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Vangelis › Ignacio

  • 1989 • Barclay 813 042-2 • 1 CD

cd • 3 titres • 39:04 min

  • 1Entends-tu les Chiens Aboyer39:04
  • 2Face A21:25
  • 3Face B18:25

informations

Composé et enregistré à Paris en 1975

L'album fut réalisé initiallement en 1975 sous le nom de Entends-Tu Les Chiens Aboyer? et de Ignacio. Par la suite il y a eu plusieurs sorties en format CD à partir de 1989. La meilleur et la plus authentique reste l'édition de Barclay

chronique

  • folk et progressif

Les premières notes de piano qui tombent restent figées dans le temps. On dirait des larmes du cosmos qui scintillent dans la courbe des brises intergalactiques. Cette superbe, et très romancée, introduction de “Ignacio” a bercée mes songes depuis la nuit des temps. Tellement beau, tellement touchant que j'aurais aimé que son petit duo si innocent avec un synthé aux perles soniques et au violon triste dure au-delà de ses gracieuses 4 minutes. Mais rien n'est perdu car dans le monde de Vangelis les mélodies ou les rêveries comme ici sont souvent récurrentes. Voilà un album qui est vraiment passé sous le radar du temps, mais qui a tout de même suscité bien des controverses. “Ignacio”, ou Entends-tu les Chiens Aboyer (Can You Hear the Dogs Barking?), est une trame sonore qui est sorti dans la foulée de Heaven and Hell en 1975. Un album mythique puisqu'il existe sous plusieurs appellations, dont une version mexicaine, et qu'une erreur (volontaire?) dans le mixage, lors de sa numérisation en format CD, en a fait un album qui a engendré autant de passions que de mécontentements chez les fans du musicien Grec. . Et cet imbroglio a maintes fois mélangées fans, chroniqueurs et historiens de Vangelis. Si chez Barclay on retrouvait l'œuvre originale, chez CAM Records la Face A de La Fête Sauvage se retrouvait sur la Face B de “Ignacio”. Un choix qui a plu aux amateurs d'un Vangelis plus musical. Car il faut bien avouer que la face B de “Ignacio” est assez difficile à apprivoiser.
Alors que les poussières de la première mélodie s'effacent, une approche nettement plus pastorale inonde nos haut-parleurs avec ces douces voix monastérielles si uniques à Vangelis qui fredonnent à travers cloches, carillons et pépiements synthétisés. C'est très beau et le vent très mélodieux des violons nous transportent littéralement dans le cœur de Heaven and Hell avec cette structure symphonique et filmique assez dramatique qui tranquillement ira se bercer dans de tendres et romanesques violons artificiels dont les harmonies sont aussi lunaires que séraphiques. Et cette mélodie, si hanteuse, revient troubler nos émotions avec un gros orgue qui crache sa furie. Mais encore là, ça demeure très musical. Une furie qui fond et étend ses cendres dans cette trop belle mélodie introductive de la face A. Ce morceau est une pure beauté méconnue dans la carrière de Vangelis. Mais autant Vangelis peut-être mélodieux, autant il peut offrir des structures échevelées très tempétueuses. C'est en plein ce qui se produit avec l'ouverture de la Face B et ses premières 7 minutes qui offrent un genre de free-jazz avec de superbes solos de synthés qui dessinent des torsades sur un rythme endiablé dont l'introduction ressemble étrangement à ce qu'allait devenir Pulsar. Par la suite nous tombons dans une structure plus pacifique avec des effets électroniques, que nous reconnaîtrons toujours aussi dans Pulsar, qui perturbent la quiétude passagère de cette structure atypique. S'ensuit une kyrielle de bruits électroniques et percussions de tous genres qui modèlent un rythme toujours invisible (Invisible Connections?). Et tranquillement cette ossature sonique ambiante et tapageuse s'égare vers un passage très cosmique avant de se faire chanter la pomme avec une délicate mélodie tribale à saveur Grec. Une très belle mélodie perdue dans le tumulte. C'est le genre de finale qui semble avoir inspiré les rumbas électroniques de Jean Michel Jarre.
“Ignacio” est une œuvre en deux temps où, superbe, la Face A reçoit trop aisément l'ombre des tapages de sa Face B. Une Face B qui, selon moi, ne reçoit pas aussi toute l'attention, ni le crédit, qu'elle mérite puisqu'après écoutes on s'aperçoit qu'elle trace la voie aux prochains albums plus électroniques de Vangelis qui, incidemment, passait à une autre étape en quittant son studio parisien pour s'établir dans un nouveau studio, le Nemo, à Londres et composer Heaven and Hell. L'histoire commençait à s'écrire.

note       Publiée le samedi 26 avril 2014

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Les chiens n'aboient pas, mais la caravane passe quand même. Et elle passe crème (enfin tzatziki). Toute de beaux reflets ambient-sympho-cosmiques, tantôt chatoyants d'innocence aux esgourdes, tantôt annonciateurs des hallucinatoires cristaux iridescents Blade Runner (1975 quand même c'te merde hein), mais encore baignés dans une ambiance printanière du petit matin, voire pastorale... enfin ça c'est la première moitié. La seconde est une pure farandole expérimentale, folklo-mélanco-glauque (dans l'ordre... ou le désordre), un des trucs les plus bariolés et créatifs du Papathanassiou avec Earth assurément, mais étrangement cohérent, démarrage en carnaval quelque peu stressant puis mutation vers des ambiances ondulantes de temple zen mais zen en surface 'voyez, comme qui dirait possibilité de sacrifice rituel à l'étage du dessous et plus si affinités, atmosphère pas loin d'être aussi louche-hantée (louchantée ?) que celle d'Absinthe, subrepticement... avant de revenir à des saveurs plus "égéennes", pas éloignées d'un Cosma. Mbref, un des Vangelis à posséder, nom d'une barbe hellénique.

    Note donnée au disque :