Autechre › L-event

Voilà une chronique qui aura mis du temps à tomber, surtout venant de moi. Ce n'est pas qu'une question de calendrier ; juste que j'ai eu bien du mal (et en ai toujours) à m'immerger dans L-event. Je crois que le problème est simple : comme accompagnement à Exai tout comme objet séparé, il me le fait moyen. Dans sa version vinyle, j'aime encore l'entamer par sa face B et son 'Osla for n' avec ses allures de 'Left Blank' (sur EP7), petite machinerie high-tech qui se démolit toute seule tout en se regardant le nombril – un exercice de style qui a toujours très bien fonctionné chez ce groupe. J'ai plus de mal avec 'newbound' et ses quelques notes de synthé grinçant même si sa construction (et la production !) est de toute beauté, et que les choses s'améliorent dès que les rythmes gluants prennent le dessus sur ces sons un peu trop ”brut de fonderie” pour moi. À l'inverse, je ne sais que faire de ce premier titre 'tac Lacora', qui sous son avalanche de complexité n'offre presque rien sur lequel s'accrocher. On est clairement à nouveau dans le labyrinthe d'Exai mais dans une pièce qui refuse de révéler sa vraie fonction ; il ne reste qu'à l'observer benoîtement avant de passer à la suivante. J'aime encore 'M39 Diffain', dub grommeleux sur fond de sample de pluie (confirmé dans un interview) dont la logique des hoquètements est plus aisée à discerner, et surtout donne beaucoup plus à l'atmosphère générale. Vous l'aurez compris, l'un dans l'autre je suis moyennement emballé, les bonnes idées sur cet EP n'étant que trop familières et surtout la décision de prendre ces quatre titres au détriment d'autres qui resteront dans l'ombre me laisse un peu dubitatif.