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La Partie Du Cerveau › Surfaces
- 2011 • Autoproduction 1 CD
cd • 5 titres • 25:00 min
- 1Bad test
- 2Nowhere
- 3Trapeze
- 4Iced suns
- 5Ion
extraits vidéo
informations
En Juillet 2011, sous l’aile de Sylvain Biguet (Revok, Comity)
Anciennement disponible en format CD et téléchargement gratuit sur lapartieducerveau.com
line up
Lorenzo (basse, chant), Raphou (batterie), Yann (guitare)
chronique
Quand on fait un peu d'anatomie et qu'on mate sa cervelle entre quat'zyeux, on se pose parfois une étrange question : qu'est-ce qui, dans ce cerveau-mollusque si désespérément matériel, si désespérément là, enclaustrophobé dans sa cage osseuse, pourrait engendrer ce flux changeant, libre et aérien qu'est la pensée consciente ? De ce fait anthropologique, le mystère reste entier, et la science traîne la patte à l'élucider. De même, l'on a peine à imaginer comment ledit cerveau convertit des variations de pressions dans l'air en une impression sonore, ou – une fois tamisée, ratissée et raffinée à travers le filtre culturel – en une impression musicale. D'aucuns ont tenté d'expliquer ça ciseaux à la main et loupe à l’œil, et du coup, pour ce qui est de la conduction dans le système auditif, au moins, on est calé. Exemple : on branche l'écouteur dans notre canal audio extérieur, on envoie du La Partie Du Cerveau : qu'est-ce qui se passe ? L'air se pâme, et tout chamboulé, titube dans l'oreille externe pour percuter le tympan de plein fouet. Celui-ci, réveillé de son sommeil sépulcral, entre en rage et tabasse la triplette osseuse de l'oreille moyenne ; le dernier de la bande – l'étrier – traumatisé dans la fleur de l'âge, se suicide en plongeant par la fenêtre ovale et tombe dans un lac – la périlymphe –, entraînant une série d'ondes et de vibrations... Le nerf auditif, qui fait justement trempette avec ses pieds dans le lac, rapatrie les informations à la partie du cerveau qui s'occupe de ça. Après... les neurones du coin doivent sécréter un truc ou remuer la queue, chépa, mais ça produit le Son. Bien peu de tracas pour cette énigme chez La Partie Du Cerveau, le groupe, qui ne semble pas épouser cette problématique pourtant si suggérée par son nom et l'art qu'il pratique... Le thème, c'est donc apparemment les Surfaces, sur ce premier EP paru en 2011 – puisqu'il faut y venir. Qu'en est-il ? Déjà, ces tarlouzes se sont dégonflées, le nom c'est du français, mais le reste c'est en amerloque. L'accent franglais de la Castafiore locale aiderait à la compréhension de l'aspect thématique du disque, si seulement on y entravait quelque chose, la faute à un répertoire vocal plutôt bigarré. Point d'éclaircissement à espérer sur ces incestueux rapports entre Cerveau et Surfaces. Quand même pas toujours très loin des Everest anatomo-philosophiques évoqués plus haut, le chanteur Lorenzo vocifère des « psychomatic ! » ou susurre des « under the skin », exploitant son american frenglish sur des modes variés... Mais là où on s'arrache le pied c'est surtout quand il casse la baraque, quand la dinguerie lui file entre les dents ! doit-il avoir une mouche au cul ou sa meuf qui l'irrite, lorsqu'il embraye sur l'incantation vénère, avec sa voix de possédé grognou, là, ça prend. De toute, il faut bien de la puissance vocale pour surplomber la masse grinçante fabriquée par ses collègues, Yann et Raphou, et cette masse là envoie lourd dans la cochlée, à coup de rythmique qui cognasse et de snare prognathe. La basse et la gratte l'une dans l'autre, pas planquées du tout, chevauchent la colline en balançant du riff carré et noisy, des arpèges qui dégoulinent comme du Camembert au zénith, et des écarts de demi-tons que ne renierait pas un black-metal crado. Mais tranquille, les gars, hein, on a le temps. La Partie du Cerveau, ça dépasse jamais le mid-tempo. La boîte à vitesse est bloquée, et du coup, y a pas grand chose qui vient fracasser la linéarité des morceaux, même si le style sent l'herbe fraîche. Y a ces riffs post-Neurosis un peu trop entendus, ce jeu de batterie incessamment métronomique, et ces répétitions ad nauseam souvent hypnotisantes, mais parfois dures à chier. Cerebrally-speaking, ça manque d'étincelle, d'éclat de génie. N'empêche, c'était quand même bien prometteur, si les gnaces avaient pas subitement disparu de la toile, ne laissant derrière eux qu'une question lancinante. Regardez ce vicieux article déterminé : en fait, c'est laquelle, de partie du cerveau ?
note Publiée le mardi 25 février 2014
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- Laure Enzo › Envoyez un message privé àLaure Enzo
Merci pour cette chronique, un rien tardive mais fort juste. Je vous confirme que la partie du cerveau est entrée depuis de longs mois déjà en coma profond. Les médecins ne prévoient pas d'amélioration avant 2024. Cependant les derniers enregistrements de l'électro-encéphalogramme sont encore consultables sur soundcloud.com/la-partie-du-cerveau Par ailleurs, la partie basse de la partie du cerveau s'est depuis greffée à la Saison de rouille, participant notamment à son nouvel album dont l'accouchement est à suivre sur ulule.com/saisonderouille/
- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
Bienvenue aux urgences‚ scalpel-boy.
- Ntnmrn › Envoyez un message privé àNtnmrn
Mrc ` vs ! (Chro anatomique, laparotomie musicale, radiographie auditive, ça fait de bons filons à exploiter. Mais faut dire que là, y avait des perches tendues, entre la pochette-radiographie et le tas de références anatomiques.)
Message édité le 11-04-2022 à 14:51 par Ntnmrn
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven Raven est en ligne !
Welcome, Tony boy !
- VL › Envoyez un message privé àVL
Ouais, bienvenue au petit nouveau, qui sent très fort l'étudiant en médecine… ça promet de belles métaphores carnées !