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Einojuhani Rautavaara (b.1928) › Symphonie n°7 "angel of light"

  • 2009 • Ondine ODE 1145-2Q • 4 CD

cd • 4 titres • 67:10 min

  • Symphonie n°7 "angel of light" (1994) | 37:53
  • 1I. tranquillo12:06
  • 2II. molto allegro5:52
  • 3III. come un sogno10:16
  • 4IV. pesante-cantabile9:40
  • Symphonie n°8 "the journey" (1999) | 29:07

informations

Enregistrée au Finlandia Hall, Helsinki, en aout 1995. Reijo Kiilunen (producteur exécutif); Seppo Siirala (producteur); Enno Mäemets (ingénieur)

La tracklist fait référence au quatrième CD du coffret "Rautavaara symphonies" chez Ondine. A l'instar des concertos (et de la musique chorale), je ne peux qu'encourager à l'acquisition de ce coffret qui réunit Mikko Franck, Max Pommer et Leif Segerstam pour une intégrale de très grande qualité. Cette version de Segerstam est également disponible en simple CD chez Ondine, ODE 869-2. Enfin, même si je ne l'ai jamais écoutée, je suis tout à fait persuadé que la lecture du remarquable Osmo Vänskä pour Bis est tout aussi recommandable que les nombreux enregistrements par lesquels j'ai appris à le connaître, cette septième y étant par ailleurs couplée avec le "cantus Arcticus", autre pièce phare du compositeur finlandais, et le très séduisant concerto pour flûtes "dances with the wind".

line up

Helsinki Philharmonic Orchestra; Leif Segerstam (direction)

chronique

  • lumières boréales

Même si Rautavaara n'aura jamais démérité en tant que symphoniste, il faudra tout de même attendre son deuxième carré, et plus particulièrement les deux dernières, pour le voir flirter avec l'excellence, et même, ici, la grandeur. Ecrite en 1994, "Angel of light" s'impose comme la plus aérienne, la plus immatérielle de ses huit symphonies. Fascinant voyage, dont l'humeur oscille constamment entre élévation contemplative quasi extatique et retour de ténèbres opalescentes sous l'effet des mouvances harmoniques, l'oeuvre traverse les paysages septentrionaux chers à Rautavaara sans jamais rencontrer âme qui vive. Musique du vent glacé et du soleil rasant, jouant de ses éclats sur les grandes plaines de givre, c'est un ballet ralenti d'harmonies amples et mystérieuses, à la luminosité presque aveuglante. Le compositeur y confronte comme à son habitude la lame de fond pesante des registres graves à l'éther de violons célestes et vibratiles, atteignant à la quasi immobilité dans un troisième mouvement à la légèreté proprement féerique, où la brise aurorale se tient en suspension dans un presque silence. Malgré son titre et son déroulement rythmique, d'une immuable sérénité, "Angel of light" est toute entière sous-tendue par une forme d'obscurité et d'inquiétude. L'oeuvre s'ouvre sur un paysage sombre et grave, dont le lent déploiement harmonique laisse peu à peu apparaître des contours mélancoliques et délicatement affectées. Sur ses vastes ciels de cordes, lustrés de cuivres amples et profonds, le finlandais va ensuite détailler, affiner et nuancer ses voiles d'harmonies de lignes souples de clarinettes, de vols de flûtes, distillant avec parcimonie des éclats dorés de celesta et de vibraphone qui scintillent dans la blancheur de l'hiver, saupoudrant la lande déserte et sauvage de petits événements étranges et irréels. Le "tranquillo" déroule sa nature vierge de bout du monde comme un écho au référentiel "cantus arcticus", un regroupement de violons aigus et agités venant à l'occasion rappeler les cris d'oiseaux en multitude. Le jeu des espaces et des profondeurs qui naissent des plans mouvants, glissant les uns sur les autres, se croisant, se séparant, s'élevant vers le ciel pour retomber et se confondre à nouveau les uns aux autres, relève ici de la maîtrise absolue; le canevas mélodique des bois et des violons qui se tisse en surface donnant toute son épaisseur et sa hauteur à une musique essentiellement horizontale; au blanc argenté, s'ajoutent le vert et le bleu. Près de quarante minutes de mouvements vastes, soyeux, d'atmosphère froide et dénudée, juste interrompue par les six courtes minutes vindicatives, espiègles et agitées de l'allegro. Au bout du voyage, lourde procession d'accords dramatiques survolés de hautbois, de flûtes et de violons effarouchés, l'ultime "pesante-cantabile" est la contemplation du dernier rivage. Frontière de la banquise, au pied de l'océan arctique s'étendant à perte du vue, il libère et assoit la gravité sous-jacente de la première demi-heure dans un ressac incessant de cordes massives et de cuivres éclatants, va et vient continu de creux et de climax sombres et majestueux, sous un ciel agité de mélodies glaciales, apeurées et fuyantes. Après les jalons "A requiem in our time" (1953) et "cantus arcticus" (1972), cette septième symphonie allait asseoir de manière définitive la réputation internationale du finlandais. Elle témoigne de fait d'une personnalité ayant atteint sa pleine maturité, compositeur libre, et dont la formidable accessibilité ne doit pas être interprétée comme un signe de simplicité, mais bien au contraire comme le résultat d'une maîtrise prodigieuse, d'un talent précieux, et d'une vision d'une clarté absolue. Rares, très rares sont les oeuvres qui allient avec une telle cohérence apesanteur et gravité, beauté et lumière, et un sens aussi juste, presque intemporel, de la tonalité.

note       Publiée le samedi 19 juillet 2014

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