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Faith No More › Live at The Brixton Academy

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taliesin      lundi 19 avril 2021 - 11:19
GrahamBondSwing      jeudi 14 mai 2020 - 23:09
EyeLovya      lundi 12 février 2018 - 10:14
Rastignac      lundi 10 novembre 2014 - 17:08
Bernard      lundi 2 juin 2014 - 13:09
The Gloth      vendredi 30 mai 2014 - 18:33
Ramon      vendredi 30 mai 2014 - 17:33
Chris      mercredi 18 mai 2022 - 12:13

cd • 10 titres • 51:03 min

  • 1Falling to Pieces04:47
  • 2The Real Thing07:53
  • 3Epic04:55
  • 4War Pigs06:58 [reprise de Black Sabbath]
  • 5From Out of Nowhere03:24
  • 6We Care a Lot03:50
  • 7Zombie Eaters06:05
  • 8Edge of the World05:50
  • 9The Grade02:05
  • 10The Cowboy Song05:12

informations

1-8 enregistré live à The Brixton Academy, Londres, 28 Avril 1990. 9 & 10 Produits par Matt Wallace & Faith No More

line up

Mike Bordin (batterie), Roddy Bottum (claviers), Billy Gould (basse), Jim Martin (guitare), Mike Patton (chant)

chronique

  • fusion vintage

Il y a tout juste dix ans, je crois que ma copine est tombée amoureuse de Mike Patton en même temps que de moi. Faut dire que j'écoutais du Mr. Bungle, du Faith no More et du Fantômas à la pelle à l'époque. Du coup il m'est impossible d'entendre "Epic" ou "From Out of Nowhere" sans repenser à ce printemps 2004 où j'allais basculer. Et les débuts du nouveau Faith No More ne m'évoquent en rien l'aube des années quatre-vingt dix. Parce que contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire (les tuyaux à actualités et autres vendeurs de buzz, les passeurs de canon officiel, les auditeurs au kilomètre qui s'enfilent des dizaines d'albums par jour juste pour les classer), la musique est intrinsèquement liée à son contexte même si celui-ci n'a plus rien à voir avec le moment où elle a été produite. Magie de la reproduction. Je ne sais plus quel cinéaste disait que quand on marche dans la rue, il n'y a pas de musique pour vous accompagner. Je crois que c'était Godard. Je ne sais plus. En tout cas il avait tort, sans doute pas prescient de la révolution numérique qui rend toujours plus facile la sélection d'une bande-originale à nos déambulations à toute heure et en tout lieu. "Because I'm somewhere in between, My love and my agony, You see I'm somewhere in between, My life is falling to pieces, Somebody put me together", ça me reste dans le cerveau, trace indélébile d'une période révolue et pourtant toujours prégnante. D'ailleurs, je tombe toujours autant en morceaux aujourd'hui, pour les mêmes raisons. On est bien peu de choses. Et tant d'albums, tant de musiques nous resteront étrangères juste parce que l'occasion ne se sera jamais présentée. Parce que le volontarisme musical, parce que l'édification d'une culture ne peut se substituer à l'expérience du vécu, des hasards qui font que "The Cowboy Song", obscur (mais fantastique) face B de Faith No More placée en final de cet objet très marketing qu'est ce live à la Brixton Academy, résonnera chez moi plus profondément que n'importe lequel de classiques indispensables que tout un chacun se devrait d'avoir entendu une fois dans sa vie. Mais je vous emmerde moi avec vos classements, vos listes et vos dictionnaires du rock, du jazz et de votre great black music (en anglais parce que noir c'est sale, apparemment). Les rencontres se font aussi par inadvertance, les émotions se cristallisent sur des mélodies et des rythmes détachés de leurs propres contextes. D'ailleurs j'exagère, ce live je l'ai peu écouté à part pour ses quelques surprises dissimulées au fil de la captation (par ailleurs techniquement médiocre). Un Mike Patton übernasillard, probablement les cheveux longs et fringué comme un intermittent du spectacle viré du cirque voisin pour avoir fait des avances aux écuyères *et* aux chevaux, moins chtarbé que sur le premier Bungle et encore loin du génial nevropathe cafféïnomane du FNM à venir, Zelig de ma discothèque exponentielle et dont la tessiture fait augmenter sensiblement le taux d'humidité dans la petite culotte de ma meilleure moitié. Assez entamé pour s'amuser cependant comme un cartoon métalleux sur la reprise fidèle mais gonflée aux steroïdes de Black Sabbath, ou pour lâcher sans complexe un bout de "Pump Up the Jam" de Technotronic, infâme scie eurodance squatteuse de Top 50, au détour de la coda d'"Epic". Plus de quinze ans plus tard lors de leur jubilatoire tournée de vieux, il fera plus ou moins la même chose avec "Poker Face" de Lady Gaga. Meet the new boss, same as the old boss. La setlist ? Du classique, rien de fourré, le label sort ce live vite fait mal fait pour traire le jus de "The Real Thing", avec les morceaux les plus emblématiques de l'album. Les singles quoi. Pas de quoi se plaindre non plus vu l'alignement de pures tueries sur ce putain d'album. Mais à part deux inédits dont un instrumental où ça se la joue Led Zeppelin acoustique avec sliding sur les cordes, c'est la prise de risque zéro. Si Faith No More fait le job (Jim Martin encore aux avant-postes, mitraillant allègrement, la basse de Billy Gould en renfort d'armement lourd), il est un peu regrettable que seul l'épique (ah), "We Care a Lot" réchappe de la première période du groupe. Morceau trop gigantesque pour être ignoré par Patton et sa bande (tellement parfait qu'il sera encore de la partie lors de la sus-dite tournée nostalgie, tout en smokings classieux), expédié avec moins de pachydermique arrogance que Mosley, beaucoup plus en nervosité. On sent bien que ce qui était prévu pour FNM, c'était une destinée à la Red Hot, avec remplissage de stades et tubes en powerplay. Evidemment, ce filou de Patton aura vite fait de court-circuiter tout ça, quitte à faire imploser le groupe. Il voit plus loin et ne tardera pas à trouver d'autres voies dès l'album suivant. Bon, il croone déjà sur "Edge of the World", mais c'est pas exactement "Pink Cigarette", soyons clair. Tiens, "Pink Cigarette" de Bungle, si je veux amadouer ma belle celui-là il fonctionne à chaque fois, même après tout ce temps. Ouais, je suis hors-sujet, mais ne me dite pas que la musique, votre musique, ne vous fait jamais penser à des trucs intimes, touchants, drôles, douloureux, intenses, tragiques. Elle ne sert qu'à ça, qu'à imprimer. Sinon à quoi d'autre ? Et moi, Faith No More, ça a imprimé il y a tout juste dix ans. Dix ans c'est pas rien. C'est pas du gâteau. C'est pas toujours de la rigolade. Allez, je me remets un coup de "The Cowboy Song".

note       Publiée le vendredi 30 mai 2014

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GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

Dommage que "As the worm Turns" ne soit pas dessus, sinon c'était 6/6. Jolie chronique !

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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Rien que pour la reprise débile de Black Sabbath : 5 boules.

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Bernard Envoyez un message privé àBernard

Oui, ce live pour moi aussi c'est avant tout une vidéo qui m'avait mis une rouste pas possible à l'époque (la VHS est dans un carton avec toute une flopée d'autre pépites).

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Ramon Envoyez un message privé àRamon

C'est le seul live officiel de FNM, je me souviens d'en avoir vu la VHS (You fat bastard), où figurent trois autres titres: "As the worm turns","Woodpecker from Mars" et surtout ma préférée, l'irrésistible "Underwater Love" (ouais je m'répète, et alors ?), et il faut avouer qu'avec ces titres on sort déjà un peu plus des sentiers battus, dommage que le DVD ne soit disponible qu'en zone US. Sinon, j'adore ce skeud, même avec ce son limite pourrave, ça respire bien le WTF, surtout en pleines 80's, ça faisait du bien au milieu d'un océan aseptisé, enfin du rock, du cr(e)(a)do, du vrai, du burné sans être au ras des pâquerettes….C'est étonnant que ce groupe que j'ai eu l'occasion de voir pas mal de fois n'ait rien sorti d'autre en Live. Un jour, peut-être.Culte…et oui, chouette chro.

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Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

Comment on dit déjà ? Ah ouais: chro qui tue.