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Death In Vegas › Dead Elvis

  • 1997 • Concrete HARD 22 LP CD • 1 CD

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Membre Note Date
asharak      vendredi 17 février 2023 - 21:14
magnu      mardi 28 décembre 2021 - 23:58
Karamazov      lundi 4 août 2014 - 01:22
Seijitsu      vendredi 1 août 2014 - 22:34

cd • 12 titres • 65:50 min

  • 1All That Glitters
  • 2Opium Shuffle
  • 3GBH
  • 4Twist And Crawl*
  • 5Dirt
  • 6Rocco
  • 7Rekkit
  • 8I Spy
  • 9Amber
  • 10Rematerialised
  • 1168 Balcony
  • 12Sly

informations

* "Twist and Crawl" figure en bonus sur certaines éditions seulement.

line up

Richard Fearless, Tim Holmes, Steve Hellier

Musiciens additionnels : Seamus Beaghen (orgue, fender rhodes), Matt Flint (basse), Paul Rutherford (trombone), Anthony Anderson (guitare), Ranking Roger (voix), Selah (voix), Andy Visser (flûte, harmonica, saxophone), Tim Weller (batterie)

chronique

C'est avec une certaine appréhension que j'ai accepté l'invitation de Raven pour faire une double-chronique. Au départ le groupe Yello était ciblé (l'album Pocket Universe) et Raven estimait que les trames atmosphériques planantes que l'on y retrouvait étaient plus dans mon rayon. Sauf que je ne connaissais ni l'album, ni la musique de Yello. Et puis je lui ai parlé qu'à l’époque où Internet dévoilait ses fils de téléchargement, je m'étais procuré un album de Death in Vegas (The Contino Sessions et dont la chronique de Progmonster m'avait scié les jambes). Et là, j'ouvre une grande parenthèse. À cette époque, la MÉ telle que j'aime était confinée à des productions indépendantes qui n'avaient aucun distributeur. Je quémandais à toutes les semaines une MÉ qui ressemblait à ce que j’avais connu et chaque fois on me présentait du techno. De l'électronica que tous appelaient de la musique électronique. D'où mon insistance sur les lettres MÉ! À force de demander et d'essayer je suis tombé sur quelques perles (Plastikman, Eels, Juno Reactor, Leftfield et Death in Vegas avec le superbe The Contino Sessions. Internet bien installé. Napster tout aussi bien installé, j'ai découvert que la MÉ des années vintages existait toujours et était identifiée comme étant du Berlin School. J'ai finalement cessé de m'intéresser à l'électronica et ses sous-genres au début du 2ième millénaire. Fin de la parenthèse.
Autant le dire d'entée de jeu; je n'avais jamais entendu Dead Elvis avant les jours qui ont précédé cette chronique. Et j'ai trouvé l'amorce de "All That Glitters" assez difficile. Surtout que l'ouverture de TCS avec Dirge m'avait totalement jeté par terre. Mais peu à peu, les solides percussions et jeu de la basse, à faire rouler des hanches un croulant, créent une rythmique qui s'ancre aisément entre les deux oreilles, surtout lorsque bien harmonisé avec ces accords de piano électrique qui donnent une teinte un peu lounge. Un peu comme dans The Contino Sessions je retrouve une palette de genres assez diversifiés dont les bases s'entre-touchent dans des styles de drum'n'bass, de funk et même d'ambiant flottant. Et là je retrouve la signature de Richard Fearless qui orchestre et structure chacun des titres de Dead Elvis d'une enveloppe sonique aussi fascinante que diversifiée, comme sur les genres de reggae que sont "Opium Shuffle" et "GBH" (que j'aime cet orgue qui le débanalise) qui me fait penser, dans une enveloppe un peu plus molle, à Africa Shox de Leftfield. Roger Ranking est très entraînant, ici comme sur "Twist and Crawl" qui ressemble étonnamment à "GBH" mais avec plus de punch. Deux en ligne c'est un peu trop par contre. Je ne connaissais pas "Dirt". Là c'est fait! Et j'aime la façon dont Richard Fearless module sa structure de rythme qui passe d'hésitante à mordante et très entraînante avec de lourds riffs qui grognent dans les chevrotements de plus petits et de solides percussions. On nage en pleine croissance psychédélique (est-ce pour cela le collage du présentateur de Woodstock?) et en plein délire post-punk avec un rythme solide qui se fait constamment mâcher le dos par des riffs aussi mordants qu'entraînants. Ça me rapproche de The Contino Sessions. Je n'ai pas vraiment accroché sur "Rocco" qui me parait plutôt faible par rapport à "Dirt". Je trouve que les deux structures, la danse des élytres, la ligne de basse et les éléments d'ambiances cosmiques en moins, s'apparentent trop et sont trop près l'une de l'autre pour l’apprécier à sa juste valeur. Car pris tout seul, ces longs drones ambiants qui en survolent la surface ajoutent un cachet assez particulier à un rythme vif, "Rocco" fini par bien passé. Par contre j'ai accroché tout de go à "Rekkit" et ses gargouillis qui griffonnent des vers incompréhensibles de même qu'à sa délicieuse approche tribale camouflée dans une structure de rythme métissée dans plusieurs genres qui se débat dans ses attributs de psychédélique moderne qui ceinture tout de Dead Elvis. Méchant! "I Spy"? On y croit avec ce genre de sitar qui tisse des harmonies à la James Bond. Et que dire de ces petites miaulettes? Le rythme est suave et s'harmonise avec un genre de down-tempo assez lascif, quoique qu'un peu trop sautillant pour coller/coller. Cette belle petite ballade se termine dans les ronronnements de machines, qui endorment carrément les strates de guitare, de "Amber"; un titre ambiosphérique avec un rythme endormi qui bouillonne de ses percussions éparses sans jamais éclater et qui se jette dans le fascinant reggae ambiant qu'est "Rematerialised". Le rythme y est savoureusement mou et sautille lourdement dans de superbes arrangements orchestraux qui sont le lit pour de délicieuses tonalités hétéroclites. "68 Balcony" reprend un peu les sentes d'un genre de musique d'ambiances où Manuel Gottsching aurait pu se retrouver tout gêné derrière un Chemical Brothers ambiant alors que "Sly" nous plonge carrément dans de l'ambiant psychotronique avec des gargouillis qui éructent dans des drones de machineries industrielles. Je ne dirais pas que c'est une bonne façon de terminer un album qui, au final, m'a drôlement séduit. Je mets un 4 boules, mais il aurait mérité un 4 ½. Pas un 5 que je collerais à The Contino Sessions. Voyez les goûts...

note       Publiée le vendredi 1 août 2014

chronique

"Death In Vegas" : le nom qui a de la gueule quand même... ça vous impose tout de suite des visions, mieux que leur choix de blase originel, Dead Elvis, qui est finalement devenu le titre de ce premier album de jeunes suiveurs appliqués, gominés et consciencieux. Mon collègue Phaedream (dont je complète finalement la vision de ce charmant petit album pastel tout en lui mettant la même note), l'a bien perçu depuis son cumulo-Mé-bus en lévitation gutsienne, tant ce lien est remarquable : Dead Elvis, c'est une sorte de le Leftism de la semaine. Le petit Leftism du prolétaire qui l'a égaré quelque part dans ses vieux tiroirs et qui veut quand même son dub du matin nocturne pour agrémenter les levers de soleil pleins de promesses (chimiques). Le clip de "Dirt" en avait fait bloquer plus d'un en '96, nul doute que l'album a du être une semi-déception pour ceux qui s'attendaient et a forciori s'attendraient à quelque chose de lourd issu de l'année d'un Fat of the Land. L'intention était plus modeste, ceci dit, faute de génie : chill music métissée-moirée, esprit DJ-bricoleur et touches sixties, avec senteurs flower power gentillettes parfaitement idoines jusqu'au trip tapis indien & fumette de huit minutes dressé par l'impeccable "Amber" et sa lente lévitation vers un quasi-ambient zébré de petits sons sci-fi très mignons. Dead Elvis a quelque chose de plus discret, de plus tranquille, de plus modestement 90's, de plus naturel aussi, que ce qui suivra leur avènement critique, et peut-être aussi plus de tenue, vu que Richard Fearless ne cherchait pas encore à aller sur le terrain d'un Del Naja avec le trip-hop-rock façon couteau-suisse. L'intro presque jazz rap à gros son au beat organique emballe direct, puis tout coule tranquillement, sans fracture (le contraire d'un Entroducing a ce niveau) bien chaloupé (terme rigolo mais adéquat), toujours dans l'envoûtement distancié. Au fur et à mesure que les titres défilent le son se fait de plus en plus electro, mais l'album est du genre ultra-homogène malgré toutes ses tranquilles mutations. Les voix ? Rares, limitées aux samples, l'aspect relaxant tendance lounge étant privilégié, pour une dub-tech parfaitement passe-partout si on la prend par son côté chill-out - mais tiède sans être impersonnelle, c'est ça le truc (encore faut-il s'accoutumer un peu à la chose) qui gagne étrangement ou pas à ne pas être passée en fond sonore mais plutôt au casque à volume adulte, ce qui permet d'en savourer les nuances et de s'accrocher à ses ambiances de Jamaïque cosmique. Aucun titre ne saute vraiment aux oreilles plus qu'un autre, malgré quelques trucs superflus ("Twist & Crwal") mais j'avoue avoir une préférence pour "Dirt" (il y a des tonnes de trucs l'air de rien dans ce morceau, genre mutation biomécanique), et pour le crépusculaire "Rocco", l'autre single du disque, un peu à part, mis en orbite par ce sample vocal génial qui transforme cet extrait de chansonnette de polar 40's en une espèce d'incantation de vieux chamane halluciné... En fait c'est avec ce genre de détails mitonnés maison que le "truc" de DIV t'apparaît : Fearless et son pote étaient des modestes chimistes du sample, plus que des tueurs du beat monochrome imparable à la Leftfield. Dead Elvis est l'album le plus "grower" de ce groupe surrestimé mais cool, taillé pour plaire au nostalgique pantouflard des métissages 90's autant qu'à l'amateur pointilleux d'idm qui apprécie les beats raffinés tombant comme des bouts de graphite d'un porte-mine pressé plus ou moins frénétiquement. Les deux pouvant cohabiter dans le même corps, évidemment.

note       Publiée le samedi 2 août 2014

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