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The Black Angels › Directions to see a ghost

cd • 11 titres

  • 1You on the run
  • 2Doves
  • 3Science killer
  • 4Mission district
  • 518 years
  • 6Deer-ree-shee
  • 7Never/ever
  • 8Vikings
  • 9You in colour
  • 10The return
  • 11Snake in the grass

extraits vidéo

informations

Cacophony Studio, Austin, Texas, USA

line up

Alex Maas (chant, basse, sitar, orgue), Stephanie Bailey (batterie, percussions, basse), Christian Bland (guitare, chant, basse, batterie), Nate Ryan (basse, guitare), Kyle Hunt (basse, guitare, batterie, orgue), Jennifer Raines (machine à drones)

chronique

L'âme malmenée dans un éther de confusions lumineuses s'est laissée happer au travers d'un prisme irisé, glissant du noir et blanc hypnotique à une palettes de couleurs criardes...Transition relativement sans heurt avec 'You on the run' qui aurait pu s'échapper de 'Passover' mais dès l'excellent 'Doves' avec ses wha-whas tremblotantes, les Black Angels franchissent un cran comme si le trip échappait progressivement à tout contrôle. Assumant clairement l'héritage des 13th Floor Elevator et du Velvet ('18 years'), le groupe devient orchestre à six pour porter la croix qu'implique obligatoirement une telle filiation, se riant des commentaires, se montrant cohérent dans la concision de ses structures. Plus hypnotique que jamais, la musique délaisse les restes garage du précédent album, progresse plus à fond dans les méandres de la psyché, tisse des rythmiques hallucinogènes pour laisser les guitares ramper comme des serpents à l'intérieur de l'esprit ('Science killer'), la voix se perdre dans le reflet de ses propres échos, des sonorités venues de nulle part s'en retourner dans leur matrice. Nappes de fuzz, orgues monocordes pesants, batterie tribale, basse grondante, grincements, sitars exotiques, oscillations, montées d'adrénaline, les Black Angels poussent l'audace en avant, travaillent davantage les atmosphères, laissant la mélodie légèrement en retrait. En résultent des passages instrumentaux plus longs où les musiciens peuvent laisser libre court à leur imagination. Le chant plaintif si caractéristique n'est pas relégué aux oubliettes pour autant, occupant une place de choix au mixage, ce qui me ravit personnellement car il participe clairement à ce halo de tristesse qui baigne les compositions du groupe (après tout, leur nom n'est pas choisi au hasard). En résumé, les Anges Noirs poursuivent sur la même lignée, ramenant au goût du jour une forme de psychédélisme passée au pessimisme existentialiste des temps modernes, concept qu'ils poussent plus loin, travaillant un aspect expérimental absent de 'Passover' mais qui fait de 'Directions to see a ghost' une sorte de yang acide et coloré de son frère obscur. Mais le danger guette, la fin du disque paraît s'alourdir, ralentir, comme si d'avoir goûté un feu interdit, l'esprit en payait le prix pour s'enliser dans un abysse moins éthéré...Jusqu'à la cérémonie chamanique que constitue le vénéneux 'Snake in the grass' (plus de seize minutes) où le Roi Lézard lui-même paraît présent.

note       Publiée le mercredi 9 avril 2014

chronique

  • à passer 2mn30 aux micro-ondes

Directions To See A Ghost est un album équivalent au premier Black Angels. Le plaisir de la fraîcheur étant passé. Comme le dit Twilight : un peu plus psyché peut-être, mais dans l'effet plus que dans les faits : c'est exactement la même came. Kiff-kiff. Comme la note qu'ils méritent tous les deux du reste : en étant cool et en fumant son joint, 5 voire 6, en étant posé et lucide : pas plus de 4. Tout ça fonctionne super bien... mieux que si on s'enfilait du Flaming Lips, j'imagine, puisque ils sont eux rigoureusement psychédéliques, quitte à tout faire foirer. Tout ça est parfaitement frivole, aussi... et d'un autre côté, redoutablement efficace ("Science Killer" pour moi mais quasiment toutes les autres peuvent servir d'exemple). C'est comme ces firmes automobiles ayant compris le marché juteux de la nostalgie, qui ressortent les versions "vintage" ou au look retro de bagnoles des années 60-70 genre Dodge Challenger, pour satisfaire le consommateur nostalgique. À première vue c'est génial, d'ailleurs tout est sur la carrosserie : comme les modèles d'origine, même gueule - incroyable, même si on est pointilleux, ils sont allés jusqu'à répliquer le détail des phares et les reliefs ainsi que la forme des essuies-glaces ! - mais une fois installé à l'intérieur on grille assez vite la supercherie : tout est équipé confort avec clim' et connexion GPS, airbag et ABS, le moteur a été insonorisé/bridé et donc conçu pour répondre aux normes antibruit et de pollution, la voiture ne représente plus de danger... du coup le remake de Bullitt ça sera pas pour aujourd'hui, cher monsieur le père de famille moderne, désolé - mais bon pour aller chercher les gosses à l'école et frimer, ça suffira ! Le mot qui désigne au mieux Black Angels (plus que "ersatz" qui serait un peu inexact) est donc : Réplique. Réplique im-pec-cable. Rien à redire... D'ailleurs j'ai tous leurs albums, car ce groupe est addictif, certains appellent ça un plaisir coupable mais pour moi c'est avant tout une excellente musique d'ambiance. Dans Directions To See A Ghost comme dans la bagnole du père de famille nostalgique il y a tout ce qu'il faut : il y a la reverb aussi généreuse que chez Jesus & The Mary Chain, il y a les riffs bien accrocheurs, il y a les rythmiques hypnotiques, il y a le chant de chamane hippie nasillard-charismatique qui nous fait son petit effet entre Doors et Jefferson Airplane (qui étaient déjà eux-mêmes le groupe le plus consensuel et complaisant - mais nonobstant efficace - de son époque)... Bref : il y a tout ce qu'il faut. Et pourtant rien ne m'empêche d'y voir plus que ce que c'est : une réplique. Ces Anges Noirs sont de purs esthètes, sans réelle vision, ils proposent un panard éphémère... Directions To See A Ghost, comme son prédécesseur (et peut-être un peu plus que son successeur qui augmentera un peu le côté expérimental et diminuera l'aspect accessible/tubesque), est donc un album de rock psychédélique agréable et super bien foutu... Comme Interpol, Black Angels nous refont simplement un genre en surface au lieu de le refaire en profondeur, mais dans le fond qu'importe vu qu'ils accrochent. Une synthèse-caricature bien propre et nette d'un genre, comme leurs pochettes l'indiquent d'ailleurs très bien. Le produit psychédélique parfaitement calibré, à consommer en famille.

note       Publiée le jeudi 10 avril 2014

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    Note moyenne        11 votes

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    commentaires

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    Hallu Envoyez un message privé àHallu

    Super album de psyché "easy listening", parfait pour un road trip vers l'inconnu. La force du disque c'est de ne quasiment avoir aucun titre faible, au final il tient vraiment bien la longueur. Après que ce soit pompé, plus populaire qu'un groupe underground plus visionnaire et profond, je m'en fous.

    Note donnée au disque :       
    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Purée, merci de pas nous troller avec les articles mous du genou qui qualifient les pires rétromanes flemmards de "visionnaires". Même si leur festoche est un moins HS que les précédentes éditions (c'est pas dur), ça tape bien à côté quand même. Et franchement, Black Angels, Black Lips, Black Keys, Black Rebel truc, c'est du rock-formol, ils se pompent même les pochettes entre eux, et ça me désole que les journaleux ne soient pas foutus de faire leur boulot (là ça relève même de la base), ils sauraient que ce sont les Dandy Warhols et les Flaming Lips qui ont remis le psyché à la mode... Et le BJM si on veut, dans l'underground. J'espère que ça peut inciter à les écouter, derrière le côté coup de gueule de mon comm...

    nicliot Envoyez un message privé ànicliot

    http://www.ouest-france.fr/culture/the-black-angels-visionnaires-texans-du-rock-psychedelique-5248272

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    @Seijitsu, moi c'est l'inverse. Je trouve Spacemen 3 (surtout) et Loop (un peu moins) trop cérébraux...Il y a chez les Black Angels, un truc qui parle au coeur.

    bubble Envoyez un message privé àbubble

    ne pas louper loop le 7 juin ...