In Extremo › Weckt Die Toten!

Faites gronder binious ! Hoquetez maredsous ! Tavernes, accueillez voyageurs ! Sonnez, claironneurs ! Belles jouvencelles, montrez cuisses dodues, coulez chopes généreuses et servez cygnes bien poivrés ! Que nostre dorée pissouille pleuvant du haut du donjon fasse enfleurir moult roses dans les douves ! Burps'...rôôôôÔÔÔT - Weckt Die Toten! moui, pardon (s'essuie la bouche avec le revers de la manche) troisième mais premier vrai album des ménestrels velus d'In Extremo en effet- les deux d'avant étaient purs brouillons médiévaux - album déjà bien olé olé d'un groupe de montreur d'ours et de jongleurs plutôt au-dessus de la mêlée ! (un peu plus épais que des daubes genre Tanzwut ou des nains mélancoliques genre Subway to Sally, s'entend). Au moins In Extremo avaient-il déjà leur sophistication à eux : reprendre des vieux chants traditionnels oubliés (de tous les coins du vieux continent), ou retorcher des carmina burana des goliards....A propos de ça, le chanteur guttural - autoproclamé "La Dernière Licorne" (autorisation de se rouler par terre de rire en se tenant le ventre accordée) est probablement le vrai ingrédient gutsien, en plus bien sûr de cette fascination des dialectes médiévaux et du paganisme : un sacré bûcheron aviné, que je visualise volontiers comme un Till Lindemann avec une massue à la place du lance-flammes. Panache et force dans les litanies païennes -(sinon paillardes), d'une virilité toute germaine et d'une grandiloquence médiévale ma foi charmante, qui expriment la saveur poilue et gourmande du passé. Et puis il y a ces guitares de heavy-metalleux en cuir, bien anachroniques, un peu plus gaulées que chez les comparses, même si ici le collage est pas encore super pété comme il pourra l'être, agrémenté de grosses cornemuses... pas encore toute l'armada de vieux outils à vents et à cordes récupérés dans les châteaux-forts, une recette encore jeune qu'ils vont nous peaufiner sur les deux suivants (sans aller très haut, hein, du moins excepté le bien bon Sünder Ohne Zugel!) mais n'étant pas calibrés FM ils avaient là tout en jouant du métal bien reconstitué l'esprit des beuveries moyen-âgeuses telles qu'on se les imagine, que le bon gros mollard de "Vor Vollen Schüsseln" et le final bien incantatoire et got(h)ique "Two Søstra" m'en ponctuent !...allez, trois boulasses blondes bien maltées, on va pas non plus surnoter ce genre de cochoncetés mais je devais bien souligner le caractère massif et authentiquement médiéval dans l'inspiration vis-à-vis des groupes skycladiens...et puis si vous en avez marre des binious comme votre serviteur... eh bien levez chopines, messires ! Prost !