Quelques notes de violon lancées comme à l'orée de la nuit ou de l'aube...La chasse...Le jeu de la proie et l'ombre...Nulle Diane chasseresse mais Thalie Némésis, muse et déesse, inspiratrice, prédatrice, une autre des filles d'Hécate...Fascinante et terrible. J'ai eu, voici quelques années l'occasion de vous présenter Dawn Visitors, projet de l'ex-chanteuse de De Volanges, et je retrouve chez la Française le même genre d'atmosphères, en plus sombre, plus tranchant. Car la musique de Thalie Némésis captive autant qu'elle inquiète. Sorcière des alcôves, la jeune femme joue de sa voix, une voix belle mais dure, de celles qui ne s' en laissent pas conter. Elle demeure la clef de voûte de l'orchestration occupant la première place au mixage et c'est tant mieux, voilà typiquement le style de chant dont je raffole. Comment menacer dans la séduction ? Epurer les lignes, opter pour des mélodies prenantes aux lignes froides de clavier, rythmer avec une boîte sèche presque martiale, obscurcir avec quelques accords de guitare marécageux et laisser le poison agir. Thalie Némésis est de la race de celles qui se sont faites seules et ce premier essai est une réussite à l'image de la passion de sa génitrice pour son art. 'Je suis une sorcière', chante-t-elle, mais pas uniquement...Thalie Némésis ou le dandy au féminin, pas unique en son genre mais tout sauf un ersatz jetable. Il serait aisé d'invoquer le spectre de Siouxsie, vocalement du moins, mais l'écoute de la cold wave gothique et particulière de la jeune femme prouve vite qu'elle sait tisser un univers sonore plutôt personnel. Si vous ne craignez de plonger au plus profond du regard de la lune rousse, je ne puis que vous recommander de vous frotter à 'Stockholm syndrome', 'Némésis', 'The hunting' ou 'Paris at night' et de soutenir une telle artiste. 4,5/6