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Rued Langgaard (1893-1952) › Symphonie n°4 "Løvfald"

  • 2002 • DACAPO 8.224215 • 1 CD

cd • 22 titres • 57:17 min

  • Symphonie n°4 "Løvfald" - BVN 124 (1916 rev. 1920) | 23:33
  • 1Fortvivlet skovbrus2:49
  • 2Solstrejf2:28
  • 3Allargando espansivo1:38
  • 4Torden1:17
  • 5Più lento1:25
  • 6Allegretto pastorale0:51
  • 7Hostligt1:30
  • 8Træt2:39
  • 9Fortvivlelse2:12
  • 10Tranquillo2:58
  • 11Commodo sempre1:31
  • 12Sondag-morgen-klokkerne0:55
  • 13Forbi!1:20
  • Symphonie n° 5 BVN 191 (première version):
  • 14Lento misterioso (Introduction) - Allegro fiero -5:35
  • 15Lento - 3:39
  • 16Allegro fiero - 1:58
  • 17Lento misterioso3:10
  • Symphonie n° 5 BVN 216 "Steppenatur" (seconde version):
  • 18"Sonate" Lento misterioso - Fiero pesante preciso4:25
  • 19Florido4:20
  • 20Pesante4:09
  • 21Coda "Sonate" con variazioni Fiero pesante2:44
  • 22Andante3:35

informations

L'intégrale de l'oeuvre symphonique de Langgaard par Dausgaard est à privilégier absolument. L'acoustique, ainsi que la virtuosité du chef et de son orchestre sont sans équivalent dans ce répertoire, par ailleurs peu visité.

line up

Danish National Symphony Orchestra; Thomas Dausgaard (direction)

chronique

  • symphonie sorcière

Oui, une symphonie sorcière. Tout ici a à voir avec le mystère, le fantastique et le merveilleux. Partition resserrée au regard de la multitude d'instants qu'elle accumule, elle en devient excessivement contrastée, outrageusement changeante, furieusement indocile : c'est ainsi qu'elle fascine, autant qu'elle peut frustrer. Majoritairement ténébreuse, y compris dans ses moments suspendus, elle se refuse en effet à garder le moindre cap, à installer quoi que ce soit de durable, enchaînant sans pitié les apothéoses orageuses, les envolées lyriques et tragiques, les clairières nocturnes, les silences inquiétants où se terrent les cordes graves, les pénombres hantées par les flûtes, le hautbois ou l'alto. Totalement virtuose, mais aussi, à l'instar de sa grande soeur première du nom, étonnamment lisible, elle est néanmoins particulièrement éprouvante dans son déroulement de montagne russe permanente; in fine, elle ne doit son excellence qu'à l'extraordinaire maîtrise de son auteur, qui démontre une fois de plus une capacité hors du commun à entremêler les plans, les mélodies et les rythmes, aussi bien dans l'espace que dans le temps. Flots mélodiques et tête qui tourne, halte minuscule au bord de l'eau, c'est une course haletante, un spectacle flamboyant, une succession de volte face, c'est une aventure aux rebondissements innombrables, aux créatures multiples, aux paysages superbes. Usant et abusant d'harmonies hautement suggestives, empruntant à l'impressionnisme orchestral comme au romantisme le plus excessif, Langgaard nous emporte dans un tourbillon narratif et visuel où la puissance des poussées orchestrales n'a d'égale que la tension des moments d'attente. Les pupitres se déploient les uns par dessus les autres dans une surenchère d'effets dramatiques, les accalmies soudaines sont peuplées d'ombres mystérieuses, de mélodies inquiètes ou malveillantes; la splendeur harmonique se dispute au foisonnement acoustique le plus jouissif et savant. Océans en furie, nuits étoilées, hautes montagnes, prairie sous la lune, les décors se succèdent sans répit et finissent par se mêler dans une explosion d'images et de sensations qui s'emportent les unes à la suite des autres... au risque de ne laisser aucune trace. Les crescendos sonores arrivent à peine à leur paroxysme que l'on est déjà retourné au silence, sitôt dévasté lui-même par l'ouragan suivant. La variété des effets, vibrations de cordes en triples ou quadruples croches, martèlement des timbales, danses des voiles, déploiements de pupitres, pulsations saccadées tout autant que souplesse extrême de certains déroulements mélodiques, tout cela a beau être ordonné, accumulé, construit avec la plus incontestable des maîtrises, il convient de prévenir l'auditeur qu'une oeuvre au déroulement aussi imprévisible et changeant peut parfaitement laisser de marbre. Pour ma part, je suis de ceux qu'elle subjugue, émerveille, et sans doute plus encore comme elle demeure, malgré les écoutes, impossible à apprivoiser. Car, oui, c'est une symphonie sorcière; tout y est sortilèges, contes fantastiques et faune imaginaire... son cheminement fantasque la rendant à jamais étrangère pour les uns, inépuisable pour les autres.

note       Publiée le jeudi 2 janvier 2014

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