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Casey › Tragédie d'une Trajectoire

cd • 12 titres • 54:33 min

  • 1Tragédie d'une trajectoire
  • 2Pas à vendre
  • 3Qui sont-ils ?
  • 4Chez moi
  • 5Une lame dans ma veste
  • 6Suis ma plume
  • 7Mourir con
  • 8Ma haine
  • 9Banlieue Nord
  • 10On ne présente plus La Famille
  • 11Je lutte
  • 12Quand les banlieusards sortent

informations

line up

Casey (MC), Laloo, Stofkry & Hery (production)

Musiciens additionnels : Soul G (MC, production), B. James, Prodige, Ekoué (MC's)

chronique

  • cathybulaire

Ressentant une gêne dans les instrus de Casey face à la teneur en glaire-symbiote de ses paroles et de son flow, je piétine. Je piétine car j'ai toujours rêvé plus ambitieux comme écrin pour ses aigreurs de 120 kilos que le son dark-logiciel de Anfalsh ou des trames de rock alternatif en impro... mais je m'en contente. Casey, elle te fait les poches le sourcil bas, elle te regarde fixement et serre les chicots pour te soumettre jusqu'à avoir la veine temporale enflée d'un super sayian en climax de combat. Et tu suis ou tu fuis, devant cet excès de noirceur, cette posture rapistique finalement très proche du goth ou du black-métalleux. Grotesque ? Sans doute aussi, oui... "Quand black se confond avec dark", si je devais lui pondre un de ces stickers sensationnels à deux balles que les labels collent sur les cellophanes de leurs nouveautés. Dans l'esprit "bien écrit et livré à froid" de ses tontons de La Rumeur, dont elle est la descendance solitaire, du rap de fils d'immigrés, mais plus égocentrée, plus âcre, Casey force le trait hardcore" avec gros marqueur noir, dès l'intro avec son fragment du générique de 2001 (pas celui de Dr Dre, celui de MC Kubrick). Elle est toujours plus poussive et forcée, en fait toujours des caisses sur son style "trop sombre t'as vu", consciente que dans notre pays c'est cardiogramme plat depuis un bail là-dessus. Donc Casey surjoue. Rappe sur l'Hexagone en concentrant le regard sur le pessimisme le plus forçé. Du rap français anti-français, toujours plus borné et décidé à vomir le trop-plein de frustration. J'irais pas jusqu'à dire que pour elle la France c'est le Mississippi des années 60, mais pas loin : l'invective de leucoderme estampillé bleu marine est plus que sous-jacente, et le lexique est exhaustif pour ça, la négritude blessée de Casey semblant sans fond. Rude, et dur. Jusqu'au dérangeant, au nauséeux. Jusqu'au tape-à-l'oeil nihiliste et complaisant, façon Gaspar Noé comme le dit très pertinemment mon collègue Ntnmrn dans sa chro de Hostile au Stylo. Mais avec son charisme et son timbre pète-sec immédiatement identifiables, Casey peut se le permettre... Son caractère entêté, son attitude dark-racaille et ses effets traumatiques à la lisière de l'horrorcore me laissent toujours entre désagrément et respect sur ce skeud. Désagrément parce que sur la longueur c'est vrai qu'il faut pouvoir se la farcir sans overdose la Casey. Respect, parce qu'elle est capable de coller une sérieuse sinistrose sur un seul couplet. Casey aligne pas mal de bastos en saturant verbalement chaque impact, signature de son style avec cette tendance hypertrophiée à l'allitération. Même quand elle rappe sur La Martinique en parlant de rhum, de shrubb, ça sent le sapin ("Chez Moi")... Comme de coutume avec Casey, le problème si c'en est un vient des beats : accrocheurs, mais qui appuient un peu trop synthétiquement la noirceur du son pour s'assurer le choc comme le ferait une pub de prévention contre l'alcoolisme au volant ou une scène de Saw avec ces effets gores photoshopés, et qui laissent comme un arrière-goût artificiel. De la trame informatique face à laquelle les allergiques iront écouter ses featurings électriques avec Zone Libre (même si c'est pas la panacée pour moi) ou rêveront, comme moi, d'un son à la Oktopus ou à la Havoc... un 3/6 donc, mais un solide, parce que plusieurs morceaux marquent, ne serait-ce que "Mourir Con", "Ma Haine", "Quand les Banlieusards Sortent". Casey frappe les barreaux de la cage, et vocifère qu'elle va frapper... mais la bête ne s'est pas encore libérée.

note       Publiée le mardi 25 mars 2014

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    Paul Bismuth Envoyez un message privé àPaul Bismuth

    J'en parlerai au fiston.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    Inégal, et toujours cette production un peu amateure... foutez lui un producteur, bordel !