Le carillon de la douleur suspendit sa plainte, des pétales se mirent à tomber du battant; ceux qui l'avaient actionné laissèrent de côté leurs habits sombres pour adopter des tenues étranges aux couleurs chatoyantes et à motifs 'cachemire' s'improvisant troubadours des larmes...Formule poétiquement maladroite pour vous expliquer que Carillon del Dolore et Petali del Cariglione, ce sont presque les mêmes protagonistes; on retrouve d'ailleurs le titre 'Crimini di passione' dans une version plus rapide et nettement moins réussie. L'enregistrement de ce second essai démarra sous des auspices prometteuses puisque c'est Valor en personne qui devait le produire mais l'homme n'ayant nullement usurpé sa réputation de tête de bite, la collaboration avec les Italiens se révéla houleuse et franchement tendue. La production s'en ressent et c'est regrettable. Les membres du groupe n'ont jamais été de brillants musiciens mais c'est justement leur sincérité et leur jeu maladroit qui conférait à leur son cette ambiance unique. Bien que clairement envisagés sur la base de bonnes idées, les titres souffrent d'un mixage un peu brouillon où l'impression dominante est celle d'un joyeux foutoir sans ligne directrice précise. Le chant est trop en retrait, la batterie manque de pêche, la guitare domine trop sans que cela apporte un plus, les superpositions de voix sont maladroites...Seul le jeu de clavier se révèle moins minimal, mieux maîtrisé et plus pro que sur le disque précédent. Les changements de tempi, les breaks, les accélérations sonnent eux aussi hésitants. Quand au climat général, il est moins cohérent, moins sombre que par le passé sans pour autant sonner joyeux, une sorte d'étrange mélange de cold wave et de gothic rock au ralenti. Par miracle, et c'est le talent de nos Italiens, malgré toutes ces faiblesses, ils parviennent à pondre un album correct avec des chansons à haut potentiel telles que 'La Fiamma', 'Genius' ou éventuellement 'Sciami di mosche bianche', potentiel clairement sous-exploité qui gâche la portée d'un opus qui visait plus loin et plus haut. On pardonne les maladresses moins les esquisses brouillonnes. Est-ce la faute du seul Valor ? J'imagine qu'un oui serait trop aisé mais toujours est-il que, malgré un intérêt d'écoute, 'Capitolo IV' fait pâle figure face à la beauté brumeuse de 'Trasfigurazione'.