Razor › Violent Restitution

Razor, même pas mort ! Tout comme Slayer a eu son Reign In Blood (et tout comme Marduk aura son Panzer Division), Razor a son Violent Restitution. L'album-culte, du sprint-invasif, soit-disant le plus violent, mais surtout le plus rapide/direct/punk, avec un riquiqui soupçon de "finesse" heavy/speed sur la deuxième moitié du skeud et quelques problèmes d'embrayage sur la fin (le début de "Fed Up") mais c'est vraiment tout... Après un Custom Killing plus typé "prog thrash", Violent Restitution est l'album du pur pétage de tronche libérateur et mal dosé, excécuté en connaissance de perte à la façon d'un taliban monté sur Bison 5. Un cri de castration d'une demie-minute en guise d'intro nous annonce déjà qu'on est chez des losers qui ont la foi...Du travail de sagouin pressé d'aller se battre sans avoir pris son petit déjeuner et pas assez musclé pour tuer ou blesser sérieusement, en effet, comparé aux parrains du genre (ceux qui préfèrent entamer avec de la guitare acoustique ou de l'occulte) ou à d'autres Razor, mais pour se péter une petite suée sans prise de chou on demandera pas non plus des bonnes compositions et des structures mégalomanes c'est sûr. Le thrash est d'abord un genre axé sur la purge virile, et Razor en est l'ouvrier le plus franc du collier. Terre-à-terre, avec quand même deux-trois baffasses notables (le doublé "Enforcer" - "Violent Restitution" pardi). Tout comme je préfère South Of Heaven à Reign In Blood, je ne suis pas fana de ce Violence Restitution et lui préfère sans hésiter tous les autres sauf peut-être Custom Killing, les autres ayant une capacité plus affirmée à sonner psychopathes ou juste méchants et à réduire le cerveau de l'auditeur à l'état de chaussette usagée, sans avoir besoin d'essayer de péter des limites de vitesse ou de brutalité. Mais malgré ça Razor restent à mon sens le groupe le plus connement, basiquement et fièrement thrash sur ce Violent Restitution : et histoire d'achever de convaincre de leur fière bourrinitude, ils le dédicacent même à Charles Bronson - ralalala je l'aurais deviné ! franchement je crois qu'on a pas fait plus cohérent que Razor à part le pâté. Une règle reste applicable à tous les albums de ces gaillards finalement : "t'as une pochette, t'as un titre - tu vas avoir ça dans les oreilles pendant une demi-heure".... Juste des riffs, des solos - plus de basse saillante, merde !- et le chant pété de Sheepdog qui fusent sans regarder derrière... avec en bonus "poil" obligatoire des "HOU!" et des "HAH" de hooligans (avant "Discipline" y a même en guise d'interlude une version solo de guitare électrique de "ce soir on vous met, ce soir on vous met le feu !" en accéléré, c'est dire la teneur foncièrement moche et virile de Razor même quand ils essaient d'être mélodiques !). La pochette de ce petit Violent Restitution finalement, bien bourrine et mal fichue, vous en dit bien plus que cette trop longue chronique sur le contenu - et résume le thrash selon Razor : quand t'as une Stihl, t'as pas besoin d'en avoir un.