Voilà donc la double réédition CD en 2009 par Harmless, plus spécialisés jazz funk et disco, des deux premiers Just-Ice - les seuls qu'il soit intéressant de posséder. Le livret contient des notes assez personnelles de Angus Batey qui fait un parallèle entre les prods de Mantronix et ce que fera plus tard un Timbaland - pertinent, pertinent... à défaut d'être captivant. On aurait aimé en revanche avoir les lyrics, même si Just-Ice était pas Rakim quelques passages croustillants sur papelard l'auraient fait. Pour le fait de choisir la rééd CD, d'aucuns me rétorqueront qu'on peut pas être un vrai de vrai qui porte la moustache façon Tom Selleck si on a pas les vinyles bien dégueulasses qui crépitent, mais ma foi, les deux albums dans un seul pour une quinzaine de billes, c'est déjà une super bonne chose, et ensuite, le son est tout sauf faible : basses de porc, beats survitaminés, ça pète sec et claque dru. Ma note fait la moyenne entre les notes des deux albums et celle du remaster (4 + 5 divisé par 2 égale 4,5 arrondi à 4, en sachant que l'objet en lui-même, laid et peu ergonomique - double cristal à battant, beurk - vaut 2, le livret 3,5 et la qualité du remaster, 5...dites-le si je vous emmerde, hein). Et pis on a des bonus de l'époque, youpi...ah merde, ils ont viré "Turbo-Charged" sur BTTOS et le bonus sur Kool & Deadly sert à rien (remix plus organique de "Freedom Of Speech"), mais sur le premier, on a droit à un remix amplifié de "Cold Getting Dumb" et surtout au salace "That Girl Is A Slut", extrait de la face B du 45T de "Put That Record Back On" et ancêtre préhistorique des sex-tracks qui deviendront monnaie courante dans pas mal d'albums de rap des années 90, et on aurait tort de se priver car c'est du gras, bruits de succion et de lapement bien obscènes en option, Dr Dre est compliqué à côté, avec ses infirmières, Just-Ice lui n'avait que sa grossièreté vocale. Pour le reste : allez sur les chroniques respectives de chacun des albums. Un gros parpaing + un moyen parpaing = deux parpaings. Mantronix + KRS = maçons du beat. Celui qu'aime pas Just-Ice = grosse quiche ! Concentré d'une époque où les prods n'évoquaient pas d'images et tabassaient juste froidement la tronche. "...coz' I rock and also will devastate your thoughts then start to manipulate the bass beats !"