Bleeding Fist est un groupe slovénien de black metal… brutal, dont les pochettes d’album sauront faire saliver les fans de black/death avec des artworks réalisés par Chris Moyen, ou par d’autres illustrateurs souhaitant lui arriver à la cheville : l’emballage de cet EP est soigné, on est toujours chez Moribund Records, label américain spécialisé dans le grind, le death, le black metal, dont l’écurie gerboyante va de Meat Shits à d’autres cultitudes crados comme Archgoat, Xasthur ou Arghoslent. Bleeding Fist se place dans les clous d’un war.brutal.black.death metal sans fioritures, mais, et c’est là que je me sens un peu triste, sans la dose indispensable à mes yeux de maîtrise technique et d’aura pestilentielle pour que je me sente mal. Je ne peux le cacher, j’aime bien cultiver mon esprit malin en me tortillant autour de trucs bien borderline, c’est dommage, tous les Death In June sont déjà chroniqués, mais, bon, vous voyez c’que j’veux dire ? Or, le message ambivalent ou non de certaines entités musicales du côté obscur de la force maintient souvent le respect par l’efficacité et la simplicité du propos. Ce qu’ils ne disent pas, car ils sont bien timides ces gens-là vous voyez, c’est que, pour faire simple, il faut savoir faire tout court, et en tout cas faire bien. Et là chers lectrices et lecteurs et robots google, Bleeding Fist ne me semble pas arriver à finir le canevas représentant une bien simple illustration maintes fois vues dans ces archives sombres et expérimentales : l’apocalypse, la mort de l’âme, la destruction totale de tout, même du rien. Les morceaux ne me semblent pas finis d’être répétés, la linéarité même sur un EP qui est censé être court ne contient pas assez de punchs dans la gueule pour pouvoir siroter son génépi/citron sans soupirer et se dire qu’on va se mettre un Darkthrone avant la fin de ce disque - enfin, jusqu’à la reprise de Hellhammer bien cool en queue de peloton. Étant par nature concupiscent et compatissant, je ne vais quand même pas en rajouter trois couches, mais juste dire que ce disque peut encore être appréciable pour les personnes touchées par les arpèges exécutés avec peu de souplesse, les patterns de batterie un peu à côté de leurs pompes, une voix se voulant parfois bien trop méchante pour ne pas être clownesque à force de ricaner comme un satyre, les morceaux un peu bancals engagés par des riffs déjà trop entendus - Invocation Into the Devil Flesh portant la palme ici de similarité avec tellement d’entames de morceaux evil que vous pouvez taper dans tout le tag metal extrême pour vous faire une idée. En somme, cette bête macabre sortie des abysses est un énorme missile bien peint mais dont la faiblesse de l’impact ne pourra me satisfaire vu mes exigences en matière de bourrinage musical. Peut-être que ceux les ayant vus en concert pourraient leur pardonner bien des choses s’ils ont été imprégnés de toute leur bile mais n’ayant pu profiter en réelle vie / in concerto de leurs déjections hépatiques, je ne peux, hélas, m’envoler au-dessus de deux boules.