Compilations - Bandes originales de films › Spawn

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Saïmone      jeudi 13 février 2014 - 16:48
cantusbestiae      lundi 20 janvier 2020 - 15:45
TribalCrow      samedi 15 février 2014 - 13:20
taliesin      vendredi 30 avril 2021 - 10:16
Dead26      mardi 30 août 2016 - 10:24
p2h      mardi 18 février 2014 - 09:19
E. Jumbo      jeudi 13 février 2014 - 15:48
Nicko      vendredi 20 mai 2016 - 18:52

cd • 14 titres

  • 1(Can't You) Trip Like I Do [Filter & The Crystal Method]
  • 2Long Hard Road Out of Hell [Marilyn Manson & Sneaker Pimps]
  • 3Satan [Orbital & Kirk Hammett/Metallica]
  • 4Kick the P.A. [Korn & The Dust Brothers]
  • 5Tiny Rubberband [Butthole Surfers & Moby]
  • 6For Whom the Bell Tolls [Metallica & DJ Spooky]
  • 7Torn Apart [Stabbing Westward & Josh Wink]
  • 8Skin Up Pin Up [Mansun & 808 State]
  • 9One Man Army [The Prodigy & Tom Morello/Rage Against the Machine]
  • 10Spawn Again [Silverchair & Vitro]
  • 11T-4 Strain [Henry Rollins & Goldie]
  • 12Familiar [Incubus & DJ Greyboy]
  • 13No Remorse (I Wanna Die) [Slayer & Atari Teenage Riot]
  • 14A Plane Scraped Its Belly On A Sooty Yellow Moon [Soul Coughing & Roni Size]

informations

Certaines éditions contiennent une quinzième piste, Apollo Four Forty vs. Morphine : This Is Not A Dream (The U.K. Mix)

chronique

Le visage brûlé, il erre parmi les marginaux, les clochards, cherchant à assouvir une vengeance qu'il sait insatiable. Spawn est le super-héros de la fin des super-héros. Le super-héros ultime. Loin de la névrose classique des anciens (Superman à la recherche de son identité, Batman essayant de résoudre sa culpabilité, Spiderman cherchant à établir une morale sans contradiction, Hulk et l'échec du refoulement, etc...), Spawn est le super-héros de l'ère de la généralisation de la psychose. Forcément apparu dans les années 90's, dont il est le symptôme, Spawn est d'abord un assassin qui périt dans d'atroces souffrances, dans les flammes de l'enfer, avant de revenir comme cadavre afin d'assouvir sa soif de vengeance – retrouver celui qui l'a tué, et retrouver sa femme, accessoirement. Accessoirement, car celle-ci est parti avec son meilleur ami fonder une famille avec sa fille à lui ! Spawn, quand il rencontre son bourreau, le condamne à la souffrance la plus terrible, la folie la plus terrible, celle des hallucinations incessantes où il se fait écorcher vif et éviscérer. La douleur fut d'ailleurs si intense qu'il en perdit la couleur de ses cheveux. Ou quand il rencontre un tueur en série, qu'il torture de la pire des façons. On est loin de Dexter. Ce n'est pas que Spawn soit sans pitié, c'est simplement qu'il ne peut pas résister à tout ça. Spawn est l'objet déchet, un clochard. Loin des conditions de vie d'un Bruce Wayne, d'un Banner ou d'un Parker. Ils ont voulu l'adapter en film, quelle grossière erreur. C'est, bien entendu, un impensable navet. Sauf que, pour cet événement (et j'en parle en connaissance de cause, je suis un fan depuis mes, quoi, douze ans ? J'en ai trente), les mecs ont pas fait les choses à moitié. A savoir, réunir pour la bande son, le gratins du rock indé avec celui de l’électro indé. Autrement dit, à l'époque, l'agonie de l'un avec l'hégémonie de l'autre. Ils ont pas pris n'importe qui, non plus. Un coup d’œil à la tracklist devrait vous convaincre. Alors bien sûr, je n'ai aucun recul là dessus, puisque chaque morceau me rappelle les pages les plus sombres de l'existence de notre pauvre soldat. Mais, sur le modèle des albums de rap-metal de l'époque, la rencontre a bel et bien lieu. Filter n'a jamais été aussi bon qu'avec les Crystal Methods (ce titre, bientôt vingt ans dans les jambes, n'a rien perdu de sa superbe groovy), Manson délivre l'un de ses seuls morceaux où on ait pas envie de lui donner des claques (grâce à la sensualité malsaine de The Sneaker, à mons avis), Korn sonne anxiété comme sur ses premiers albums, avec les couches angoissantes et dansantes des Dust Brothers par dessus, Silverchair n'a jamais été agressif et glauque (glauque et Silverchair dans la même phrase, ça fait drôle) qu'avec Vitro (pour un titre vraiment maladif, voir constipé), Incubus n'a jamais sonné si étrange et urbain qu'avec Dj Greyboy, Prodigy nous délivre un tube qui n'a rien à envier aux classiques imparables de Fat of the Land (et un solo de Tom Morello complètement débile), les Butthole Surfers n'ont jamais été aussi discipliné et menaçant qu'avec, tenez-vous bien, Moby : la rencontre peut paraître improbable, mais cette chanson a le refrain du serial killer qui déambule dans la rue et qui fait plouf plouf pour choisir sa victime. Bien sûr, il y a des grosses blagues, comme Slayer avec ATR (en même temps ATR est déjà une blague), aussi bourrin que ça en a l'air, ou Henri Rollins en mode spoken words drum'n'bass, ou cet espèce de remix de Metallica déjà complètement daté à l'époque. Mais ça n'est pas important. Le travail du son ici est magistral. Ça fourmille de détails, le mixage est vraiment terrible. C'est, malgré son âge, un des albums que je préfère écouter au casque. Malgré les années, il m'est impossible de dissocier ce son des images du comic que je lisais à l'époque. Le Silverchair, c'est une rue dégueulasse dans laquelle Spawn pulvérise salement deux branleurs pour s'être attaqué à ses potes clodos. Bien entendu, je ne suis pas non plus esclave de ma subjectivité, je ne mettrais donc pas la note maximale. Mais juste en dessous. Car je suis persuadé que même ceux qui n'ont pas eu leur jeunesse accompagné par cet ami terrible et terrifiant, y trouveront là le charme suranné de ces années sales, et cette étrange nostalgie des choses moches qu'on regrette néanmoins.

note       Publiée le jeudi 13 février 2014

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    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    J'ai vu le film récemment et c'est rageant, il est pas assez nul pour être un nanard sympa et pas assez bon pour éviter le ridicule de certaines scènes. Les séquences en enfer sont par exemple très très kitchs et moches et font plus penser à la pochette du dernier Pantera qu'à un film qui a les moyens.

    cantusbestiae Envoyez un message privé àcantusbestiae

    La capsule temporelle des années 90. Entre cringe et morceaux de bravoure, fusions indigestes et réussites improbables, une époque pas encore kitsch mais déjà désuète et pour autant viscéralement attachante. J'ai toujours envisagé cette BO comme celle du comics (magique à l'époque) et non du film (déjà mauvais à l'époque hehe). De l'excellence ("Long hard road..." et "Trip like I do" font partie des meilleurs titres de M. MANSON et FILTER), des trucs bizarres mais intéressants (SLAYER/ATR, les titres poisseux de KORN et INCUBUS) et de l'inutile (le remix de METALLICA et la collab poussive entre PRODIGY et Morello), à l'image des années 90, bâtardes au possible, tiraillées entre modernisme forcené (et forcé) et l'héritage incroyable des décennies précedentes. C'est une nostalgie aigre-douce que me fait ressentir cette BO.

    Note donnée au disque :       
    Sergus666 Envoyez un message privé àSergus666

    Je l'ai ressorti il y a pas longtemps... et j'ai pas pu l'écouter en entier. Autant cela était super a une époque autant c'est devenu un peu beaucoup chiant maintenant. Je pense surtout que c'est un style de musique d'une époque qui à l'image du film (qui était pourri de base) a assez mal vieilli. Je ressent la même chose en écoutant Prodigy, je me fais un peu chier. (Attention, j'adore Prodigy, la tournée "The fat of the land"... qué folie)

    p2h Envoyez un message privé àp2h

    lol

    Note donnée au disque :       
    TribalCrow Envoyez un message privé àTribalCrow

    Plus écouté depuis longtemps, ressorti à cause de la chro' ! Une bonne compilation, c'est très Big Beat en effet mais avec un côté plus sombre et mutant. Les featuring ici apportent un plus et sortent parfois les artistes de leurs sentiers battues et peuvent se montrer surprenant comme par exemple "Tiny Rubberband" bien flippant ! Le Filter/Crystal Method est top, comme le Silverchair bien glauque en effet. J'accroche moins au Slayer/ATR et au remix de Metallica, trop bourrins et vite chiants, comme le "Skin Up Pin Up" de Mansun & 808 State et le dernier titre qui tirent trop en longueur.

    Note donnée au disque :