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Sentridoh › Mirror The Eye

cd • 5 titres • 12:43 min

  • 1Yawning Blue Messiah3:02
  • 2Faith Defies The Night2:13
  • 3You’re A Goat2:49
  • 4My Surrender2:59
  • 5Mirror The Eye1:37

extraits audio

informations

Enregistré par Lou Barlow, 2006.

Le disque est sorti précisément sous le nom "Lou Barlow as Sentridoh".

line up

Lou Barlow

chronique

Une histoire de for intérieur. La chose brève et faite pour arriver telle quelle. Sans intention précise, en fait, sûrement. Bout d’honnêteté brute ou petit bloc détaché de tous les mensonges intimes amalgamés, compactés. Peu importe. Il n’y a de toute façon pas grand chose à comprendre. Ou ce qu’on pourra. Ce qu’on voudra – pas pour rien qu’il y a écrit "miroir". (Et "œil", donc…). Sentridoh est le projet solo – mais complètement solo, seul, isolation - de Lou Barlow. En dehors de ses allées et venues la basse en mains pour Dinosaur Junior, avant, après, entre fâcheries. Lui et ses bandes, sa guitare, quelques effets. Sa feuille blanche et son humeur – noire peut-être, ses insomnies, on n’en sait rien, peut-être son simple défouloir. Pas besoin que ça change en fonction de tout le reste ; qu’il quitte ou revienne au Dino, donc, qu’il fasse passer son autre truc en "doh" – Sebadoh – de décharge entre potes à vrai groupe de rock finalement ; qu’il dénude un soupçon moins avec Folk Implosion. Sentridoh, vingt-quatre ans après le premier sorti sous ce nom, ici sur un obscure label espagnol, n’a pas de raison de coller à quoi que ce soit d’actuel, d’historique. C’est une rumination, un flottement au grès des pensées fatiguées ou trop aigues pour être captées vraiment, sens et poids, mesurées de l’extérieur. Qu’elles invectivent sourdement, cherchent à blesser dedans-dehors – hey to the blue messiah… – ou bien qu’elles acculent pour elles-mêmes toutes notions de vérité, de passion, de convictions sans preuve vécues jusqu’au nectar et à la lie – Faith Defies The Night… qu’est-ce qui gagne au constat, qu’est ce qui y reste, au compte, à terre ? – ou même qu’elles alignent l’absurdité de syntaxe sur le non-sens menaçant, vaguement, grotesquement – You’re A Goat… Ces cinq plages, c’est entre lui et lui. Mêmes les objets de ses haines, amusements, souvenirs, regrets, remords, rengaines. C’est entre lui et lui. Et la nuit. Car ça ne peut-être qu’au plus blanc mat de la nuit, ce truc ; ou pire alors, plus vide : dans le gris d’un soir qui tombe enfumé. Et rien, par contrecoup, n’y sonne exhibition, provocation, tentative d’offense ou de conciliation. Ça ne vous communiquera rien. Ça se reflètera, au pire, dit-il. Comme ça chope en passant des échos disparates et plaqués sans deuxièmes couches de musiques d’avant, des bribes montées sans inspecter la construction – My Surrender et sa mélodie qui rappelle Way Back In The 1960’s de l’Incredible String Band (ou est-ce When I’m Sixty Four des Beatles). Ne cherchez pas ce que ça veut dire. Ça ne veut pas. Et quand ça ne veut pas, Lou branche un micro, et… Roule le quatre pistes. Et réverbèrent, les quatre murs, en fréquences pas jolies. Ça sert à quoi ? Eh bien à rien, ce n’est pas là pour. C’est une histoire de peu de mètres cubes et de gratuité, ça ne cherche pas et ça n’est pas demain. C’est pour l’heure où il n’y a rien - où c'est à peine l'infime différence.

note       Publiée le mercredi 26 février 2014

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    Tiens, je me réécoute celui-là à la suite de l'album The Original Losing Losers, présentement - dans un état beaucoup moins "nuit mentale" que quand je l'avais chroniqué... Il est bien plus varié que dans mon souvenir ! Moins solitude-sans-issue d'un bloc, aussi - même si dans l'ensemble ça rigole pas tant que ça et qu'un truc comme Yawning Blue Messiah, ça pose son ambiance d'emblée, quoi ("How I miss you, Brother/And how I hate your guts"...). C'est très bon, aussi, peut-être plus que dans mon souvenir - c'est surtout le côté très/trop court de la chose qui me fait ne pas rajouter une boule. (Et curieusement, avec tout ça, je ne changerais sans doute pas un mot à la chronique, si je devais l'écrire ce soir).