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Bardo Pond › Gazing At Shilla

cd • 2 titres • 40:54 min

  • Face A
  • 1Eight-Thousanders21:29
  • Face B
  • 2Kali19:25

extraits audio

informations

Enregistré à la Lemur House en 2003-2006. Mixé par Michael Gibbons (MG)

Dessin (recto) par Clint Takeda. Photo (verso) par Michael Gibbons.

line up

Non renseigné.

chronique

Bardo Pond c’est mon test chromatique. L’étalon, plutôt, sur quoi je me cale pour réparer quand une ligne, un faisceau, un des neurones en charge a claqué, cassé, cramé. L’une des substances – bien plus d’une d’ailleurs, la tournée, l’éventail au mille choix, puisqu’eux varient sans jamais se lasser les molécules et les doses – qui ramène l'explosion des pigments sur l’écran a l’heure où on l’avait cru opacifié, mat à jamais, maté. Circonstances variables, disque selon. Lorsqu'il manque[START sssshhh] Manques. Carences. Fatigues. Trou de tension. Ce soir je suis dans des brumes glutineuses et curieusement humides ; gouttes lourdes en suspension juste entre les deux fleuves. Plutôt que de Charybde en Scylla je m’en vais Mater Shilla, fixer l’idole mochasse à l’œil unique en orifice, bouche de ride et tête de feu. Cette giclée là de cet opiacé ci. Parce que c’est étrange, ici, comme tout est trouble et épais et… Pâle. Blême. Couleurs, disais-je ? Il semble pourtant que de là elle se retire. Comme l'absence d'un élément. Les habituels riffs joués au ralenti, bien trop fort pour les santés fragiles et l’esprit raisonneux. Tout y est mais pourtant. Ne cherchez pas, c'est évident : c’est Isobel. Elle n’y semble pas, la Fiée Fée Sollenberger, sa fausseté de chant allumée, sa chaleur proche ; même pas sa flûte trempeuse-de-buvard qui se délite dans les voûtes de réverbération. Alors quoi ? Presque ça ? Générique ? Presque ça ? "oh, encore un Bardo Pond q…". Mais attendez. Ça ra, ça r, ça raaaaaaallllllleeeeeeeentiiiiiieee eeeeeeeencoooooooo… (PLOP !). C’est mon cerveau qui doit pitcher, c’est pas possible. Ça ne pourrait pas comme ça s’engluer plus, sinon, plus loin. Ça ne peut pas exister question viscosité. Ça devrait s’être arrêêêêêê. (TCHACK ! La batterie change le groove en douce). C’est toujours blanc. Ça baume ce sommeil tout aussi albescent. Mais c’est encore un piège des sens, des récepteur, des mutateurs en veilles suspendues. Le songe empli de bourre unie qui est en fait matrice des teintes prêtes à jaillir. La lactescence où ça grouille fertile, les nuances et les tranchées aux voisinages en moteur vibratile. Ce serait peut-être même les neiges éternelles où l’on naît aux cieux purs ou plombés cette FACE A – Eight-Thousanders : Premier Huit Milles ? Et puis au fait, "mais il y une FACE B ?" … En fait oui. Cette fois-ci je me réveille aux grattements du sillon. [sssshhh STOP]. Je m’attrape par la tranche et retourne la chose. Avec un champignon sur l’étiquette au milieu ; le même qu’au dos de la pochette : qui prend tout l’espace, mange l’azur. Lactaire, après la laitance ? [START kkkrrrrr]. C’est une plage plus déphasée, en tout cas, plus mobile, remuée, strates instables qui se dissolvent et se délitent. L’odeur d’alcool à purifier les froides aiguilles – ou bien à s’entêter, trop forts degrés dans le flacon tantrique – est encore chassée, recouverte par les émanations des chairs. Redescente ? Soudaine poussée ? Ça circule par porosité, en tout cas, ça s’exsude en cours intraçables, imprévisibles, ces textures astringentes. Kali cette nuit encore est Chaos. Une fois de plus leurs giclées d’abrasions brûlantes, caresses de laves et de graviers. La fulgurance tenue du sourire intérieur – démesuré, distendu, envahisseur des horizons – qui vient fendre en fusant le corps calleux et l’illumine. La coulée en fin de la torpeur – quand elle craque béante en surprise, en sursaut, nos yeux soudain ouverts : la chaleur animale, mammifère, qui s’infuse aux entre-fibres et s’étend en courant sous la peau. Pas de batterie, cette fois. La percussion est une question de paumes et de doigts, tachycardie qui s’engloutit au mix. Gazing At Shilla n’est pas un concentré du groupe. Pas non-plus l’embrouillamini, l’expérience de trop qui tournerait au vague et au moussu sans saveur dominante, conflit de mauvais esters soufflés au hasard depuis les fonds de pipettes. Ce sont deux faces, vous dis-je. Deux de leurs extrêmes, à vrai dire, sous l’apparence première d’en être un tranche de plus. L’étirée terminale, frôlement de stase, point aveugle du trip, de l’intoxication. Le débordant informe, densité qui se délite et mord sa trace sur l’organique. J’y reviens, donc, aux crépuscules où toutes surfaces et tous volumes se brumisent en gris, en terne. Chaque fois l’électrolyse agit, des bâtonnets, des cônes, le temps que bourdonnent ses voltages. [sssshhh-CLOC-sssshhh-CLOC-sssshhh-CLOC-KRSH-ssssssssssssss]. Le noir autour comme tout le reste du spectre a resserré son grain.

note       Publiée le mardi 25 mars 2014

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Ah ah ah ! J'avoue y'a de ça oui ! (Bon, en fait c'était plus du Dioneo en période de foncedé bien trop intense et régulière, donc, et pas forcément au mieux de son moral à ce moment-là - la combinaison "parfaite" oui, hum... Mais ce "contexte" mis à part et assez loin derrière, je te dirais qu'en me relisant depuis cette distance ça m'a fait sourire aussi, d'autant que je l'avais un peu oubliée, cette chro là des Bardo, d'un disque que je n'écoute pas souvent !)

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Aplecraf Envoyez un message privé àAplecraf

On dirait du Dioneo parodique cette chronique, très amusant !

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Plus du tout dans l'état où j'étais en écrivant cette tournée de chros de Bardo Pond (vindieu, comme je tirais trop sur l'hydroponique alors que c'était vraiment pas le moment à ce moment-là !!) mais curieusement je comprends encore où je voulais en venir. Pas besoin de ça pour qu'il fasse suspension/retour, quoi, ce disque.

Message édité le 07-06-2022 à 11:41 par dioneo

Note donnée au disque :