mardi 13 avril 2021 | 209 visiteurs connectés en ce moment
Vous êtes ici › Les groupes / artistes › Z › Tapper Zukie › Tapper Roots
Enregistré au studio Channel One. Mixé par Prince Jammy au studio King Tubby’s.
Tapper Zukie (David Sinclair) (voix), The Revolutionnaries (riddims/musique)
Dans la lignée, la brève caste des tchatcheurs, tabasseurs de Verbe qui sévit à ce moment de l’histoire, Tapper Zukie serait… Le boxeur acrobate. Poids lourd pour l’assenée. Mais avec cette souplesse équilibriste, ce sens du risque dans la rime rude qui fait qu’on ne décroche pas. Un type au registre plus divers, plus ouvert que d’autres, aussi. Le rythme de ses flux sans fins et bouts rimés s’attelant à tout ce qui passe : riddims et thèmes, sujets, tons – toujours avec excitation. Le débit frappeur mais le timbre dérapant à l’improviste dans l'aigu aspiré. Foutrement dynamique, harcelant ; perforant, là où un type comme Prince Far I vous attraperait plutôt dans l’épaisseur du flot. Zukie court sur l’arrête du rythme, de l’arrangement. Quand il appelle à la paix, c’est après vous avoir conseillé de dégommer Satan au calibre fumant. Tapper cause Jah, aussi, comme les autres – l’heure où les mêmes dancehalls glisseraient dans le classé X reste à venir, à ce moment – mais pas que. Il parle rue, tout autant. Et tout dans son allure – en voix comme en stature, en tenue, en posture – respire le ras-du-bitume (ou le ras-la terre à peine battue). D’où cette impression, sans doute aussi, d’un type toujours sur le qui-vive, prêts à bondir, déguerpir ou renvoyer les coups. Truc populaire d’essence et travaillé au corps sur la forme. Le gars tient au style. À éblouir, à convaincre toujours par l’argument frontal. Tapper Zukie se laisse parfois aller à l’anecdote ou bien au flirt. Et ça se détend, là, sans perdre ce foutu swing. Ça resserre les poings la plage d’après – après l’ode à la jeune dames potelée et à l’hygiène dentaire, si on a bien compris – pour faire encore la chronique des meurtres ordinaires. Derrière, c’est comme partout à l’époque : riddims repris et étirés, plongés dans l’écho dissolvant. Satta ou Freedom Street : on en verra bientôt la trame, à force d’en user ; mais pour l’instant ça porte encore, ça passe tant qu’au micro les mecs envoient. Celui ci ne sait faire que ça. Voilà du bon caillou à loger dans la fronde. C’est tombé de l’escarcelle d’une époque courte, où tout allait bientôt changer et le reste s’enliser quelque peu. Ramassez, testez, pesez. C’est subreptice, parfois, les projectiles. On raterait l’occasion, pour un peu, de se les mettre en poche. Ce serait dommage, ça viendrait à manquer des fois qu’on croise quelque Goliath. Il y en a quelques uns à rester contondants. Voilà que le dénommé Sinclair – David, tiens, de son prénom – vous en pose un en paume que la route n'a pas poli.
note Publiée le vendredi 31 janvier 2014
Vous devez être connecté pour ajouter un tag sur "Tapper Roots".
Note moyenne Aucune note pour ce disque pour le moment. N'hésitez pas à participer...
Vous devez être membre pour ajouter une note sur "Tapper Roots".
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire sur "Tapper Roots".