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Casey › Ennemi de L'Ordre
- 2006 • Dooeen' Damage DDCASEY001/1 • 1 CD
cd • 6 titres • 22:58 min
- 1L'exclu
- 2Le fusil dans l'étui
- 3Ennemi de L'Ordre
- 4Comme un couteau dans la plaie
- 5Dans nos histoires
- 6Travail de nègre
line up
Casey (MC), Laloo & Hery (production)
Musiciens additionnels : B.James (MC), Prodige (MC)
remarques
chronique
- Styles
- hip-hop
- Styles personnels
- malsaine-saint-denis
Je vais m'épargner les facilités du genre "elle en a une paire, cette nana". Elles sont légion depuis qu'on parle de Cathy Palenne, la fille d'antillais énervée et incompressible qui fait tâche corbak dans le hip-hop français depuis quelques années. Je vais éviter parce que bordel, on parle pas de Saliha ou de Lady Laistee (qui sont au rap français ce que Wendy O'Williams ou Doro Pesch sont au heavy-metal) mais d'une nana qui s'est fait son nom sans tabler sur le fait qu'elle en est une, ensuite et surtout parce que Casey n'est pas sexuée du flow, pas plus qu'elle ne parle de sexe, ou ne fait de punchline : elle rappe comme Demi Moore fait ses pompes dans G.I. Jane. Le genre têtu et obtu et qui dévie pas. Casey a sculpté son flow comme un canif de guerre. Son arme maison, avec laquelle elle a attaqué par en-dessous le rap de banlieue : à coups de lame au travers des tendons d'achille, façon Chucky. A coups de mixtapes, de battles, sous la crasse de l'anonymat, par un featuring pas si anodin avec Les Nubians, via ses parrains de La Rumeur, le nom a grimpé de Blanc-Mesnil aux noirs chenils des imposteurs du hip-hop... le blase Casey a monté, comme une odeur de chiotte qui réveille dans une France air wick-mmmh pardon : une France skyrock. Dans le refus, jusqu'à repousser de la main la proposition de poser sur le quatrième NTM en '98 peu de temps après la compile culte L.432, Casey s'est forgé un gosier, et des rimes mal dégrossies. Ennemi de l'Ordre, mise en bouche d'égout avant l'album Tragédie d'une Trajectoire qui en est l'excroissance indigeste, c'est le hip-hop de banlieue Nord qui serre les dents et tend les culs. Si on accepte la posture "hardcore" dans le métal, pas de raison qu'en rap français ça doive poser un problème : Casey c'est aussi un peu le Kickback du emceeing, bref une histoire de volonté de prouver des trucs et se prouver des trucs, en t'appuyant bien sa méchanceté jusqu'à en être grimace, au cas où t'aies pas compris. Flow tendu comme Samy Naceri collé au mitard sans flasque et traité de bougnoule par un faf depuis l'autre cellule, déversé comme de l'agent ô-rage sur des instrus electro-dark (à l'exception de "Comme un couteau dans la plaie" plus dans un style 'Wu-Tang années 2000') qui se situent dans les pas du premier DMX et du premier Lunatic, en un peu plus nauséeux et surtout en plus fruity-loopé... d'où ma note un peu généreuse, devant l'aspect encore très "série B" de ce premier skeud, qui n'est de toute façon pour moi qu'un mini-album stratégique avec le premier album, un coup de semonce préparant le déploiement de Casey. Et puis j'avoue que je zappe toujours la très cheap "L'exclu", et que "Travail de Nègre" fait un peu "La Rumeur du pauvre". Malgré ça, Ennemi de l'Ordre contient quand même l'enchaînement létal "Le Fusil dans l'étui" - "Ennemi de L'Ordre", qui lattent bien la tronche comme il faut et mollardent du bitume froid. Argument imparable, s'il en est.
note Publiée le mardi 25 mars 2014
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