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Massicot › Massicot

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sergent_BUCK      lundi 6 juillet 2015 - 03:39
Cyril_M      lundi 6 octobre 2014 - 09:02
Klarinetthor      lundi 6 octobre 2014 - 07:45

lp • 7 titres • 20:59 min

  • Face A
  • 1Seize1:56
  • 2Fruits3:46
  • 3Espace Pro2:22
  • 4Ourson Mytho2:53
  • Face B
  • 5Câbles6:13
  • 6Chinatown0:44
  • 7Les Mâchoires Des Champignons2:55

extraits vidéo

informations

Enregistré au Théâtre de l’Usine, Genève, le 8 juillet 2012.

Artwork par Guillaume Fenez. La pochette du vinyle contient également une carte avec l'adresse d'un lien de téléchargement. L'intégralité de l'album est en écoute sur la page bandcamp du groupe (voir lien ci-contre).

line up

Simone Aubert (guitare), Colline Grosjean (batterie), Léa Jaecklin (violon), Mara Krastina (voix, basse)

chronique

Allez : pas de blague sur la réputée lenteur suisse ni de connerie romanesque sur la douceur des filles. Massicot – quatre femmes basées à Genève – jouent une musique qui file. Pas droit mais vite, comme les seize coups de baguette au début du disque, seule mise en garde et introduction d’un morceau qui s’appelle… Seize. Massicot sont pragmatiques. Elles font simples. Enfin… En fait c’est relatif. Elles font compact et pas bavard, disons. Chez elles ça groove assez tors souvent mais très évidemment roulant, aussi, sur les toms. Et les cymbales claquent toujours impeccables en ponctuations, en cisaillage de mesure. La voix de Mara – qui est aussi la bassiste – a quelque chose de rêche, de blanc, je ne dirais pas d’hostile mais d’une qualité qui n’invite pas. En français ou en letton, elle tape sa mise en place clouée, tabasse impassible, en fait. Parfois on n’arrive pas à dire laquelle c’est, des deux langues. Sur Espace Pro, nom d’un ! Est-ce qu’elle dit "J’ai perdu ma housse de/Qui a pris ma housse de" ou est-ce que c’est du balte oriental, enfin quoi !

Les mots sont du rythme. Tout est du rythme, en fait, ici. Et le rythme délire. Et le délire, c’est de l’esprit qui se lâche. L’être qui part hors contraintes, en essayant de tout fendre ou éclater ; parfois en s’amusant avec ; parfois oui : ça s’appelle un jeu. Elles nous disent qu’elles se sont bien marrées, à écrire un texte avec le mode T9 d’un des leurs réglé sur "letton", justement. Ça donne ça : "Les mâchoires des champignons gardent leur savoir dans leur univers". Je trouve que ça sonne bien, à vrai dire, même une fois traduit. L’impression que ça parle adéquatement et incompréhensible d’une forme de vie physique profondément comprise, décrite, pratiquée. Comme les textes des "fous" ou des "artistes bruts" qui font pâlir en général les essais des pires surréalistes pour toucher la même chose ; et qu’on peut rapprocher des plus pointues proses ésotériques, hermétiques, qui de temps en temps y parviennent, des poètes – Mallarmé, Celan.

Je m’égare… Massicot font une espèce de rock. Avec des mélodies courtes et des angles et pour chaque morceau une vitesse qui ne change pas, un forme ramassée d’hypnose. Ça peut vite devenir assez obsédant, au vrai, se coller dans le crâne avec le goût d’y revenir sans arrêt pour que ça sorte – ou bien que ça fasse une sorte stéréo dedans/dehors. Enfin, stéréo… Ce serait du coup une autre dimension. Appelons ça… Psychophonie ? PhysioPhonie, allez, ce serait plus juste. Parce qu’en effet, Massicot ça se reçoit physiquement. M’est avis que ça se danse, facile, en situation. Facilement, mais je n’ai pas dit : en tout confort. Je ne vous ai pas parlé du violon ? Eh bien le violon, ça griffe, quand ça ne fait pas le malin. Et personne ici ne joue la frime. Il y a Simone à la guitare, aussi. La même qui avant ça maltraitait sa batterie dans Jmenfous. Ici c’est nettement moins coreux, moins punk convulsif. Mais pas doux, toujours – je me répète.

Mara dit qu’elle a un truc entre ses dents. Entre son œil. Ou bien est-ce entre son nez ? Peu importe : ça s’appelle "fruits" et ça parle aussi de courges, patates et choux. C’est pour le rythme, on vous redit. Combien de fois j’ai pu l’écouter, aujourd’hui, cette chanson… Pourquoi ça ne me donne pas envie de retourner à la place aux quelques uns à qui ça peut me faire penser, ce disque qui plus est trop court pour n’être passé qu’une fois à la fois ? Je dirais, comme ça : Dog Faced Hermans, Cravats, un peu The Ex mais surtout pour ce qu’ils ont pu prendre aux premiers cités – c’est à dire principalement leur guitariste. Ah tiens, puis Lucrate Milk. Peut-être bien encore plus ceux-là que tous les autres, au fond. Pour ce que ça a de harcelant pour les nerfs et en même temps d’addictif, j’y reviens. Mais bon : si j’y reviens, c’est justement parce que ça ne singe rien de tous ceux-là. Si ça se trouve c’est fortuit, ces ressemblances. Si ça se trouve c’est fortuit, la musique. Ça peut l’être, en fait. Il suffit avec ça de le saisir, l’accident. L’accidenté. Ça peut en faire une bien viable, d’esthétique qui n’a pas à se ranger sous ce nom, à s’y limiter.

J’aime beaucoup leur morceau le plus long, tiens. Ça s’appelle Câbles. Elles pourraient bien le faire durer encore que je ne sauterais pas lassé vers la suivante. C’est bien imparable, ce riff qui l’ouvre et qui la ferme, la tranche d’essentiel de leur manière en 6'13". Que dire de plus… Le disque est encore une fois déjà fini ? Les Mâchoires des Champignons… C’est assez complexe, finalement, ce que bat Colline, là-dessus. On se rend compte après. Et peut-être plus idiomatique que le parler, encore, les pointillés de violon de la nommée Léa. Je ne sais plus laquelle d’entre elles disait que jouer dans Massicot lui a fait écouter la musique autrement – découvrir qu’il y avait bien ailleurs que classique et jazz, l’en détourner quelque peu, même, de celles-là. "Encore une – encore quatre – que l’ennui n’aura pas" ! Bonne raison pour s’y risquer, tiens : des fois que ce serait contagieux. Et aussi parce qu’elles trouvent naturel d'appeler un titre Ourson Mytho.

note       Publiée le lundi 6 octobre 2014

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... Ou encore, oui, tiens.

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(Même si OK : rapprochement un peu facile).

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    https://www.youtube.com/watch?v=CbnbEj47DL0 Hyperculte, soit le duo Vincent et Simone respectivement d'OTPMD et de Massicot.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Le prochain arrive très bientot : https://massicot.bandcamp.com/album/morse. Ainsi qu'un UK tour estival dont je me délecte d'avance.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    ah c'est facile d'aller au premier rang dans des salles avec 30 pelos (et plus grandes que la cantine de Bell). le programme live des Massicotes a l'air plutot axé sur leurs pénates, à la fin de ce tour de France. Mais c'est marrant, on parlait justement d'elles avec Wilf Plum et les orchestre tout puissant md, le soir du(des) concerts; ils n'ont aucun membres en commun (et ils auraient du mal vu combien ils tournent tous deux) mais plusieurs connections, puisqu'en dehors de s'etre formés dans la meme ville ils sont soutenus par red wig tous les deux; dutch connection, certainement.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Dites leur qu'elles passent nous voir à Lyon, la prochaine fois... C'est pas très loin de leur maison. ("Dionéo viendra bouger ses cheveux au son de vos câbles et de vos mâchoires"... Bon, je suis pas sûr que ça constitue un argument massif, ça).

    Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

    Je confirme la tuerie au Hangar 56, c'était beaucoup mieux qu'aux Instants, la première fois où je les avais vu.