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Ulrich Schnauss › Far Away Trains Passing By

cd • 6 titres • 00:00 min

  • 1Knuddelmaus7:01
  • 2Between Us and Them7:29
  • 3... Passing By6:35
  • 4Blumenwiese neben Autobahn6:33
  • 5Nobody's Home7:36
  • 6Molfsee8:06

informations

Les rééditions de 2005 et 2008 contiennent toutes les deux un deuxième disque avec plein de morceaux supplémentaires.

chronique

C'est toujours un problème d'outillage. Vous ne faites pas plus cuire des pâtes dans un jerrican de super sans-plomb qu'on entre en boîte un slip par dessus le spandex léo, bien malgré vos envies d'efficacité, et fussiez-vous allergique au gluten ou membré comme un videur qui s'en ferait des trophées de guerre. Moi-même je n'utilise pas un bec-bunsen pour soigner mes allergies au pollen, ni ne soigne la compulsivité fêtarde de ma voisine en défonçant sa porte au bélier. C'est frustrant, oui, mais ça permet de garder une certaine proportionnalité, et de laisser tout son charme à l'effort quotidien de rester en vie. Faut assumer ça. Faut se laisser sciemment posséder par le principe de modération pour accéder au statut d'Homme de l'an 2000, propre et rasé sur lui (de Femme de l'an 2000, parfumée et bien peignée ?), et qui n'utilise le death metal qu'en dernier recours quand il n'a plus d'autre alternative pour pallier la sortie quotidienne du cerveau (trois fois par jour, comme un clébard). Ulrich Schnauss, lui, ce qu'il aurait voulu faire c'est de la dream pop. Du Cocteau Twins. Du MBV. Du Slowdive. À la limite du Boards of Canada ça lui aurait peut-être convenu aussi. Mais Ulrich Schnauss, le problème c'est qu'il n'avait que des machines pour le faire. Et Ulrich Schnauss on lui a dit qu'avec des machines on faisait de la musique électronique. Et Ulrich Schnauss, comme lui aussi c'est un Homme modéré, hé bien il a dit d'accord, je vais faire de la musique électronique. Et il a même fait ça bien. Surtout avec Far Away Trains Passing By. Et il s'est dit qu'il trouverait peut-être satisfaction en faisant du Orbital. Ça s'en rapproche de la dreampop, finalement Orbital. Ou du Seefeel tiens, un bon compromis pour le frustré qu'il est. Mais Ulrich Schnauss c'est aussi un Homme malin, et dont le cerveau a suffisamment l'occasion d'aller se dégourdir pour s'exprimer de façon limpide et digestive quand on lui demande. Parce que dans Far Away Trains Passing By, bon, peut-être pas autant que sur les suivants (je dis ça à la louche, je me souviens plus très bien), y'a bien du Slowdive, ou du MBV, ou du Cocteau Twins. Il a réussi à y fourrer des bouts d'onirisme bien vaporeux dans ses longs morceaux à tiroir. Ses longs morceaux qui ont pour commune qualité une légèreté et qui par un prodigieux tour de force ne viennent jamais échouer dans la niaiserie. Et Dieu sait qu'on en a souvent l'appréhension pourtant, tant il aime se jouer des signes avant-coureurs. Mais non. Ulrich Schnauss ce qu'il aime c'est filmer des jolies filles en robes courtes liberty et qui font la planche face au soleil au bord du lac de Genève, puis faire un dézoom sur l'orage qui se profile au fond. Ou à la limite le dézoom sur les bagnoles qui courent la nationale de la rive d'en face. Mais il aura toujours le bon goût de ne pas finir par un lâcher de colombes filmé caméra à l'épaule. De ne pas aller grossièrement répondre à la primaire pulsion d'aller repêcher dans le lot sa copine pour lui rouler une grossière pelle sur la plage, à la manière d'une Sofia Coppola qui découvre les cupcakes. Ulrich Schnauss, lui, est suffisamment mesuré dans sa coquetterie pour réussir à sonner efficace sans jamais sonner facile. Il fait partie de ces songwriters qui savent comment donner un goût d'essence aux pâtes sans avoir à les faire cuire dans un jerrican. C'est le genre de mec qui aurait pu devenir une icône vegan en inventant le seitan à l'époque où on s'apprêtait à tester une six-cent treizième façon de donner un goût au tofu. C'est le genre de mec qui aurait pu s'appeler Parmentier s'il avait été nutritionniste.

note       Publiée le vendredi 28 mars 2014

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Ultimex Envoyez un message privé àUltimex

Voilà qui est fort bien gentil.

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PierreJoseff Envoyez un message privé àPierreJoseff

Niaiserie fort sympathique

Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

Comme le consultant en info, je suis coincé sur l'étiquette shoegaze: dès qu'il n'y a pas de la guitare noisy utilisée en nappe de clavier, ce n'en est pas pour moi. Mais ce bonhomme est très influencé par le genre effectivement, notamment par son versant le plus dream pop (le name dropping dans la chro résume bien ça, le rapprochement avec Orbital est très bien vu aussi). Sinon pour définir ce que c'est, j’emploierais tout simplement le terme ambient techno (voire downtempo pour pinailler encore plus). Comme ça, tout le monde est content.

Note donnée au disque :       
dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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J'ai plus écouté les suivants, donc à vrai dire je peux me gourer, n'étant "spécialiste de rien et amateur de tout", plus que jamais (et surtout pas spécialiste d'ambient, ce qui n'existe pas)

Consultant en informatique Envoyez un message privé àConsultant en informatique
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Shoegaze sans avoir un guitariste et son rack de pédales au pied ça perd un peu de son sens non ? J'ai mis techno pour le côté Orbital prononcé, même si ça peut être un peu léger pour le style, certes. Par contre ambient ça me paraît peut-être extrême dans l'autre sens, non ? Entre les deux on aurait peut-être pu s'oser un chill-out ? Voire easy-listening (soyons fous) ? Crypto-new-age (soyons encore plus fous) ? Tu es plus spécialiste que moi.