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Bahamadia › Kollage

cd • 15 titres • 40:39 min

  • 1Intro
  • 2WordPlay
  • 3Spontaneity
  • 4Rugged Ruff
  • 5Interlude
  • 6I Confess
  • 7Uknowhowwedu
  • 8Interlude
  • 9Total Wreck
  • 10Innovation
  • 11Da Jawn
  • 12Interlude
  • 13True Honey Buns (Dat Freak Shit)
  • 143 Tha Hard Way
  • 15Biggest Part Of Me

informations

line up

Bahamadia (MC)

Musiciens additionnels : DJ Premier, The Roots (MC's, production), Guru, Da Beatminerz, Ski & DJ Redhanded, N.O. Joe (productions), K-Swift & Mecca Starr (MC's)

chronique

  • dope femceeing

Même en sachant que Debbie Harry fût officiellement la première gonzesse à aligner un couplet de rap (la braguette de tout hétéro mélomane digne de ce nom en garde encore des séquelles), on ne peut que constater que les nanas sachant rapper et pas seulement minauder des choeurs r'n'b, ou servir de produit marketing bimbo-esque à de gros macs calculateurs, se comptent en fait sur le nombre de doigts suffisants pour faire mumuse avec le bouton d'amour. Et comme je n'ai pas spécialement l'envie et peut-être pas le doigt, euh, j'veux dire le droit, de vous vanter les mérites de la Missy Elliott post-soul pour r'n'b-parties futuristes, je préfère tchatcher un peu sur la plus afro-cold Bahamadia, rappeuse passée de Philadelphia à New York, dont un certain pornocrate de collègue pourrait peut-être vanter le sex-appeal évident, ne serait-ce que sur cette pochette qui résume la personnalité de Ba' : une noire en veste de cuir black sur fond rouge, un peu tendue du string et constipée du regard, genre torve. Mais Bahamadia est surtout la rappeuse qui eut le privilège ultime d'être produite par DJ Premier, pour les afficionados. Privilège ou malédiction ? Bonne question... Primo n'a pas du s'amuser avec les bons boutons à mon avis, même s'il lâche, tout est bon voire très bon mais en total pilotage automatique, sec et carré comme une resucée des trois premiers Gangstarr... on le devine de toute façon dès qu'on calcule le look de la donzelle : une emcee coiffée d'un afro aussi rigide ne peut être que rigidement groovy. Ouais. Bahamadia rappe froidement, rectiligne mais sensuelle comme une maîtresse... d'école, qui te récite les cours par allitérations un peu troublantes. On est pas vraiment chez une extravertie du mic genre Yo-Yo, et pas du tout chez des allumeuses à la Foxy Brown, et à des années-lumière de toutes les putains qui sont encore légions de nos jours mais qui se font passer pour des artistes créatives (alors qu'une Tairrie B avait au moins la franchise d'afficher directement qu'elle avait été recrutée pour ses capacités buccales et non vocales, mais je digresse encore avec des ragots !). Bahamadia, elle, a sa place dans nos archives, vu que c'est simplement un genre de Guru ou de Jeru au féminin. Deux emcees emblématiques du style "monoton", dont elle applique très mécaniquement les préceptes. Plutôt du côté Jeru de la force même je dirais, le début (mortel) de Kollage sentant la sourde menace jazzy-souterraine, nourrie en basses et en beat bétonnés, comme sur The Sun Rises In The East. "WordPlay" et "Spontaneity" (après une into archibasique bien inutile mais totalement d'époque) sont en effet deux boom bap que je qualifierai de sinistre-sexy, avec une p'tite préférence pour le second et ses murmures asphaltérotiques, glissés dans l'écrin urbain-crémeux des Beatminerz comme le serait un flingue dans une jarretelle. Smooth-brique. Un peu plus loin les gentils Roots, venus de Phillie pour prêter main forte au son et au mic, aposent le certificat "jazz-rap" au cul du machin. Kollage est hélas gâché par deux putains d'incartades r'n'b FM franchement mal incorporées comparé à des albums crémeux comme le Black Reign de Queen Latifah ou Sittin' On Chrome de Masta Ace, bien plus à leur aise pour fondre ce genre de manoeuvres dans l'écrin d'un hip-hop purement urbain. Mais hormis ces regrettables tâches d'eau de cologne, Kollage est impeccable, DJ Premier s'assure de poser une tuerie intitulée "3 The Hard Way" pour bien éviter de le laisser en parpaing anecdotique, plutôt comme un genre de Daily Operator ou Sun Rises In The East, versant sœurette.

note       Publiée le mardi 29 avril 2014

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Ah je me décide enfin à l'écouter, ça doit faire 15 ans que j'ai le CD (l'époque des dépot vente à 10e les 5 albums...). Bon c'est franchement pas la reine du flow ni du charisme vocal, un truc à vite regretter les deux puputes de la cuvée '96 mentionnées par N°6 (moi aussi j'aime assez, notamment le Lil' Kim). Du coup je sais pas si je vais y retourner si souvent, malgré la liste de noms à la prod (je note un son très clinique et sec).

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Le flow précis, l'égo-flex assuré, les prod impeccables de la fine équipe du Nord-Est, c'est tout simplement la classe cet album. Pas du tout incommodé par les incursion r'n'b très smooth (ni là ni ailleurs de toute façon). No slut-shaming in hip-hop cher collègue, pour la peine je devrais pimp (oui, je fais exprès) Lil Kim et Foxy Brown, vu que leurs premiers albums sont sortis la même année, et celui de Kim reste un parfait moment de crossover réussi (au féminisme ambivalent, mais il a aussi le mérite d'être vraiment drôle, et la petite Kim avait un charisme de pop star, peu importe si elle écrivait ses lyrics ou non, personne a jamais fait chier Dre ou Eazy-E là dessus); Foxy est je trouve une meilleure MC mais son album est un peu trop mafiosa-générique bien de l'époque (malgré quelques vrais bon tracks). Bref, une bonne année pour les filles au mic, 1996.