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Burning Spear › Garvey's Ghost
cd • 10 titres • 33:11 min
- 1The Ghost3:24
- 2I And I Survive3:37
- 3Black Wadada3:17
- 4John Burns Skank3:10
- 5Brain Food3:05
- 6Farther East Of Jack3:59
- 72000 Years3:28
- 8Dread River2:55
- 9Workshop3:10
- 10Reggaelation3:06
informations
Enregistré au studio Randy’s. Mixé au studio de Joe Gibbs. Ingénieurs du son des versions originales : Errol Thompson et George Philpot. Mixage des versions dub : Dick Cuthell et John Burns. Produit par L. Lindo (Jack Ruby).
L’édition CD Island de 1990 regroupe les albums Marcus Garey (1975) et Garvey’s Ghost (1976), version dub du précédent.
line up
Aston "Family Man" Barrett (basse), Burning Spear (Winston Rodney) (voix), Tony Chin (Valentine) (guitare rythmique), Tyrone Downie (piano, orgue), Bobby Ellis (trompette), Vincent "Trommie" Gordon (trombone), Richard "Dirty Harry" Hall (saxophone ténor), Bernard "Touter" Harvey (piano, orgue, clavinet), Herman Marquis (saxophone alto), Carlton "Sam" Samuels (flûte), Robbie Shakespeare (basse), Leroy "Horsemouth" Wallace (batterie)
chronique
Burning Spear, donc, n’aimait pas le son de Marcus Garvey – l’album, sorti sur Island l’année précédente. Trop léger à son goût, trop européanisé – "brittanisé", on pourrait dire – "UK Pop reggae", comme chantait Joe Strummer à propos d’une vieille gloire d’alors. Pas assez de basses – pas assez lourdes – pour le chanteur. Pas assez d’échos pour que se fracassent caisses claires et cymbales, pour les répercuter dans leur espace mythique... Chris Blackwell, le patron d’Island, tenait, lui, à Burning Spear. Parce qu’il voulait en faire un autre Marley ? Parce qu’il aimait sincèrement sa musique – à vrai dire pour l’instant guère possible à frelater, de toute façon, dans son intransigeante essence ? Allez savoir… Toujours est-il que celui-là proposa à celui-ci, pour l’apaiser, de sortir une version dub du disque. Nouveau mix, parole effacée ou ressurgissant seulement en bribes. Comme au pays ? Voir… Garvey’s Ghost, à vrai dire, reste un drôle d’exercice. Dub oui – au sens où s’y entrecroisent les pistes instrumentales, qu’elles se chevauchent et s’interrompent à l’impromptu. En celui aussi où le rythme y est central, mis en avant, en relief, souligné, découpé à coup de fréquences montées en épingle. Mais… Avec ce son mat, toujours, qui avait tant déplu au rasta, d’abord. Curieusement, Rodney – Winston de son prénom, ledit Burning Spear, on m’aura suivi – se déclara satisfait, prêt à retourner en studio. Il est de coutume, depuis – pour la critique pressée – de n’y voir qu’une arnaque faite au bonhomme et à son public. Une simple version instrumentale, pistes de voix escamotées sans rien y changer d’autre. Comme j’ai tout mon temps – et qu’on n’est pas ici mercenaires à la pige – j’avancerai que cela peut se nuancer. Certes : le son n’est toujours pas celui des studios jamaïcains – rien des formidables basculements de dynamiques entendus chez King Tubby, nulle folie faite vibrations, paquets d’hertz triturés comme chez Lee Perry, pas de trébuchements de psyché façon Scientist… Y manquent aussi ces introductions, effets d'annonce souvent complètement barrés qui lançaient en trombe les morceaux, ces mises en boucles de passages qui étirent quelquefois les morceaux au delà des rassurants repères. Pour autant la chose est travaillée. La section rythmique, donc, subtilement remontée – les percussions en particulier, prennent dans le mix la place que Rodney, peut-être, voulait leur entendre. C’est une nouvelle façon d’écouter le disque, en fait, qui nous est proposée. Des finesses d’arrangements s’y retrouvent pointées. Des idées – par la bande ? – semblent s’y profiler, qui feront le reggae des années à venir. En Angleterre, d’ailleurs, en particulier. Chez Dennis Bovell, par exemple, les fois où sa fantaisie, ses volontés, son objet, ne le pousseront pas vers les profondeurs du son dub originel – derrière LKJ, assez clairement, où l’on retrouvera souvent cette manière de détourer la guitare, de l’isoler – nette – dans le mix, ligne coupante et chantante à la fois… Du dub léger ? Peut-être bien. Et c’est peut-être, oui, un paradoxe, une exception. Ce n’est pas pourtant un disque à écarter d’un revers de la main. Il est heureux – ainsi même prend-il sûrement sa pleine dimension – qu’on le puisse écouter, depuis longtemps maintenant, dans la même coulée que son prédécesseur. C’est ainsi, aussi, sans-doute, qu’on voit mieux les lumières qu’il jettera sur la suite.
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- kalcha › Envoyez un message privé àkalcha
Mais tellement pour le dub qui accentue le côté mélancolique du post-punk.
Un exemple parmi tellement d'autres :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Augustus Pablo, pour la mélancolie, y'a des trucs qui se posent là, aussi ! (Mais ça dépend des disques/faces/morceaux). Ça me donne envie de re-chroniquer du dub et d'autres trucs du secteur, tiens, d'en causer...
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Scientist est en commande justement et j'ai la box TRojan des Upsetters. Quand comme moi, on n'aime pas trop le reggae mais beaucoup le post punk, la dub peut être un bon compromis; outre l'aspect expérimental qui m'intéresse, le côté dub met parfois la mélancolie du morceau mieux en avant...
Message édité le 25-05-2025 à 00:57 par Shelleyan
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Eh eh... Lee Scratch Perry, King Tubby et Scientist t'attendent ! Ils disent qu'après eux, un monde s'ouvre à toi.
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Oui, je me suis procuré des boxes DUB Trojan et je dois dois dire que j'y ai découvert des belles choses, un déblocage s'est fait dans mon esprit. Du coup, je comprends totalement la démarche de Burning Spears. J'ai aussi entendu des versions dub de Max Romeo pas dégueulasses du tout.
Message édité le 24-05-2025 à 18:47 par Shelleyan
- Note donnée au disque :