Qu'est-ce qu'on vous a concocté?!... n'allez pas en revenir! "Oblivion Clock" c'est un peu notre coming-out, notre péché mignon, notre EP de toutes les dérives... Le désert, non, ça commençait à nous emmerder un peu... les étendues immuables, le soleil qui tape, les scorpions qui se pourlèchent le dard, les fraîches traces des serpents dans les dunes... ça manquait un peu de fun, on s'y essouffle vite et la chaleur... Alors, on s'est relocalisé du côté de nos belles cascades nordiques, on a désensablé les amplis, et on a recommencé à faire crisser les cordes... Comme je vous ai prévenu, y a quelques petits changements, mais ne vous en faites pas on reste reconnaissables... Déjà, la basse vous allez l'entendre, et plus pour de rire hein : vraiment! brillante et lustrée, elle vrille ostensiblement sur tous les titres! On a aussi rajouté des choeurs de femmes malades, de facture blut-aus-nordienne... smatchés sur le riff alambiqué du morceau titre, ça rend vachement bien! du coup on l'a fait aussi sur "The Pull of the Crater"... Quoi d'autre? Ben écoute ce morceau, justement "The Pull of the Crater"! ce grain subtil ajouté aux guitares, le grincement de la ferraille, c'est tout neuf... et cette lead qui vient se glisser dans ton pavillon, façon black tradi, je mise une couronne que tu ne t'y attendais guère plus... Sur "Gaslight Exit", on a fait des trucs aussi : mine de balancer du riffing Virus typique, on t'a mis un sample zarbi pour casser l'ambiance, t'as vu... Après, perso, je me suis permis quelques discrets écarts sur ma monotonie vocale hein, de mon chant un peu constipé habituel, quelques petits délires ni vu ni connu sur "Inverted Escape" notamment... Mais là, je vois que vous êtes pas encore surpris, que vous pensez encore que ça s'éloigne un brin de la tradition, mais que ça a pas énormément changé dans le fond... Que vous croyez! Allez les gars, debout! on leur montre! Ça s'appelle "Saturday Night Virus", c'est pour vos soirées brûlantes du mois d'Août... Einar, give me a beat!... et sur ce poum-tsi-ka tout à fait dansant, là je vous balance un riff à déterrer Paco de Lucia, limite hispanisant et tout... que mademoiselle Baras se dandine l'arrière-train sur cette rythmique sautillante, et je vous lâcherai même un woo-hoo-hoo décontracté... c'est la fête du slip, quasi-presque!... c'est fini le black metal déguisé en jazz dindonnant, maintenant, on danse!... faites péter les cuivres, allumez la boule disco! ahahah... là, comme ça... bon, et puis c'est pas la dernière surprise! "Shutout" des Walker Brothers, on l'a reprise, et les Walker sur Guts, je crois que vous les aimez bien justement... ben ouais, Scott! Scott Walker et frangins quoi! quand il faisait encore de la pop, mais déjà déviante, faut dire... Et là vous captez tout de suite d'où vient mon inspiration, pour ma voix unitone, invariante, éternelle... et d'où vient notre groove!... Alors avec tout ça, vous pardonnerez aisément si sur "Seen in the Sediments" on a fait un tout petit peu comme avant, hein promis? Et vous mettrez une bonne note! Carl Michael.