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Jiannis › Nightsessions

cd • 3 titres • 66:51 min

  • 1Apocalypsis II 28:25
  • 2Zoomland I 14:25
  • 3Zoomland II 23:52

informations

line up

Jiannis Zedamanis (Claviers, synthés analogues, guitares et FX)

chronique

Si, comme moi, vous avez renoué avec la MÉ après une période de sècheresse de 10 ans, soit entre 1990 et 2000 (ici en Amérique du Nord c'était le New Age et la période Miramar de Tangerine Dream avec quelques importations du label Innovative Communication, pour la plupart des compilations) vous avez manqué de belles perles de MÉ de style analogue et vintage. Donc j'aime faire un petit retour dans le temps, bien guidé par des amis (cette fois-ci il s'agit de Lambert Ringlage) à la découverte de petites perles oubliées sur le comptoir du temps. Ce “Nightsessions” de Jiannis en est une! Jiannis Zedamanis est un synthésiste Grec qui a fait de la MÉ depuis 1986. Il a joué entre autres avec Lambert Ringlage en 1988 sur Timeless Visions et a produit trois autres albums, dont ce dernier, sur l'étiquette Spheric Music.
Complexe et extrêmement attirant, "Apocalypsis II" exploite ses 28 minutes en plusieurs phases évolutives. Des bruits électroniques, des bulles d'eau qui pétillent et qui forment une série de séquences flottantes, des baleines qui aiguisent leurs harmonies dans des crissements métalliques dont les hurlements déchirent les froideurs d'un cosmos inondé de ses tonalités d'aliens. L'intro de "Apocalypsis II" offre une riche texture ambiosonique et ambiosphérique où une foule de bruits hétéroclites se perdent dans les douceurs des chants flûtés d'un Mellotron nostalgique. Une lourde ligne de séquence basse perce ce nuage séraphique. Vibrante et pulsatrice elle amène avec ses vrombissements une avalanche de percussions qui tonnent et déboulent, ainsi qu'une autre ligne de séquences, plus limpides, dont les arabesques rotatoires montent et descendent dans des vapeurs de synthés aux arômes très Dreamienne. Campé sur ce maillage de percussions et de séquences, "Apocalypsis II" roule à train d'enfer pour les huit prochaines minutes et prend même les allures d'un gros rock électronique avec de très bons solos de guitare. Ensuite, c'est la sombre accalmie avec des bruits de toutes sortes qui éraflent la douceur rêvassante d'un beau Mellotron et de sa flûte dont les chants se perdent dans une jungle sonique qui n’est pas sans rappeler le Epsilon In Malaysian Pale d'Edgar Froese. On nage en plein délire électronique avec plusieurs phases d'ambiances qui passent de moments éthérés, toujours picorés par une faune sonique sauvage, à des moments plus sombres imprégnés de chœurs chtoniens et à d'autres moments plus tranquilles où les flûtes dégagent de belles harmonies qui dansent avec un scintillant chapelet de séquences qui rappellent tellement le magique Mirage de Klaus Schulze, mais dans des ambiances un peu plus noires, voire mêmes de paranoïa, avec des chuchotements perdus dans de faibles coups d'enclumes. Et "Apocalypsis II" de s'éteindre dans des chants plus séraphique dont les harmonies plaintives se couchent sur un délicat piano aux notes imbibées de mélancolie.
Le Mellotron et le synthé analogue sont le cœur de ce dernier album connu de Jiannis. Et un doux chant flûté couvre de rose une intro assez lugubre inondée de vols de chauve-souris et de leurs gazouillis électroniques, d'étranges et sinueuses réverbérations caverneuses et de lents soupirs qui se mutent en souffles chtoniens. J'entends le Mellotron de Baumann dans Sorcerer recouvrir cette introduction de "Zoomland I" qui est nourrie de bizarreries soniques pétillant dans les airs de mélodies qui roulent en boucle dans une ambiance qui devient peu à peu aussi lourde qu'intrigante. Ce chant de Mellotron traverse ces turbulences et roucoule sur une ligne de séquences qui forge un rythme aussi innocent que les ritournelles diaboliques de Mark Shreeve ou encore John Carpenter. Des pulsations glauques inondent cette structure avec des riffs mouillés alors que tranquillement le rythme prend plus d'homogénéité et roule avec cohésion dans des ambiances noires toujours maculées de tonalités baroques et de chœurs lucifériens mais aromatisées de beaux solos musicaux et de chants flûtés très fluides. "Zoomland II" est plus noir, plus ambiosphérique avec des nappes de Mellotron qui planent au-dessus d'une mer de tonalités électroniques analogues. Nous sommes très près des incantations flottantes de Schulze qui planent dans un profond bouillon sonique statique méphistophélique. Le modèle épouse les structures de "Apocalypsis II" et "Zoomland I" mais avec un rythme plus ambiant où les séquences et percussions jouent au chat et à la souris dans de lourdes nappes de Mellotron, cet obscur objet de plaisir auditif qui ceinture, encercle et harmonise les complexités d'un album aussi étrange que séduisant.
“Nightsessions” est le genre d'album qui plaira assurément aux amateurs du genre rétro analogue Berlin School à la sauce Tangerine Dream et de sa période Peter Baumann. En fait plus j'y pense, plus je l'écoute et plus j'ai l’impression d'entendre un album session inconnu de Tangerine Dream des années Encore à Force Majeure. C'est très bon. Complexe et pas facile à aimer, mis à part pour "Apocalypsis II", et très riche, mais très riches en tonalités analogues et en doux parfums de Mellotron.

note       Publiée le samedi 26 avril 2014

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