John Lydon › Psycho's Path

Yello-Lydon ? Pet-Shop-Boys-Lydon ? Grace-Jones-Lydon ? Gala-Lydon ? Descendez ou montez selon votre tolérance. Tout ce qui est passé par la tête de cette légendaire ordure pour agrémenter ses vocalises de bêleur perché en 1997... vu qu'il était à peu près seul sur le coup, quasi-abandonné, un peu de retour à la rue. Sa rue. Pour moi Psycho's Path, c'est un album qui sent le luxe dans la chute, le gros bad trip du gars compris de travers, l'ex-punk vautré dans l'élément futuriste mais incrédule, sous ses airs de plan de carrière pour reprendre un peu la main pendant le climax de la vague dance après son dernier coup dans l'eau avec PIL (That what is not... pochette culte s'il en est). "Dis-Ho", c'est un peu comme "Voo-Doo Believe" de Datura : un des tubes les plus sous-estimés des 90's. Argument guère gutsien, j'en conviens... Sauf qu'on cause de Johnny Rotten, et que passé son hit avec Leftfield qui avait décapsulé tout le monde, il était vachement - pardon, chèvrement - optimiste de penser envahir les bacs avec un skeud aussi zarbe. Un truc de psychopathe oui : de l'eurodance, de la pop 90's même dans son versant synthétique-guindé, mais avec la psycho-touch du bêleur (et avec aussi quelque saveur EBM ("Armies") voire new-wave ("Take Me") tant qu'on y est). Les "mélodies" du vieux punk désabusé dans cette génération 90's colorée et gavée de télé sentent le fond de cale du dancefloor, contaminé par son protagoniste comme par un exquis virus. Un Lydon qui vient de se farcir du open-up-now-open-up sur les dancefloors, encore chaud sur la piste, et qui se tape une petite envie de montée de Top 50 maison, caïprinha en pogne, flippé comme un keupon en fringues d'artiste. John Lydon n'a jamais sorti d'autre album solo, celui-ci est suffisant - pour ses détracteurs comme pour ses amateurs (nettement moins nombreux). De toute façon, même si j'ai jamais été complètement fondu de Psycho's Path, et quitte à être dans l'esprit Rotten, ben pour moi ça vaut amplement le machin de Radiohead sorti la même année qu'il faut toujours sucer sans enlever ses lunettes, OK corral, là, machin. Un skeud-fiasco assez admirable, planté comme une oasis d'urine chargée en ecsta au milieu une longue traversée du désert. Et je vous précise même pas que cette fripouille d'anglais a évidemment trouvé le moyen de caser un remix de "Open Up" à la fin, par des petits DJ tous frais tous propres, et en toute logique quelques mixes de Leftfield et d'autres mignons. C'était aussi ça, j'imagine, sa façon de bien leur faire comprendre qu'il les emmerdait tous.