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Freeman › L'Palais de Justice

  • 1999 • Delabel 7243 8 47149 1 8 • 1 CD

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Membre Note Date
fallon      samedi 1 mars 2014 - 17:16
luapluap      vendredi 23 juillet 2021 - 17:12
Rendez-Moi2      samedi 8 août 2020 - 18:35

cd • 20 titres • 73:59 min

  • 1Intrus
  • 2L'Palais De Justice
  • 3Qui s'absente
  • 4Combien j'ai ramé
  • 5L'Aimant
  • 6Drôle de Vie
  • 7La Sphère de l'Influence
  • 8Le Voile du Silence
  • 9Destiné à finir seul
  • 10Le Passé reste
  • 11Je ne sais pas comment vivre
  • 12Bladi
  • 13Cracher du sang
  • 14Elle; chienne
  • 15Force invisible
  • 16Le Rétor du Malek Sultan
  • 17C'est notre Hip-Hop
  • 18361 degrés
  • 19La Terre n'est pas mon chez-moi
  • 20Prohibition du Savoir

informations

Enregistré par Prince Charles Alexander.

line up

Freeman (MC), K-Rhyme le Roi (MC)

Musiciens additionnels : Akhenaton (production, MC), Imhotep (production), Oxmo Puccino (MC), Shurik'n (MC), Kheops (production), Bruno Coulais et ses musiciens (arrangements de "Bladi"), Pit Bacardi, Def Bond, Faf Larage, Sako (MC's), Khaled (chant), Sista Micky (chant), Turntables Dragunz (scratches)

chronique

  • phocéen

"Nos yeux, pas bleus, brillent dans le noir"...Dans IAM, Freeman, c'était l'Algérien du groupe - comprenez par là : le mec qui gêne un peu, qui est pas tout à fait à sa place, mais auquel on s'attache malgré son caractère. Simple danseur à la base, dix piges de zone dans le sillage des meneurs, formé sur le tas à la rime... servir de simple protagoniste secondaire dans ce film l'a sans doute rendu humble avant d'être aigri. Et c'est là tout le charme ambivalent de la chose. Et puis quoi que certains en disent avec hypocrisie, avoir un flow à la fois avé l'accent phocéen et rebeu, à moins de l'être soi-même, c'est pas nécessairement un gage de séduction dans le hip-hop ; les flows de paname passent en général mieux. Mais ce Freeman lui, avait la classe pour plusieurs raisons. Un : le blase... si tant est qu'on soit fan de survie au pied de biche dans un complexe militaire souterrain, s'entend (je sais je sais, c'est pas à celui-ci qu'il a piqué le nom vu l'anachronisme, mais de toute façon moi, mon bretteur-culte c'est pas le crying, c'est Ogami Itt?). Deux : la pochette, la plus imposante et classe en comparaison à celles des premiers Akhenaton et Shurik'n sortis avant (dans la même logique de déplacement de pions d'échec implacable que RZA pour les solos du Wu-Tang, ça crève les yeux). Et Trois - le "trois" mélomane : les prods signées Imhotep et AKH, dans leur versant le plus "polar nocturne aux violons", tendance mélo ce qui pourra en gaver certains préférant la puissance brute du beat aux larmoyances (ceux là zapperont directement sur "C'est notre Hip-hop", où le crew IAM déploie son envergure)... Ecrin mélancolique pour rap plaintif à la cohérence remarquable pourtant, dans la plus pure tradition urbanocturno-marseillaise post-L'ombre est la Lumière, juste un peu entachée par quelques trucs trop soupesques et radio ("Elle, Chienne") et le fait qu'il y ait trop de pistes, mais rien de dramatique de ce côté-là. Freeman, largement secondé sur les trois quarts des morceaux par K-Rhyme le Roi (de la même façon qu'un Raekwon le fut par Ghostface sur Only Built), égrène par-dessus ses introspections, sous forte influence Akhenaton/Shurik'n, bien qu'il essaie tout de même de s'en démarquer ("Bladi", hommage aux racines et aux blessures algériennes - sans pathos forcé ou ressentiment facile contre l'hexagone - avec une des discrètes touches raï-isantes de l'ensemble). Mais les ombres des patrons restent trop écrasantes, et Freeman une fois émancipé ne vaudra artistiquement plus grand chose, ce qui était prévisible. Plus grossier et "ouin-ouin" que ses grands frères sur c'Palais de Justice, il assomme un peu sur la longueur comparé aux contrastes d'Oncle Shu ou à l'univers contrasté de Métèque et Mat, mais je dois quand même avouer que l'Palais de Justice deux fois trop long possède un squelette en adamantium grâce à des morceaux durs comme "La Sphère de L'Influence" (paroles classes, sujet universel), "Destiné À Finir Seul" (avec son ambiance d'infiltration ninja en milieu hostile sur un son d'porc (halal) : basses dodues comme un dos d'tortue luth, beat qui te latte la nuque comme la canne du Kingpin, et scratches vénimeux) "Force Invisible", sobre et ténébreux, ou encore le final qui lie saveurs Wu et maghrébines ("Prohibition Du Savoir"). Mais surtout la piste-perle nacrée : "Le Passé Reste", déjà inoubliable grâce à son instru, un peu rammenée au terre-à-terre par le Pit, mais transcendée par un Oxmo Puccino fraîchement débarqué de Paname et encore entouré du halo étrange et envoûtant de son Opéra. Une pure beauté ce morceau, ça me serre le coeur à chaque fois... Le crépuscule de quelque chose qui était singulier, pourtant, bruissement de feuilles dans un vent d'automne et dernier témoin lumineux avant lyophilisation mortuaire du rap, ce petit pincement au cœur que je ressens en concluant m'en soit témoin.

note       Publiée le samedi 1 mars 2014

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    luapluap Envoyez un message privé àluapluap

    L'accent ne rachète pas grand chose.

    Note donnée au disque :       
    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Brigand toi-même, tiens. Une madeleine de plus. J'étais totalement scotché le jour ou j'ai découvert le clip de "Elle,Chienne" à l'époque, comme un type totalement arriéré et amoché que se retrouverait d'un seul coup propulsé dans un film de SF façon cobaye,et cet espèce de chant en guise d'instru. la chanson-titre m'avait marquée aussi, et j'avais été étonné d'apprécier Bladi (le texte, sans doute) à l'époque alors que je honissait le raï. Et les interludes qui te collent une ambiance de guerre souterraine, raaaah... ça me fait penser qu'il faudrait causer de Chiens de Paille, tiens.

    fallon Envoyez un message privé àfallon

    pas mal celui-là. sorti pendant l'âge d'or du rap marseillais, ce skeud contient d'excellents titres: "destiné à finir seuL", "qui s'absente", "le voile du silence" (très beaux lyrics) ? "prohibition du savoir" et une petite merveille aussi courte que jouissive: "361 degrés", flute envoutante et ambiance orientale, un bijou. Un peu longuet quand même ce solo de Freeman mais globalement solide. Merci encore Raven pour ces chroniques du rap français old school, c'est sympa. Sinon pour parler metal, quand est-ce qu'on verra des chroniques d'Overkill sur Guts?

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