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Pillion › Centillion

cd • 9 titres • 56:42 min

  • 1On Death 4:42
  • 2Immittende 7:12
  • 3Error-03 7:43
  • 4Rubiconem 7:09
  • 5Spero 7:24
  • 6Uncertainty 6:38
  • 7Last Day (Sacrament) 7:51
  • 8Mare Tranquillitatis 6:33
  • 9An Ending 1:30

informations

Composé en 2009 et enregistré pour la première fois en 2010. Repris et remasterisé par Ron Boots en 2014

line up

Walter Christian Rothe (Synthé, claviers et percussions électroniques) Guy Drieghe (VSTi et FX)

chronique

Toute une histoire que celle de “Centillion”! Une première mouture a vu le jour en format téléchargeable autour de 2010 sous la plume de Walter Rothe and Friends et sous le titre de Centillion 303. Cette version comprenait 2 CD; un avec 10 titres bien séparés et un autre intitulé All in One Suite qui comprenait les 10 titres du CD collés en une longue suite de 56 minutes. Et après? Silence sur le radar jusqu'à ce que le cercle de la MÉ entende parler d'une prochaine réédition de l'œuvre, qui tourne autour d'un voyage spatial raté vers un système solaire éloigné, par le label Hollandais Groove Unlimited. Sauf que cette fois-ci l'album paraitra sous le nom de “Centillion” et que Pillion, composé de Walter Christian Rothe et Guy Drieghe, en sera l'auteur. Cette toute nouvelle édition, fraichement remodelé par Ron Boots, apporte ces nuances et donne définitivement plus de relief en épurant certaines ambiances un peu trop longues, donnant ainsi une vision plus animé par rapport à l'œuvre originale (comparez Last Day à Fire and Water, vous allez comprendre) qui conserve cependant tout son cachet théâtral. Hormis cette importante différence, “Centillion” offre un titre inédit, Uncertainty. Il y a une petite guerre intestine autour de cette œuvre dont Walter Rothe revendique la paternité, ayant signé la très grande majorité des compositions. Selon lui, “Centillion” est plus une œuvre de Walter Rothe and Friends que de Pillion. Mais peu importe. Le résultat fait foi de tout et je peux vous assurer que “Centillion” est à la grandeur de l'imagination et du talent de Walter Christian Rothe pour créer des œuvres noires et très inspirantes. Et lorsque le tout est ficelé par Ron Boots, on se doute bien que nous allons passé quelques 57 minutes très agréables. Et c'est exactement le cas!
"On Death" débute “Centillion” avec une approche empreinte de mystère. Un vocodeur interpelle notre attention avec une narration cybernétique inquiétante où peu à peu les ambiances se teintent de surnaturelle avec des larmes de violons qui flottent comme des pleurs ignoré dans de lourds bourdonnements menaçants. Une pulsation étouffe la première partie. Les coups éveillent des chauves-souris moqueuses qui volètent sur les ombres des soupirs menaçants des violons et autour d'un pouls cardiaque dont les subtiles variances arythmiques sont cernées d'une sombre brume gothique. Et un long râle éteint les ambiances de "On Death" et débouche sur "Immittende" qui assaille nos oreilles avec un long bourdonnement. Une vibration qui éclate comme une stridente sirène métallique et qui cache un superbe rythme animé d'ions sauteurs. Des ions aux tonalités chaleureuses qui courent sous les pétillements d'élytres d’acier et ces complaintes de violon qui ne cessent de charmer l'ouïe depuis "On Death". La structure de rythme de "Immittende" fractionne ses éléments, multipliant des sauts coordonnées qui revêtent diverses tonalités qui encerclent une sourde pulsation dont les coups stoïques traversent un ciel peinturé des railleries du violon et de beaux solos d'un synthé aussi musical que rêveur. Tout simplement superbe! "Error 03" est un long intermède d'ambiances où divers éléments soniques meublent des passages autant méditatifs que sinistres. Doucement, ce titre glisse vers "Rubiconem" et ses lamentations de violon qui traversent 7 minutes remplies d'odeurs sibyllines. On entend des battements sourds tentés de soulever la passivité de ce long mouvement aux surprenantes ambiances ectoplasmiques où vents et pétillements de cymbales amènent peu à peu "Rubiconem" vers un autre monument d'ambiances en "Spero" et sa guitare très Floydienne qui transpire dans un univers méditatif tissé des ambiances de Meddle et Wish you Were Here. Un délicat chœur éthéré chante parmi les gouttes d'eau alors que la guitare efface ses larmes pour ceux d'un synthé aussi noir que les œuvres solos de Walter Christian Rothe.
"Uncertainty" se greffe à ces ambiances de solitaire avec un étrange rythme, statique faut dire, organique dont les brefs et faibles saccades métalliques forgent un anémique et baroque Cha-Cha ambiant industriel aux ambiances qui embrassent les pénombres. "Last Day (Sacrament)" emprunte un peu la structure de rythme de "Immittende" mais avec une ambiance plus sombre où des chœurs chtoniens fredonnent dans de denses brumes aux rideaux opaques. Cerné par divers éléments organiques et de ions qui trébuchent dans de magnétisantes boucles séquencées, le débit de ce rythme statique s'anime peu à peu alors que ses ambiances très méphistophéliques l'étouffent aussi lentement que sa séduisante et laborieuse progression dont la conclusion se perd dans le très doux, poétique et cinématographique "Mare Tranquillitatis" et de ses notes de piano qui méditent sur le bord d'un océan tendrement caressé par des vagues tranquilles dont les reflets, ainsi que les harmonies du piano, se perdent dans la lune et dans les narrations de "An Ending".
N'apprécie pas qui veut la musique très théâtrale de Pillion (ou Walter Christian Rothe?). Pourtant, il y a un lien très étroit à faire entre l'approche très cinématographique de Picture Palace Music, et même Vangelis, et la musique de Walter Christian Rothe qui est toutefois un peu plus progressive. Il faut juste tenter l'expérience. Car au-delà de ces ambiances, parfois assez lugubres, se cachent des passages très émouvants où l'on voit défiler une tonne d'images qui ont bercées l'imagination de nos plus débiles scénarios imaginaires. Et c'est la force de la musique de Walter Christian Rothe. Le musicien Belge a l'art de créer des ambiances qui inévitablement se faufile dans notre univers personnel, là où somnolent mille et un secrets. Et “Centillion” n'échappe pas à cette notion. C'est un très bel album, brillamment rehaussé par la magie de Ron Boots qui s'écoute comme on regarde un film sur la chute d'un héros personnel. À quand une réédition de Let the Night Last Forever par Ron Boots?

note       Publiée le dimanche 6 juillet 2014

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