L’Islande me manque, j’y pense beaucoup ces jours et n’attends que d’y retourner. En attendant, quel meilleur moyen de s’y replonger que de chroniquer une de ses formations ? Qui plus est, la mélancolie vespérale de Shadow Parade s’accorde parfaitement à ma nostalgie. Leur album, à l’image du nom, est en effet un condensé de tristesse romantique, d’ombre délicate, une bande-son que l’on hésitera à poser sur un après-midi dominical pluvieux ou un crépuscule contemplatif. Cette pop grise et raffinée, toute en doigté, en épure et en mélancolie évoque volontiers le Radiohead des débuts, l’aspect indie en moins et les inspirations folk lointaines en plus. Il devient aisé de s’imaginer écouter ‘Dubious intentions’ à la lueur d’une lampe à pétrole, seul, car cette musique est bien trop intime et recueillie pour la partager. Solitude, silence, coeur serré, beauté…Des tempi lents, des guitares claires et nocturnes, des mélodies douces-amères, et un chant masculin faussement fragile au timbre émouvant tissent la trame d’une procession où les ombres semblent s’étirer encore et encore malgré quelques passages plus appuyés. La nuit est tombée et l’absence se fait plus douloureuse au gré de la course des heures; pour ne pas pleurer, on s’accroche à la beauté triste de ce chant…’Dead man’s hand’, grandiose ! ‘Blood red moon’, poignant à l’extrême, 'Follow my voice, la gorge nouée…Quand le spleen est si beau, comment souhaiter être joyeux ? 4,5/6