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Heroin and Your Veins › Dead people's trails

cd • 12 titres • 51:00 min

  • 2:00 AM - The Street Lights
  • 1The First Pain
  • 2Diet And Cancer
  • 3Sand In Lungs
  • 4Romantic Dreams
  • 5Polio
  • 6The Death Of A Lover
  • 7Intense Revulsion
  • 4:00 AM - The Ceiling
  • 8Alone
  • 9Absurd
  • 10Full Moon And Dry Humour
  • 11Perverted Dreams
  • 12Bad Luck

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Janne Perttula (tout)

chronique

C'est l’automne, et rien de tel pour accompagner en musique l’avénement de plus en plus précoce des ténèbres vespérales qu’une collection sonore de coloris associé ! Une oeuvre marronne et grise, fraîche et humide, dont les bruissements de feuillasse et les échos de voitures en furie exorciseraient au mieux le détestable déroulé du monde extérieur, par une imitation ô combien plus appréciable de celui-ci dans l’espace-temps musical de nos barricades chauffées et toitues ! Alors en dépoussiérant la grande armoire numérique des rejetons de Badalamenti, on ébranle un peu du côté des ensevelissements de Bohren momifiés, on farfouine sinueusement des ongles au derrière des Dale Cooper Quartet, on mire avec la circonspection du drone s’il ne demeure point quelque raclures de Supersilent derrière le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, enfin on fout toute la filmodiscographie de Lynch par-dessus bord !... et pâlot, blasé, carencé en vitamine D, on saisit peut-être, inch’Allah, ce salutaire Dead people’s trails : ou l’oeuvre muette d’un garçon finlandais — je dis garçon, car c’est le type solitaire, i.e. sans grognasse antimélomaniaque pour rabattre le clapet à sa créativité. On l’imagine, Janne Perttula, immergé dans l’ambiance masturbatoire du seul à seul avec soi-même, au luminaire timide d’une chambre confinée. Dans le creux de son sinciput irradié par un écran blafard, ça cogite pas rose tout à fait, se dit-on : "Alone", "Absurd", "Perverted dreams", "Sand in lungs" ; ô déréliction, ô tour d’ivoire !... Le mec soliloque sur une guitare endormie ; l’oeuvre-songe en naît muette, fatiguée, mélancolique. La guitare y est maîtresse et souvent seule actrice, tout enrobée de l’espace qu’elle perturbe en résonant, en vibrant, en titubant. Elle pleut ses cordes en grésil sur des rythmiques new-wave, jazzy, des lignes de basses crasseuses. Elle miroite dans l’accalmie, rebrousse son chemin, erre dans les 60’s, les 70’s, et s’endort dans l’oubli comme un requin dans l’onde !... C'est la bande-son parfaite des états successifs et processuels de la veille au sommeil, au son de laquelle on se couche volontiers sur l’oreillette pour être bercé dans l’harmonie tranquille de ses petites scénettes de théâtre nocturne. Je qualifiais tantôt cette oeuvre de "muette" : elle l’est en plusieurs sens : premièrement la parole n’a aucune place dans cet univers de choses dont elle ne pourrait que briser la solitude, alors qu’en ne nous imposant aucunement son humaine présence, le garçon Perttula nous livre au mieux son propre sentiment ; deuxième- et dernièrement, la musique elle-même est muette, timide, craintive, si bien que le silence est peut être l’instrument le plus sollicité de ce disque, et les montées se suicident bien promptement pour lui céder la place. Ah l’automne ! voilà ce qu’il te faut : Dead people’s trails ! De la musique qui s’égrène en silence avec la lenteur d’une avalanche de feuilles mortes. 4,5/6

note       Publiée le lundi 20 octobre 2014

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    pas réussi à totalement crocher sans non plus le rejeter; ça dépend franchement des jours...

    Melas_Khole Envoyez un message privé àMelas_Khole

    Je suis un peu le bonhomme qui a une musique et un univers qui rappellent effectivement toutes ces formations essayant de retranscrire l'ambiance lynchienne mais sans me transcender totalement. Néanmoins, j'ai une affection particulière pour ce premier skeud, avec une atmosphère urbaine glaciale des plus appréciables.

    Note donnée au disque :       
    titou Envoyez un message privé àtitou

    "Polio" est très bonne, avec ses relents cold wave/post punk...