bien sûr : cet album, la tournée dont il est l’occasion pas encore terminée. Mon impression certes encore fraîche. Je doute que de sitôt l’une et l’autre se racornissent. Je vous présente l’autre aussi franchement qu’ils nous passent l’une.

note       Publiée le mardi 21 octobre 2014

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    Tu peux réduire un peu la tof camarade ? (il a l'air assez taré c't'album, le souffle bordel !!)

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    la toute nouvelle collab dead neanderthals + sly and the family drone.:https://deadneanderthals.bandcamp.c...

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    le groupe en Prime time au Roadburn: https://deadneanderthals.bandcamp.c...

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    merci pour le fusil... Envoyez un message privé àmerci pour le fusil...

    Cool que tu ouvres le dossier Machinefabriek sur GOD.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    Oh d'ailleurs faut que je parle du dernier Rutger Zuydervelt, j'ai encore peur de lâcher des 6/6, on dirait du Mohammad avec des saxo, puisqu'un des Dead Né fait partie de la sauterie

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