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Robert Schroeder › Slow Motion

cd • 8 titres • 63:33 min

  • 1SlowMo 13:07
  • 2The Inside of my Soul 10:24
  • 3A Sign of Light 9:35
  • 4Synergy Effects 9:26
  • 5Pertinax Love 5:31
  • 6Space Lifter 6:13
  • 7Relax 4:49
  • 8Time is Running Out 4:35

informations

Pour en savoir plus sur Robert Schroeder et entendre des échantillons sonores, visitez son site web; http://www.news-music.de/home_e.html

line up

Robert Schroeder (PPG Wave2, Minimoog, Multimoog, DX-7, D-110, Sequential Drumtraks et Atari 1040-ST)

chronique

Oh que j'aime ça! Ces longues structures hypnotiques aux rythmes circulaires qui tournoient en de lentes spirales zigzagantes délicatement stroboscopisées. Que j'aime ça. C'est magnétisant et ça nous cloue instantanément à notre fauteuil, les yeux bien rivés dans le néant à contempler les formes allégoriques de rythmes aux défusions géométriques en perpétuel mouvement. Bienvenue dans “Slow Motion”; un véritable voyage au cœur des rythmes ambiants où Robert Schroeder ne fait jamais les choses à moitié.
"SlowMo", "The Inside of My Soul" et "A Sign of Light" unissent leurs 33 minutes afin de nous offrir l'une des plus belles structures de rythmes morphiques conçues par le brillant synthésiste d'Aachen depuis fort longtemps. Disons depuis…Paradise! "SlowMo" infiltre nos oreilles avec de fins arpèges qui sautillent délicatement. Des accords de basse réverbérants, des bruits liquéfiés, un langage électronique et des lignes de chœur farcissent cette délicate intro planante qui tranquillement épouse un long mouvement minimaliste ambiant. Titubant d'une ivresse sonique absolument délicieuse, le rythme morphique de "SlowMo" s'appuie sur des percussions sobres qui ouvrent les portes de l'hypnose. Étrangement, j'ai l'impression d'être projeté dans le temps de Galaxie Cygnus A ou Computer Voice. Seule la contemporanéité de la couche sonique trahie cette sensation d'appartenir à une autre époque. Maître-architecte de sa structure, Schroeder arrose "SlowMo" de tonalités contigües et d'harmonies parallèles avec des nappes de chœurs absents, diverses effets de percussions éparses, des lignes de drum'n'bass, des gargouillis organiques et des chapelets de séquences qui se détachent et se meuvent dans des structures de rythmes parallèles tant mélodiques qu'hypnotiques qui doublent la profondeur rythmique de ce superbe down-tempo cosmique. On est en état d'apesanteur et on tournoie avec cette valse morphique qui s'enrichit à chaque seconde de ces éléments soniques qui s'entrechoquent comme des billes électroniques et de ces rythmes fragmentés uniques au répertoire de Schroeder. Brillant! "The Inside of my Soul" suit avec une lente intro ambiosphérique qui gobe les derniers ions sauteurs de "SlowMo". Le mouvement devient d'ambiances avec des tonalités éclectiques qui se charment et s'apprivoisent alors que tranquillement un lent voile morphique tissé dans des chœurs absents se saisi de ses bribes soniques éparses qui nourrissent la lente croissance de "The Inside of my Soul". Le rythme émerge de nulle part. Il respire par des grelots shamaniques dont les “tchi-tchi” ensorcèlent des percussions claniques qui tambourinent un rythme absent. Un rythme qui se précise un peu plus avec l'arrivée d'une fine ligne de séquences finement saccadée qui fait battre ses ions par de délicats mouvements de spasmes. Des souffles de trompettes très relaxes arrosent ce rythme qui pétille de toutes parts et de toutes formes, tant organiques qu'électroniques. Encore une fois, Robert Schroeder sort de sa zone de confort en tissant un rythme dont la complexité n'est en aucun moment bafoué par son approche dodécaphonique. Le mouvement a beau être ambiant et minimaliste qu'on ne peut ignorer ce maillage de lignes de rythmes qui s'entrecroisent en une fascinante symbiose où le funk épouse le tribal dans une ambiance sonique qui ne cesse de s'enrichir. Des parfums de Food for Fantasy flottent tout autour de ce long titre, de même que sur "A Sign of Light" qui se veut une conclusion plus rythmée. Le mouvement est lascif avec des lignes de trompettes qui soufflent par-dessus des chœurs flottants. Des arpèges errants traînent leurs mélodies solitaires ici et là alors que le rythme est secoué par des tonnerres de percussions claniques et s'enfuit avec une approche de drum'n'bass qui mélange funk et trip-hop dans une enveloppe toujours finement stroboscopique.
Si ces 30 premières minutes nous font entendre tout l'arsenal des rythmes de l'univers très éclectique de Robert Schroeder dans un même long titre, le reste de “Slow Motion” ne s'en trouve pas plus amoindri. Il reste encore 30 minutes de MÉ qui se situe dans une classe à part. Et ça débute avec les ambiances de "Synergy Effects" dont le faible rythme organique, caressé par des chants de synthé Vangelisque et des chants angéliques, passe par des phases arythmiques où une nuée de tonalités de métal en fusion et de pépiements électroniques furètent à la recherche de la moindre pulsation. S'ensuit "Pertinax Love" et ses halètements saccadés ainsi que ses pulsations qui battent résolument calme pour une ambiance au bord de l'essoufflement. Une autre ligne de pulsation émerge. Elle court avec des percussions crotales alors que des nappes de synthé lancent les premières harmonies qui pleurent au carrefour d'une ligne stroboscopique et de lourdes percussions qui martèlent un lent rythme de plomb. J'entends des harmonies de Paradise sur ce titre extrêmement accrocheur où le rythme dur fait place à une approche plus sereine. Plus doux que "A Sign of Light", "Space Lifter" caresse néanmoins son tempo de drum'n'bass. Un drum'n'bass cosmique, voire ambiant, que des percussions antillaises et des lignes de trompettes à la mexicaine sauvent de son enveloppe morphique. Les lignes de synthé cosmiques qui prennent en otage l'amorce très cosmique de "Relax" me rappellent les ambiances très spatiales de Jean Michel Jarre. Il y a une fine structure stroboscopique, très discrète, qui ceinture le rythme assez ambiant de "Relax" que Schroeder assaisonne de ses artifices tant rythmiques que soniques, créant des fragments de rythmes et de mélodies perdus dans tant dans l'espace que de ses voix séraphiques. "Time is Running Out" clôture “Slow Motion” avec cette enveloppe d'harmonie cosmique qui entoure "Relax" et qui s'inspire des ambiances cosmiques de Jarre. Le rythme est en tout point identique, quoique très segmenté, aux structures de rythmes éclectiques qui entourent ce dernier album de Robert Schroeder.
Le but visé de “Slow Motion” est d'amener l'auditeur vers des phases de relaxations rythmiques qui se veulent des antidotes à son rythme de vie très immodéré. Moi ce que je retiens est qu'il continue là où s'était arrêté Ferro OXID. Dans ce sens que c'est un album riche en rythmes très diversifiés et en ambiances tant éthérées que purement électroniques où le riche univers sonique de Robert Schroeder étend ses toiles d'envoûtements. Et plus que jamais, Schroeder s'inspire de ses classiques dont les airs traînent vaguement derrière chaque composition de “Slow Motion”, c'était la même chose avec Ferro OXID, faisant de ces deux albums des ponts intemporels entre deux philosophies musicales dont la fusion atteint un nirvana électronique d'une incroyable richesse sonique.

note       Publiée le lundi 25 novembre 2013

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