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Earth › Angels of Darkness, Demons of Light II

cd • 5 titres • 45:54 min

  • 1Sigil of Brass03:32
  • 2His Teeth Did Brightly Shine09:00
  • 3A Multiplicity of Doors13:04
  • 4The Corescene Dog08:26
  • 5The Rakehell11:51

informations

Enregistré et mixé aux Avast Studios Seattle, Washington, Avril & Juillet 2010 par Stuart Hallerman - Masterisé aux Aleph Studios par Mell Dettmer, Octobre 2010. - Produit par Adrienne Davies, D. R. Carlson, & Stuart Hallerman

Artwork par Stacey Rozich

line up

Karl Blau (basse), Dylan Carlson (Dylan R. Carlson) (guitare et amplis, basse 5), Adrienne Davies (percussions de toute sorte), Lori Goldston (violoncelle)

chronique

  • doom-country lugubre

Chapitre 2 : où Earth retrouve le sentier du désert, s'y perd pour mieux se retrouver, où Adrienne y refrène ses tendances percussives, où enfin la formation en quatuor trouve sa plénitude cafardeuse sur un morceau de treize minutes avant de retomber dans un engourdissement par trop familier. Chassez le naturel, il revient au galop, surtout dans les vastes plaines de l'Ouest. A l'écoute des deux premières pistes, au sens propre, il paraît clair que Earth a repris sa migration vers l'Ouest, dans un mouvement qui n'est pas sans évoquer certains moments des années quatre-vingt dix, on n'entend plus vraiment de percussion et encore moins de batterie, à peine quelques bruissements désaccordés et petits pas de basse. Les deux squaws restent en arrière, discrètes mais bien là, en renfort au cas où leurs hommes tomberaient dans une embuscade. Pour un peu on se croirait dans une scène de "Hot Rail", de Convertino et Burns. Et puis au bout de la piste, la voici qui resurgit, la grande inquiétude, la frappe faussement engourdie de Davies et les couinements de Goldston, jamais aussi sinistres qu'ici, on croirait un souffle mauvais à l'entrée d'une mine abandonnée. "A Multiplicity of Doors", la pierre philosophale de cette Terre là, d'une sourde angoisse, un violoncelle qui n'en finit jamais de gémir, un cri animal en souffrance, à tel point que la guitare semble ne pas oser l'interrompre, restant plantée devant le gouffre sans s'y jeter. Et ça dure, ça dure, c'est du slow-burn anxiogène à souhait. Lenteur et répétition, la leitmotiv de Earth au service d'une saleté d'instrument à corde qui vibre comme un ronflement d'ours dans sa tanière, prêt à vous sauter dessus au moindre mouvement. Et puis soudain, ça se réveille, ça bouge du côté de la guitare qui change sa posture, agaçant l'effrayant violoncelle, c'est une danse primitive, carnassière, voilà à quoi aspiraient Carlson et Goldston depuis le début, cette doom-country à l'esprit de jazz sur un canevas lourd et redoutablement précis. Aucune libération malgré les coups de pattes de part et d'autre, pas de grand coup de tonnerre, la tension reste palpable, en sourdine ou remontant au front d'un coup. Comme si ils ne pouvaient pas faire mieux, alors Earth bat le rappel et les deux derniers morceaux se lovent dans cette atmosphère un peu lugubre, un peu ennuyeuse de petite maison abandonnée dans la prairie, avec jardin plus entretenu depuis le décès de tu-sais-qui. Une maison de campagne non voulue, où il fait bon s'emmerder les jours de temps mauvais, où malgré les fenêtres grandes ouvertes on ne parviendra jamais à faire disparaître l'odeur du propriétaire, cette odeur d'avant. Chapitre final : si au lieu de délayer une seule session d'enregistrement sur deux albums sortis à un an d'intervalle, Earth avait pris les trois premiers morceaux du chapitre deux et les avait assemblé avec les trois ou quatre premiers morceaux du chapitre un, Angel of Darkness, Demons of Light serait un magnifique album, assez austère mais d'une sombre beauté manifeste, avec deux ou trois moments forts, "Old Black", "Father Midnight", "A Multiplicity of Doors", le tout dans une atmosphère neurasthénique bruineuse.

note       Publiée le samedi 5 avril 2014

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

J'avoue avoir lâché le groupe après "The Bees..." que j'avais d'ailleurs bien apprécié, je les avais même vu en concert à l'époque. Je reprends non pas avec ce "Angel of Darkness" qui semble diviser mais avec l'album suivant le très bon "Primitive and deadly" (pas encore chroniqué sur ce site). Outre une très belle pochette, on retrouve toute la saveur "doom-country" de ce groupe avec en plus des morceaux chantés (notamment par un certain Mark Lannegan) qui ne dépareillent pas dans la discographie du groupe.

beetlejuice Envoyez un message privé àbeetlejuice

Perso, je le trouve aussi bof que l'autre. Là où les claviers apportaient énormément au Bees, là le violoncelle c'est l'échec. Chiant et plat ...

Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Pas écouté la première partie, mais celui là est juste pénible. La recette est peut-être similaire à The Bees Made Honey in the Lion’s Skull, mais le résultat est à l'opposé.

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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Préfère celui-ci au précédent moi...

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