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Mother Love Bone › Apple

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Venomesque      vendredi 23 juin 2023 - 20:31
Int      mercredi 11 janvier 2023 - 22:34
Dane      mercredi 23 février 2022 - 20:56
Raven      samedi 10 mai 2014 - 21:33
Dun23      samedi 10 mai 2014 - 13:36
Cera      dimanche 10 octobre 2021 - 21:56
Rikkit      jeudi 7 octobre 2021 - 14:36
Ultimex      jeudi 12 mai 2022 - 15:19
nowyouknow      mardi 22 février 2022 - 23:50
E. Jumbo      mardi 16 novembre 2021 - 14:53
cyprine      samedi 5 juillet 2014 - 21:47
EyeLovya      dimanche 11 mai 2014 - 10:17
TribalCrow      dimanche 18 mai 2014 - 11:47
Seijitsu      samedi 10 mai 2014 - 12:59

cd • 13 titres • 57:59 min

  • 1This Is Shangrila
  • 2Stardog Champion
  • 3Holy Roller
  • 4Bone China
  • 5Come Bite The Apple
  • 6Heartshine
  • 7Stargazer
  • 8Captain Hi Top
  • 9Man Of Golden Words
  • 10Capricorn Sister
  • 11Gentle Groove
  • 12Mr Danny Boy
  • 13Crown Of Thorns

informations

line up

Jeff Ament (basse, chant), Stone Gossard (guitare), Andrew Wood (chant, piano), Bruce Fairweather (guitare), Greg Dilmore (batterie)

chronique

  • sleaze grunge

Que faut-il retenir de ce one-shot éternellement fruité ? Qu'il me donne l'illusion de me taper la Drew Barrymore qui avait la fraîche et grunge vingtaine sur un lit de pétales ? Qu'il est pur fruit de hard rock, sous son nom de fruit ? Qu'il reste le seul lien sublimement oxymoresque entre ces deux genres opposés par nature : grunge et glam 80's ? Qu'en le découvrant avec "This Is Shangrila" j'ai fermement caressé la cuisse de l'envie de dire bye bye à mes Guns 'n' Roses ? Que la six-cordes de Gossard groove avec une paire de cerises à chaque phalange, et que celle de Fairweather crache des soli aussi doux que le jus d'une pêche mûre coulant le long des joues d'une fille repue de sexe par un moite et doux matin de juillet ? Les fruits, encore... Tout ça est bien trop bon et juteux, comme un Use Your Illusion et un Nothing's Shocking entrelaçés et illuminés par la même lumière qui illuminera un Superjudge. Tout ça est mené aux cieux par un apollon aveuglant et qui ne pouvait être que voué à crever dans son extase juvénile. Dans toute la vague de Seattle, Mother Love Bone, plus encore que Soundgarden, étaient ceux qui captèrent l'essence de Led Zep', cette aura païenne, cette mystique d'éphèbe érectile et ailé... cette beauté qu'on appelle rock ou hard rock, dans toute son insolente et désarmante jeunesse. S'il fallait être objectif, je dirais juste pour chipoter que ces jeunes libres et fougueux ne tiennent pas totalement cette puissance de feu tout du long, s'évanouissant un peu sur la seconde moitié dans des morceaux plus composés qui sentent plus basiquement le "grunge", style auquel cet album n'est justement aparenté que pour raisons géographiques... Sauf que les morceaux en question s'intitulent "Man Of Golden Words" et "Crown Of Thorns", voyez-vous... et ils vous fendent le cœur à leur façon, tendre et secrète. Si la première peut être considérée comme le cliché de la ballade obligée au premier abord, elle ne vous en étreint pas moins cruellement le palpitant ; en quelque sorte leur "Don't Cry", avec un Andrew qui semble déjà au paradis derrière son petit piano. Quant à la seconde, elle est aussi radieuse que cruelle, sous son aspect quelque peu anodin, et son final m'emporte systématiquement comme une pucelle ivre. Ce Mother Love Bone c'est la liberté rock, c'tout... Cette liberté qu'ont connue les jouvencelles aux abords des Maisons du Sacré, blondines, pâles et imberbes comme l'éternellement blondin, pâle et imberbe Andrew Wood. Libres comme lui, gambadant insouçiantes jusqu'à cette colline de Mort. Liberté, fruits, cigarettes au petit matin après le sexe, toits des panthéons païens investis par les hirondelles des milles plaisirs... voilà ; ce genre d'albums n'appellent pas vraiment de décorticage appliqué. C'est le rock dans sa jaillissante beauté et sa puissance sexuelle. Les soupirs lascifs du doux Drewy sur "Stardog Champion" et les chorus de mômes qu'elle a en commun avec le titre épo... la lumineuse nigauderie toute glam-metal de "Holy Roller" ou "Heartshine", sublimée par ce pouls funky... les arpèges célestes de "Stargazer" dignes des plus choucardes ballades du Led Zep III... les attaques pearl-jamiennes avant l'heure de Gossard sur "Captain Hi-Top"... la parade amoureuse de "Gentle Groove"... l'introduction crépusculaire incroyablement crémeuse de "Mr. Danny Boy"... tout ça est trop bon, trop beau, liquoreux, orgasmique quand ça n'en est pas à la lisière. Cet album ne méritait pas vraiment de rester dans l'ombre de Ten dont il porte déjà l'émotion rose-noire déchirante, et encore moins dans celle de l'endeuillé Temple Of The Dog ; il constitue en lui-même un hommage suffisant au blondin Andrew et est à mon sens plus attachant, car il n'y avait aucun calcul ici, quoiqu'aurait pu en penser un Mark Arm... juste la jeunesse cruelle des adolescents drogués de Seattle qui s'exprimait dans la lumière exaltée, les embruns fruités et les arc-en-ciels. Je jouis, je ne peux pas dire mieux, amoureusement enturbanné par cette couvée d'anges et d'amazones au sommet du Temple. Aux corps minces l'ivresse.

note       Publiée le samedi 10 mai 2014

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nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

J'écoute Dr. Feelgood de Motley Crue là pour la première fois (c'est pas une façon détournée de m'en excuser au passage) et je m'avance sans doute sur un terrain glissant là mais sur certains morceaux la parenté y est peut-être + évidente que les Guns finalement, "Rattlesnake Shake" par exemple. Même vocalement y'a un truc. Quoique c'est à peu près la même époque en fait, je suis sans doute trop à la ramasse sur le hard 80's.

Message édité le 30-07-2023 à 08:46 par nowyouknow

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Dane Envoyez un message privé àDane

"C’est pas toujours d’une inspiration sensationnelle (y’a des titres hard qui font juste l’affaire je trouve)" et pourtant c'est un album que je trouve parfait à chaque fois que je l'écoute d'une traite. Découvert grâce à Guts (merci Raven), c'est aujourd'hui un de mes albums préférés et moi aussi je me sens jeune et vieux quand je l'écoute.

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Je m'y suis attaché direct, sans chercher à le disséquer titre par titre pour au final le noter après addition de chaque partie, car je le vois comme une pulsion vitale urgente, juvénile, solaire, et belle, car rare. Il a pas autant de tubes canailles qu'Appetite (quoique...) ou autant de beaugossitude maîtrisée que Ten (encore que...), mais il a autant de passion en lui que ces deux réunis.

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nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

Mais de rien. Je m’y attache à ce disque, au delà du charme produit dérivé -chaînon manquant. Alors oui c’est moins invariablement imparable que Appetite ou Ten forcément, dans le sens où c’est pas toujours d’une inspiration sensationnelle (y’a des titres hard qui font juste l’affaire je trouve) mais même dans ces moments là je reste assez réceptif à leur jus et puis il a ses petits moments de grâce quand même. Je me sens jeune et vieux quand j’écoute Mother Love Bone, ça cristallise ma phase grunge / glam / hard de neo trentenaire.

Message édité le 23-02-2022 à 00:07 par nowyouknow

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Bien vu ! Merci.

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