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Zühn › Zühn

mp3 • 4 titres • 39:59 min

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informations

Non renseigné.

Les quatre albums de l'artiste sont disponibles en téléchargement libre sur le site du label Los Emes Del Oso (voir lien dans la catégorie « éditions ») ainsi que sur freemusicarchive.org - où l'on peut également les écouter en streaming (voir lien ci-contre).

chronique

Est-ce un parti-pris ? Un simple dédain de la norme technologique, du confort d’écoute ? La qualité d’enregistrement est-elle à la source déjà si pauvre, si sommaire, que les détails de support, de diffusion, n’y changeraient de toute façon pas grand-chose ? Je l’ignore. Comme je ne sais rien des membre de Zühn : qui ils sont, combien, d’où ils viennent ; ni beaucoup plus, sur cet album, que cette date où le label Los Emes Del Oso l’aurait mis en ligne : 2009 ; et que cette musique a été composée d’abord comme bande originale d’un "film sur Dieu", sans plus de précision. Toujours est-il qu’une drôle de torsion s’entend, dès les premières secondes. Ce bruit parasite qui ne trompe pas, sifflement tournant, effet de phase métallique qui serait l’équivalent numérique du souffle des cassettes, ou du bruit de surface particulièrement présent sur certains pressages vinyles un peu expéditifs. Un coup d’œil aux informations de fichier permet de le vérifier : non-seulement cet album n’est disponible qu’en mp3 ; mais de plus : de pauvre qualité (64k, pour le dire en termes très pragmatiques : c’est bien peu). Il serait excessif de dire que la musique en devient parfaitement inaudible. Le son parasite, certes, l’étroitesse technique, ne l’occultent pas, n’en masquent pas toutes les subtilités. Certains passages, même, sont à peine floutés par cette limitation de format. Il ne serait pas tout à fait honnête de prétendre que cette compression drastique lui donne tout son charme à part…

Car la musique de Zühn – entièrement instrumentale, ici comme sur les trois disques d'après – intrigante, séduisante, se tiendrait sans doute tout aussi bien – et sans que sa part d’étrangeté ne se perdent – rendue avec une plus grande fidélité, une meilleure définition. Elle est là déjà entière, toutefois. Avec cette part de non-dit cette fois toute musicale, distincte des considérations ci-dessus énoncées – mystères après tout mineurs, secondaires. On déplore parfois d’entendre si lointaine – comme sur certaines démos de black metal, mais ce qui se joue là n’a guère avoir avec celles-ci – cette batterie, ici encore rare, scander cette sorte de battue majestueuse et triste, désolée, désertique ; on tique moins, curieusement, lorsque ce sont les cordes – guitares électriques ou acoustiques, basse, peut-être d’autres corps de luths – qui sourdent où tracent la présence au fond de cette même solitude immense, intense, affirment cette vie menacée mais tenace, marque incandescente. Certains passages même effacent toute ces questions – comme ce "segment" indexé en 5-6, avec son orgue au seuil de l’audible, sa guitare aux lignes lentes un peu orientales ; un rayonnement inquiet dans l’obscurité, qui en révèle à peine les contours. Ce que Zühn donnera plus tard à entendre – mélodies arabisantes, claviers fantomatiques, percussions qui portent, est déjà là, je le répète ; et cette musique est déjà sur le fil de l’ennui et du captivant. D’une monotonie trompeuse, qui fait croire que rien de bout en bout ne change – alors que les densités se serrent ou s’effritent, et qu’on sait bien que l’empreinte des climats sur nos organismes, nos esprits, nos états, n’est parfois qu’une question de rares degrés, d’angle à peine différent d’après quoi la lumière frappe volumes, proportions, corps et horizons d’où elle semble émaner ou bien où l’on croit la voir s’engloutir. D’autres "disques" suivraient – avec guillemets, parce que ceux-là aussi ne se trouveraient qu’en téléchargement, aux mêmes lieux virtuels et toujours sans que soit demandé de débourser un centime. Tous ont un fort air de famille – là cohérence de l’un à l’autre, même, fait douter que les notions d’évolution, de progrès, soient des termes adéquats, des points de vue pertinents pour en donner l’idée, approcher leur nature, leur objet, leur mode de mouvement. Chacun, pourtant, au fil des écoutes, se révèle unique, forme parfois fugitive mais au fond jamais hasardeux, autre chose qu’une déclinaison de principe. C’est un art du moment, sans doute. Avec ce que ça implique d’attention à celui-là, sans quoi il fuit, sans quoi le jeu le perd, s’égare.

Ce disque n’est pas la matrice des autres, de toute la musique que nous donnera le groupe. Il en est seulement la forme la plus brute ; ses contours ébréchés par cette transcription toute sommaire du signal nous la rend en son tour le plus sec, un peu rongé, déteint – mais nullement comme simple ébauche pour ce qui est de la substance.

note       Publiée le mercredi 17 septembre 2014

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