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M.B. + Icydawn › Ignea Occasum Solis

cd • 6 titres

  • 1Aurora gelida
  • 2Calida Lux
  • 3Meridie Tepido
  • 4Ignea Occasum Solis
  • 5Alsus Tenebris
  • 6Frigida Nocte

informations

line up

M.B. (électronique, drones), Icydawn (synthé, FX, violon, voix)

chronique

Franchement, je ne sais par où débuter cette chronique. Maurizio Bianchi est un mec pour lequel j'ai beaucoup de respect; certes, ces travaux ne sont sans doute pas accessibles à toutes les oreilles mais ils ne sont jamais prétentieux et nombrilistes. Chaque essai révèle une vraie démarche et un travail de fourmi quant aux manipulations sonores. Alors imaginer une collaboration avec Icydawn, l'un des projets les plus insaisissables et les plus créatifs du moment, j'avoue qu'il y avait matière à excitation. 'Ignea Occasum Solis' est un disque de contrastes et de cycles. Contraste entre l'aspect organique du thème, certaines sonorités, et l'âpreté électrique d'autres sons. Ecouter ce disque est comme lorgner dans la lentille d'un microscope au travers de laquelle on apercevrait les circonvolutions du temps soudain matérialisé et miniaturisé, immergé dans une goutte d'eau. Un fil qui se tord, frémit, réagit aux impulsions des électrodes que le savant derrière les lunettes ne manquera pas de tester sur lui, se replie sur lui...Parfois, c'est comme si le processus de la nature lui-même en venait à être capturé sous forme de fréquences, de sons ('Ignea Occasum Solis' où des cristaux de glace paraissent se former devant nos yeux très naturellement). 'Aurora gelidis', au contraire, débute sur des fréquences inconfortables, ne se départit pas d'une certaine froideur scientifique même si jamais les sens ne sont agressés. Ce temps immuable auquel rien ne résiste et surtout pas l'homme dégage quelque chose de rassurant mais d'inquiétant aussi. Cette inquiétude est pudiquement suggérée ('Alsus Tenebris') mais jamais méchamment, il suffit surtout de comprendre, d'assumer, d'apprivoiser; à quoi bon lutter contre ce qui se produira de toute manière ? Pour ceux qui craindraient une musique trop inaccessible, sachez qu'il n'en est rien, ce cd est avant tout un essai de dark ambient qui sait apporter sa touche personnelle dans la grammaire connue du style. Résumant en six pièces le cycle d'une journée de l'aube à la tombée de la nuit, symbole du parcours de la vie de chaque homme, il apaise, pousse à la réflexion et témoigne surtout du savoir-faire de deux architectes sonores talentueux.

note       Publiée le dimanche 20 juillet 2014

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