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DMX › Flesh Of My Flesh, Blood Of My Blood

cd • 16 titres • 70:02 min

  • 1My Niggas (Skit)
  • 2Bring Your Whole Crew
  • 3Pac Man (Skit)
  • 4Ain't No Way
  • 5We Don't Give A Fuck
  • 6Keep Your Shit The Hardest
  • 7Coming From
  • 8It's All Good
  • 9The Omen
  • 10Slippin'
  • 11No Love 4 Me
  • 12Dogs For Life
  • 13Blackout
  • 14Flesh Of My Flesh, Blood Of My Blood
  • 15Heat
  • 16Prayer II / Ready To Meet Him

informations

line up

DMX (MC)

Musiciens additionnels : Marilyn Manson (chant), Swizz Beatz, Dame Grease, Irv Gotti, P. Killer Trackz (production), Jadakiss, Styles P, Drag-On, Jay-Z, the L.O.X. (MC's), Mary G. Blige (chant)

chronique

  • mystico-muscloïdo-gangsta

DMX est, j'en conviens, l'objet d'une fascination malsaine... ou trop saine, trop pure. Le calcul est fait, le recul suffisant. Y en a bien ici qui aiment Machine Head ou Emperor, alors je vois pas pourquoi je me gênerais. DMX je le sors presque jamais mais le garde au cas où, comme mes baskets. Rien n'empêche de fracasser un crâne avec le talon d'une basket. Les détracteurs ont beau évoquer la gonflette ou le tuning pour ce rappeur atypique si on sait regarder à travers les automatismes et les clichés - mais moi, ce que je vois chez Dark Man X, c'est un fils spirituel de Bob De Niro dans le remake de Cape Fear : le genre à faire une prière après avoir violé ta femme et balançé une partie de tes gosses comme des lamelles de jerky beef à ses clebs. Le gonze est tunné du chrome et du biceps ok, mais seulement pour se fondre dans la masse radio... Les muscles, c'est bonus esthétique, le tatouage dorsal indique "One Love Doomed", les gagneuses sont toisées par le renoi au sang froid préférant le lever de fonte à la parade sexuelle (malgré "It's All Good" petite halte libidineuse et bouncy façon Hypnotize de Biggie). DMX = Enfant de choeur blessé par balles. Celui qui n'aime pas DMX = hippie sans tibias. DMX = contradiction... La sienne d'abord puisque ce gusse est coincé entre deux mondes ; l'aura beauf d'un b-boy baraqué à grosses stéréo de bagnoles chromées, et celle d'un MC qui revendique l'amour de Dieu dans des prières naïves savamment numérotées, réparties sur la discographie comme autant de chapitres de son combat contre lui-même. La mienne, ensuite : car, au niveau de ma précédente chronique, qui affirmait que Damien Grease avait sorti son meilleur album avec It's Dark & Hell Is Hot, ben je t'ai juste dit de la merde ô lecteur ingénu. Ayant moi-même longtemps pensé qu'il ne s'agissait que d'un album de fonds de tiroirs, car sorti quelques mois après, Flesh Of My Flesh / Blood Of My Blood apparaît après relecture sérieuse de ma part comme le véritable socle du tryptique diemexien initial. La bible du Tonton, son recueil perso. A dire vrai rien n'est fondamentalement à jeter ici... même la merde - surtout la merde ! Alors la note de 4/6 et pas 5 car c'est avant tout une série B, car l'introduction même si je l'aime bien est un peu une resucée de celle du premier sans l'effet érectile, car les instrus sont trop en contreplaqué pour se la jouer surpuissant, car le flow est souvent en mode préprogrammé malgré les coups de sang...mais j'oserais dire que tout ça on s'en pogne jusqu'à l'haltère fémorale, car en fait FOMFBOMB (même l'acronyme sonne cohérent !) c'est Anelka mis en scène par Michael Mann ou William Friedkin. C'est la rencontre étrange entre deux odeurs : le plastique neuf d'une BMW et l'encens. On y croise toujours des beats en tout-synthétique, des gimmicks du précédent, des mélodies minimalistes au synthé techno-sombre de Swizz Beatz. Ici presque pas de déchet mou, et même les feat. à caractère commercial ont leur charme : que ce soit Mary J Blige sur le très sensuel "I'm Coming From" (exercice surprenant pour DMX, presque anachronique), ou le trav' gothique Brian Warner exploitée avec subtilité et intelligence sur le refrain du trouble "Omen", ou encore mieux, Jay-Z sur "Blackout" qui est sans doute le titre de hip-hop ultime pour faire du shadowboxing devant un crucifix rétroéclairé. Toutes les pistes s'imbriquent les unes dans les autres comme la logique imparable de la reconversion d'un criminel en prêtre (qui se fait aussi sucer par des enfants finalement, puisqu'une pute de 25 ans est forcément la fille de quelqu'un). DMX n'a jamais été aussi mystique-plastique qu'ici. Et j'y crois - je ne peux qu'y croire car c'est humain et sincère, même dans les moments où le pathos le plus hollywoodien se conjugue aux effets les plus mélo ("Slippin"), même si les titres de posse sentent la fonction automatique ("Bring Your Whole Crew")... DMX convainct qu'il a toujours des pépites en gestation sous sa tablette de choco, jusqu'à l'ultime "Ready To Meet Him" et son instru new age, caché après la Prière de rigueur (tradition du MC) comme si la bête malsaine du hip-hop mainstream retrouvait soudain la pureté morale dans une atmosphère à la Enigma... incarnant à la fois le pêcheur et le Seigneur dans une lamentation aussi schizophrène que magnifique. Signalons quand même pour finir ce qui a toujours été un des points forts de DMX : les refrains. Des mélodies d'une simplicité souvent gênante, repiquées sans le savoir à la dark wave autant qu'à la neo soul, tellement brutes de sincérité sportivo-religieuse que tout l'aspect putassier n'est en fait qu'écume synthétique de la sincérité et de l'humanité, l'émotion catho-bodybuild-gangsta soudant un tout... l'aura de ce petit album bien vendu mais dédaigné par l'intelligentsia du rap tient décidément à trois bouts de plastique et de chrome savamment agencés et un egotrip de salaud contrarié. "Plastique", "chrome"... trucs lisses et aseptisés au toucher... je pourrais rajouter "bitte sous capote", mais vous savez que j'aime pas la grossièreté... on en retiendrait pourtant que l'enveloppe artificielle n'empêche pas la chair d'exister (ni le coup de partir) et que c'est un peu pareil avec DMX. Ici, il devient en fait le seul vrai Tupac acceptable si on doit se fader du rappeur mystico-gangsta sans avoir le côté surrestimé avec... DMX c'est un des rares qui a imposé sa vision, fait oublié dans le hip-hop qui est un genre plus balisé et codifié qu'un monothéisme, où la règle est en général de suivre les lignes tracées par les ancêtres en ajoutant quelques punchlines persos... DMX ne suit quand à lui que les voies impénétrables de son Créateur - et de Saint Canigou - l'arcade sourcilière ouverte et le souffle rauque de ses rottweilers au centre de la nef, dans une cathédrale qui lui sert de salle de muscu. Binaire. Bipolaire. Componctueux.

note       Publiée le lundi 3 février 2014

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Swizz Beatz est partout sur celui là. C'est finalement mon préféré avec (et après) le premier. J'aime aussi les suivants mais ils sont plus inégaux.

    Message édité le 20-04-2022 à 23:36 par nowyouknow

    Note donnée au disque :       
    Potters field Envoyez un message privé àPotters field

    celui que j'aime le moins, avec year of the dog. mais dmx est certainement dans mon top du hiphop avec xzibit et quelques autres.

    Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

    Haha, la vilaine pique sur Machine Head et Emperor. Assume tes goûts Raven et met donc ta note de cœur à ce rappeur sanglant. DMX je ne connais pas du tout mais à force de lire de bons papiers dessus, je vais finir par m'y mettre.