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Bohren & der Club of Gore › Piano Nights

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Saïmone      mercredi 23 novembre 2016 - 09:11
stickgrozeil      mardi 26 octobre 2021 - 10:20
taliesin      vendredi 9 décembre 2016 - 15:55
sebcircus      vendredi 4 avril 2014 - 16:48
blub      jeudi 26 mai 2016 - 01:15
nicliot      samedi 5 avril 2014 - 09:55
E. Jumbo      vendredi 4 avril 2014 - 17:47
Ntnmrn      jeudi 3 avril 2014 - 20:45
GinSoakedBoy      vendredi 4 avril 2014 - 00:20

cd • 9 titres • 52:00 min

  • 1Im Rauch5:29
  • 2Bei Rosarotem Licht6:41
  • 3Fahr Zur Hölle5:35
  • 4Irrwege3:39
  • 5Ganz Leise Kommt Die Nacht8:22
  • 6Segeln Ohne Wind6:22
  • 7Unrasiert4:44
  • 8Verloren (Alles)10:29
  • 9Komm Zurück Zu Mir9:50

informations

line up

Morten Gass (orgue, mellotron, guitare baryton, piano), Christoph Clöser (piano, saxo, vibraphone), Robin Rodenberg (contrebasse) et Thorsten Benning (batterie)

chronique

  • doom-jazz de feignasse

Au détour d'une conversation téléphonique, je découvre qu'un nouveau Bohren est sorti. Tiens ! On me parle aussi d'un concert à Paris. Je poulope jusqu'au site de la FNAC pour voir la doc : "Un nouvel album "Piano Nights", vient tout juste de sortir, centré autour du piano donc [...] Ils s'attaquent à la musique contemporaine [...]. En évitant la routine, le groupe allemand se réinvente encore une fois [...]" Putain, ça fout la trique ! Bohren qui se renouvelle, merde ! Ca arrive aussi souvent que la jonction de l'intellect humain avec la pensée divine en acte ! Même la pochette se renouvelle... Y a ce type glauque avec son monosourcil, avec ses veuch de métalleux, qui branle un piano en te regardant mal, façon Mobb Deep. Trop la classe. Je me jette donc sur Soulseek, et balance le skeud au casque une fois les conditions réunies : il est tard, la nuit entre par la fenêtre, je suis un peu crevé, tristoune, abattu ; c'est bon. A quoi je m'attendais ? Un disque qui exhale un jazz crépusculaire, rampant, fatigué, je m'attendais à être téléporté au bar crado du coin, à 3h du mat', avec la lumière qui se décide pas entre l'injonction divine et l'extinction, et deux-trois poivrots qui reprennent un verre en se laissant bercer par ce groupe qui joue, au fond ; ou bien à l'église, pendant que le curton ronfle, dans la froideur environnante et le calme religieux propice à la contemplation. Je m'attendais à du Bohren d'Epinal quoi. Mais du Bohren qui se renouvelle ! Car la FNAC me l'avait promis. Je rêvais d'un Bohren qui resterait lui-même tout en alléguant une place nouvelle et centrale au dieu Piano, précisément au Piano Yamaha, qui lâcherait ses notes comme un volatile ses merdes, au compte-goutte, tout en variant sur la vitesse de la chute, sur la densité et la composition de la fiente, la teneur en liquide et la teneur en solide, bref en variant quoi, sur les vibrations des notes, sur les banques de son utilisées, un truc qui viendrait foutre différentes ambiances. Un Piano qui jouerait seul, virtuose malgré sa lenteur, qui sortirait des bruits inattendus, un truc qui me surprendrait. Et puis non. Déception. Ces fourbes escrocs qui ont rédigé le message publicitaire de la FNAC tiennent de Benjamin Constant, Pinocchio et Cahuzac réunis. Des menteurs ! Y a vraiment besoin que je vous décrive la zik ? "Piano Nights", c'est pareil, sensiblement pareil, que "Dolores". Même luminosité tamisée. Même léthargie. Même puits sans fond. On capte l'arnaque vite fait dès les premières secondes de "Im Rauch", Bohren est resté identique et n'est pas prêt à se défaire des sonorités qui font son style : on se retrouve avec les mêmes vieilles nappes de clavioche nocturne, les mêmes vieux piano-cloche, le même vieux Rhodes et le même vieux vibraphone (qui n'ont rien perdu cependant de leur charme doucement envoutant), le même vieux saxo alto et ses mêmes vieilles apparitions déchirantes, le même vieux fantôme de Badalamenti qui plane au-dessus, bref le même vieux Bohren qui se fait gravement vieux. Alors la note sera : - celle du coeur, 5/6, parce que c'est quand même un putain de bon disque, pris en soi, et je vais pas faire de a à z ma mauvaise langue, car y a une nouveauté sympa : le passage ultra-lancinant, ultra-lent, de la répétition d'un thème à pleurer sur "Verloren (Alles)"; - moins la note du cerveau, 2/6, car pris en rapport avec les précédents, il apparait que c'est un disque de feignasses immobilistes.

note       Publiée le jeudi 3 avril 2014

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chronique

  • doom nocturne

Il y a les insomnies, quand on est bouffé par l'angoisse, impossiblement excité et épuisé jusqu'aux nerfs tendus comme un arc, quand les pensées se bousculent sans cesse, sans réussir à s'évader, sans porte de sortie, comme un circuit fermé sur lui-même, fermé sur la peur, la honte, les choses qu'on aurait pas du faire ou le contraire, qu'on s'en veuille ou qu'on en veuille à l'autre, des turpitudes si profondes qu'elle creuse leurs sillons sur le cul de nos yeux. Et puis il y a les gosses, qui vous réveillent par leurs hurlements au mitan de la nuit, alors qu'enfin on avait réussit à fermer l’œil ; les gosses, qui de leurs regards embués de larmes vous tordent le cœur, larmes du biberon trop tiède, de la couche trop pleine, du voisin trop présent, et du gros câlin attenant, pendant l'heure à laquelle l'heure passée debout réduira à néant toute possibilité de sommeil ; cet espace où le temps s'absout, quand à bout de bras vous tenez la gourde de lait au rythme des aspirations abyssales du Glouton, seul dans la nuit, dans le silence. Ce dernier album de Bohren et son club du gore est la bande son de vos nuits – vous avez remarqué, à quel point ça ressemble à ruine, ce mot ? - gâchée, de vos nuits qui s'étendent jusqu'au matin, sans fin, dans la douleur des rêves que vous n'aurez pas. Bande son amie, berceuse pour adulte, savoureuse en ce qu'elle ne demande aucune concentration : Piano Nights c'est un piano bar sans bar, un piano bar sans personne d'ailleurs, un piano bar pour hommes seuls dont les yeux ne sont pas rougis par la fumée des cigarettes qu'il ne fume plus, mais bien par le fantôme des cris de sa descendance, ces cris qu'il chérit malgré tout, dans une forme longue du spleen des choses sur lesquels il a tiré un trait, comme ces maigres économies parties dans son meilleur whisky, qu'il boit le soir, seul, quand tout le monde est couché.

note       Publiée le mercredi 23 novembre 2016

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    stickgrozeil Envoyez un message privé àstickgrozeil

    C'te pochette...

    Note donnée au disque :       
    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    Ah ? Le Nick Cave (qui risque de récolter un joli 5 voir un 6 s'il continue à tenir cette bouche amère) je le ressens plutôt "fin de soirée" que "nuit sans fin"

    Note donnée au disque :       
    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    Ta contre-chro me fait penser au dernier Nick Cave. (Quant à cet album je l'ai mis au taf au milieu de playlists et ma foi c'était agréable, comme un pet bien gras et bien chaud sous la couette...mais je n'ai jamais pensé conserver ce genre d'émanation dans une boîte hermétique sur étagère - j'imagine que le fumet s'évanouirait très vite, même avec la meilleure volonté du monde.)

    Dane Envoyez un message privé àDane

    J'écoute régulièrement "Black Earth" et "Sunset Mission", celui-là ne pas vraiment accroché. Je me suis pas déplacé au concert de Bruxelles cette semaine de peur de me faire chier.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    oui jandek, c'est pour ça que je parlais des pochettes Sun Kil Moon, qui eux ont voulu faire du jandek en mettant du grain pour faire arty. Peut-etre qu'il veulent vraiment passer pour un vieux groupe de schlager ou de hillbilly rock auprès de la ménagère, bon vu le nom du groupe pas sur que ça marche (meme si depuis que Miley a un TS darkthrone on voit de tout)