Ce qui est emmerdant avec des groupes comme The Bolshoi, c'est qu'ils n'ont rien apporté de séminal, encore moins de révolutionnaire, à l'histoire du goth mais qu'ils ont néanmoins signé une poignée de morceaux limite incontournables qui empêche de passer leur existence sous silence faute de remords. C'est là que l'achat du best of se profile. Sans vouloir tracer une ligne trop manichéenne, celui-ci dévoile pourtant les deux faces du combo de manière assez tranchée, c'est du moins ainsi que je le ressens et ai toujours considéré la carrière de nos Anglais. D'un côté la capacité de pondre des hits tueurs à vous filer la trique même au delà de soixante ans : 'A way', 'Happy boy', 'Giants' , 'Books on the bonfire', 'Foxes' ou 'Barrowlands'. À l'exception de ce dernier avec sa rythmique de valse lourde et inquiétante, ces compositions se caractérisent par une basse marquée, une batterie roulante, des guitares inquiètes et un chant convaincu, pas vraiment grave mais profond... Un croisement entre la fougue passionnée des Chameleons et la touche épique de U2 première époque. De l'autre, hélas, une suite de titres 'rock wave' anecdotiques et sans saveur aux arrangements calmes et convenus ('Mary', 'A funny thing', 'Master of the world') mais jamais totalement mauvais non plus. Certains se situent aux limtes, ainsi 'Sunday morning', plutôt pop et évoquant 'Under the milky way' de The Church mais plaisant selon les jours ou 'Linday's party', correct mais dont la mélodie reste plate face aux tueries inclues dans la première catégorie. Reste que le doigté et l'efficacité dont The Bolshoi est capable sur ses réussites surpasse de loin les instants de déception. Cette compilation me paraît donc devoir figurer dans toute bonne discothèque dark respectable. Rien ne vous empêche ensuite de vous rabattre sur certains de leurs EPs ou sur l'album 'Friend', très valables voire carrément bons. 4,5/6