Bloody Hammers › Bloody Hammers

Les aïeux Black Sabbath, Saint Vitus et Deep Purple sont heureux de vous annoncer que la famille doom s'agrandit encore. Le nouveau venu se prénomme Bloody Hammers, est âgé de deux ans à peine et risque d'avoir quelque mal à assurer sa place parmi ses frères vu sa personnalité encore peu affirmée. Bien entendu, le fiston suit à la lettre les traditions familiales, allume des bougies, dessine des masques de bouc et regarde beaucoup de films d'horreur de série B ; il a retenu ses leçons, appliquant scolairement les schémas musicaux hérités des ancêtres mais semble encore bien timoré dans les travaux pratiques. À la lourdeur caverneuse, il préfère une certaine épure minimale, évite de trop plomber les guitares et vu son tendre âge use d'une voix encore juvénile, à la manière d'un Robert Plant qui n'aurait pas pleinement trouvé ses marques. Reconnaissons au rejeton une certaine bonne volonté et une envie de bien faire comme le prouvent un 'Say goodbye to the sun' très soigneusement construit dans ses ambiances avec synthés, samples judicieux, un 'Beyond the door' groovy en diable (forcément, le clin d'œil à Pépé) ou un 'Witch of Endor' très correct à ceci près qu'il paraît copié sur son petit camarade Witchcraft. Enthousiasme de la jeunesse ? Le petit a besoin de diversité, ce qui l'incite à conclure son premier devoir par un 'Don't breathe a word' par un parfum plus moderne inspiré par Type O Negative (mais ennuyeux dans son calme recueilli). Pas si mal pour un premier jet mais vu que les aïeux sont tout sauf stériles et procréent comme des lapins, il faudra plus de conviction et d'identité à Bloody Hammers pour se démarquer totalement dans une famille aussi nombreuse.