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Jón Leifs (1899-1968) › Baldr

  • 2002 • Bis BIS-CD-1230/1231 • 2 CD

cd1 • 7 titres • acte I min • 40:28

  • Baldr op.34 (1943-1947) - drame chorégraphique en deux actes - Acte I
  • 1Dans Jarðarbúanna (dance des créatures de la terre)15:05
  • 2Sköpun Mannsins (la création de l'homme)5:18
  • 3Nanna5:13
  • 4Fárviðri (ouragan)7:01
  • 5Einherjar (les guerriers élus)1:51
  • 6Brúðkaup (le mariage)1:58
  • 7Lokadans (dance-finale)3:05

cd2 • 6 titres • acte II min • 49:37

  • Baldr op.34 (1943-1947) - drame chorégraphique en deux actes - Acte II
  • 1Draumar Baldrs (les rêves de Baldur)2:12
  • 2Eiðtakan (le serment)16:00
  • 3Kastleikar (le jeu de lancer)3:07
  • 4Dauði Baldrs (la mort de Baldur)9:08
  • 5Bálför Baldrs (la crémation de Baldur)10:46
  • 6Eldgos Og Friðþæging (éruption volcanique et expiation)8:28

informations

Ingo petry (producteur); Rita Harmeyer (ingénieur du son); Enregistré à la Hallgrim's Church.

line up

Gunnar Gudbjörnsson (ténor); Schola Cantorum (choeur); Iceland Symphony Orchestra; Kari Kropsu (direction)

chronique

  • ballet géologique

Au début, vous serez peut-être tenté de monter le son... surtout ne le faites pas. Ca viendra bien assez tôt. Leifs est un adepte de la mélodie rampante, du grondement sourd, de la rumeur austère et terrible qui sillonne le fond, oui... mais c'est aussi un acharné de la fureur, un faiseur de vacarme... un malade de l'explosion. Il ne fût pas seulement le premier véritable compositeur islandais, il fût avant tout le plus islandais des compositeurs. Les Sagas, les Eddas et les folies géologiques de sa terre volcanique furent ses seules sources d'inspiration. La mort de sa fille en 1947 lui dicta ses uniques pages d'émotions, particulièrement intenses. Ici, comme souvent, il est essentiellement question de ténèbres, de puissance, d'agressions et de grandeur écrasante. La musique de Leifs est terriblement austère, volontiers brutale, totalement primitive dans ses intentions. "Baldr" est sans doute l'oeuvre à connaître s'il ne doit y en avoir qu'une. Alliance de noirceur sourde et de déflagrations insupportables, univers de mélodies mornes, mais réelles, d'harmonies sordides, elle expose la majeure partie du vocabulaire particulièrement marqué du compositeur : éclats dissonants et intempestifs de cuivres et de percussions à l'intensité sonore proprement irresponsable, abysses de silence grondants et lugubres, emballements rythmiques désordonnés... déraisonnés. Plus nuancé que ses poèmes monolithiques, plus instrumental que le très (trop?) vocal "Edda", l'opus 34 de Jon Leifs est ainsi, et malgré sa longueur, une de ses partitions les plus digestes, sans sacrifier à la sévérité opaque, à l'obscurité profonde, ni à la fureur aveugle qui caractérise son oeuvre. De fait, certains aspects du sujet lui permettent ici de s'adonner, ponctuellement, à plus de légèreté : "Nanna" révèle un Leifs plus classique et élégant qu'à son habitude, "les guerriers élus", "le serment"... la gravité thématique lui offre aussi l'occasion de flirter avec l'émotion : "la mort de Baldur", sinistre procession au rythme ralenti de la marche des timbales, est porteuse de larmes. Mais "Baldr" dans son ensemble demeure une impitoyable épreuve, un avant goût de la fin du monde. "ouragan" et "éruption volcanique..." sont les premiers exemples de ces tableaux assourdissants de phénomènes naturels que Leifs composera par la suite, les emblématiques "Hekla", "Dettifoss", "Geysir" et "Hafis", peintures sans compromis des éléments déchaînés, affirmation de leur toute puissance, négation de l'être humain. Peu, ou pas de vie, tout n'est que mouvements géologiques, éruptions, glace et roches, bruits et fureurs. Comme si l'orchestre n'y suffisait pas, Leifs a convoqué des pierres, des canons, des chaînes et des enclumes. Musique abrupte, presque grossière, irradiée d'harmonies glaciales et secouée d'explosions atroces, conjuguant la désolation de silences ralentis à la puissance sonore la plus excessive, "Baldr" est sauvé du dégoût par ses particularités précitées. Sa longueur n'en fait peut-être pas la porte d'entrée idéale : se prendre directement les 11 épouvantables minutes de "Hekla" dans la gueule pourrait servir d'épreuve du feu, une sorte de quitte ou double pour ne pas perdre son temps. Gageons néanmoins que sa dimension et sa relative variété permettent une immersion à la fois plus profonde et plus douce, dans l'univers terriblement intense du démiurge islandais.

note       Publiée le vendredi 2 mai 2014

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    Arno Envoyez un message privé àArno

    Merci pour la découverte... Je suis en train d'écouter Hekla, et c'est ... Wawawiiiiwwaaa...