Taxi Girl › Quelque part dans Paris

Quelque part dans Paris, quelques âmes tristes traînent leurs interrogations, des verres s'entrechoquent, des corps s'enlacent dans des étreintes sans lendemain, un peu de sang tache un coin de ruelle, la danse des taxis s'étirent en une ronde sans fin sous les lumières électriques... Quelque part dans Paris, on ne sait où, un groupe joue face à une poignée de fans. La drogue n'a pas encore prélevé son dû, ils sont là les cinq, même le batteur qui sera le premier à suivre la Grande Faucheuse. Ils n'ont pas encore cette réputation de combo new wave propret qui leur collera aux basques, eux qui étaient tout sauf cela. Ils reprennent le Velvet, les Who, jouent leurs propres compositions, un étrange mélange de cabaret, de restes punk, de froideur cold wave. Cela débute avec le blues lounge de 'Cabaret' et ses remugles de verres désenchantés, son piano déprimant pour enchaîner sur un 'Position parallèle' nettement plus post punk et ça se conclut par une reprise de 'All tomorrow's parties' capturée live dans un studio. C'est sans fioriture, intime dans l'impression... Oui, Taxi Girl était un groupe de rock avant tout, moins de clavier même si le jeu de Laurent s'affirme déjà comme un élément incontournable, plus de basse, de guitare, une batterie pleine de cymbales... Bref, Taxi Girl capturé dans une essence que les enregistrements studio n'ont jamais souhaité immortaliser. Quelque part dans Paris, en 1979, même pas une demi-heure, trop de souffle sur les bandes, une flammèche, un live de bric et de broc... Ça n'a pas d'importance, pas plus qu'à l'époque...